Liban: Etienne Pinte livre son analyse. Edifiant de clarté !

Dans le Monde daté de ce jour, Etienne Pinte, Député à l'Assemblée Nationale, président du groupe d'amitié France-Liban répond à une question du journaliste Jean-Baptiste de Montvalon: "Que vous inspire l'attitude de la France dans le conflit du Proche-Orient ?". Sa réponse claire, nette et éclairante...

 

"Je regrette que les membres du G8 ne se soient pas entendus pour demander un cessez-le-feu immédiat. Pour ce qui est de la France, ce qui me trouble, c'est ce rapprochement, cette alliance objective entre (Jacques) Chirac et (le président américain George) Bush.

Sous prétexte de vouloir éradiquer le Hezbollah du Liban, un front commun s'est mis en place au détriment de la population libanaise. Faute d'avoir eu le courage d'aider le Liban à démilitariser le Hezbollah, les puissances occidentales laissent à Israël le soin de faire le ménage. Lâchement, tout le monde est heureux qu'Israël fasse le boulot que les autres auraient dû faire. On a pris prétexte de l'enlèvement par le Hezbollah de deux soldats israéliens. Ces prisonniers valent-ils la guerre ? La réaction d'Israël est complètement disproportionnée.

On essaie de donner le change en envoyant le premier ministre au Liban. Mais les Libanais ont bien compris que la France, qui est à la remorque des Etats-Unis, n'a pas exercé sa responsabilité. Nous avons donné l'impression d'abandonner le Liban.

S'agissant du Hamas et du Hezbollah, qu'on le veuille ou non, il faudra bien dialoguer un jour ou l'autre avec ces autorités qui, même si elles sont considérées comme terroristes, sont entrées dans des processus démocratiques. Dans la population libanaise, avec laquelle je suis en contact, une solidarité avec le Hezbollah, qui n'existait pas avant, s'est soudée ou ressoudée".