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09/06/2016

Lancement du livre "le jeu des 7 familles centristes du Nord" le 18 juin à Lomme

jeu des 7 familles centristes.jpg

C’est un vrai plaisir de pouvoir vous inviter à ce moment de présentation d’un second ouvrage, qui a vocation après presque trente années de militantisme, à brosser le portrait d’un certain nombre de centristes.

 

Une façon de dire aussi un grand Merci au dévouement d’un certain nombre de militants partis mais qui restent très présents. Et d’encourager tous les militants qui continuent de creuser le sillon.

 

Merci de diffuser cette invitation aux personnes qui peuvent être intéressées.

 

Lieu: Accueil Marthe et Marie, 1 Place Erasme de Rotterdam à Lomme - Humanicité, à proximité de St Philibert.

Station de métro St Philibert à 100 mètres.

10h à 16: vente et dédicaces

11h30: Présentation de l'ouvrage

12h30: Cocktail

28/04/2005

Quand la chine "te" réveille !

Une ville comme Paris construite chaque mois !

A quelques pas du petit Palais impérial installé face à l’Opéra de Lille, le café-philo d’avril avait un petit côté « vue sur la Chine ». Après « Lille capitale Européenne de la culture » pendant un an, après « Lille capitale mondiale de la chine » chaque premier week-end de septembre…le débat de fond avec cette question de la Chine, de son émergence, du monde nouveau, des mondes nouveaux. L’Europe « congélateur des valeurs anciennes » face aux nouveaux mondes ? Ce parti-pris, c’est un peu celui d’Alain Minc, éditorialiste et essayiste. Quand il regarde à l’ouest, il voit cette Amérique qui en 25 ans a su attirer les élites mondiales, former plus de 600.000 étudiants étrangers. Quand il regarde à l’est, il voit cette Chine au « capitalisme de monopole d’Etat ». A côté, l’Inde « Pays mondial des services avec la démocratie en plus ».

Si hier Alain Peyrefitte avait prédit que la Chine s’éveillerait, force est de constater que le réveil s’est fait et c’est plutôt brutal pour nos consciences européennes, disons les choses comme cela. La réalité tient en quelques chiffres : 9 millions de Km2, 1,3 milliards d’habitants (20 millions de plus chaque année), 1 grue sur 2 en activité dans le monde, 4.000 tours construites ces 8 dernières années. Le tableau brossé par Véronique donne le tournis. C’est en 1978 que Deng Xiao Ping lance cet appel d’une évolution du communisme vers un capitalisme d’Etat. Le communisme, pour la première fois de son histoire (et la dernière ?) lance aux foules « Enrichissez-vous ». La Chine s’urbanise (50% de la consommation de ciment dans le monde, la même chose pour l’acier), une croissance de 9% l’an, 400 millions de Chinois qui sont sortis de l’extrême pauvreté. On peut résumer la chine avec une réalité : la chine c’est une ville comme Paris construite chaque mois.

Voilà pour le tableau rose… ou rouge. Quels sont les risques à terme. Les plus optimistes parient sur une ouverture à la démocratie. Pour les Jeux Olympiques de 2008, des cours d’anglais sont proposés aux habitants. Une première ouverture sur le monde ? Si l’Etat est le pilote des opérations capitalistes, la Chine a ce réseau de « petites communautés très fermées mais très liées à la mère-patrie ». Les Chinois se forment à l’étranger mais reviennent au pays. Les Etats-Unis ne voient pas seulement 70.000 étudiants chinois, ils voient débarquer les produits chinois en masse. Un déficit extérieur avec la Chine qui vient de dépasser les 100 milliards de dollars. Tous les présidents américains avaient promis d’être fermes avec la Chine. Clinton qui avait affirmé qu’il ne serrerait jamais la main du « boucher de Tian An Men » a favorisé la participation de la grande puissance à l’OMC. Les Chinois vont faire passer le nombre de centrales nucléaires de 9 à 30. Les candidats se bousculent. La Chine met sa condition : « vous transférez vos technologies ». Que faire ? Comment se défendre ? EN étiquetant les tee-shirt comme le propose un commissaire européen ?

Certains n’hésitent plus à dire en cœur avec Pascal Lamy que nous payons cher « le fait de n’avoir pas su mettre en place des mécanismes de régulation. On l’a fait pour la santé, le commerce, pas encore pour l’environnement ». Quel est le rôle de l’Europe dans ce monde nouveau ? Doit-elle proposer un modèle démocratique ou un modèle économique ? Avec nos 60 millions d’habitants, que pesons-nous par rapport à 6 milliards d’habitants ? L’Europe doit défendre ses modèles : l’économie sociale de marché et les valeurs démocratiques… voilà ce sur quoi on semble d’accord autour de la table. Mais le 10 Mai prochain, nous en reparlerons, puisqu’à quelques jours du 29 Mai, il sera toujours temps de convaincre que sans Europe forte avec un projet mobilisateur, le monde nouveau pourrait devenir un monde économique sans démocratie. Triste scénario… loin de celui que nous voulons. Rendez-vous le 10 mai, une date historique !

Prochain café-philo ce 10 Mai à 19h30
Café-restaurant le Grizzly, Rue Esquermoise
Entrée libre
Thème: l'Europe

22/03/2005

Un temps de chien !

Le pôle nord va fondre…

On dit souvent que la chose que l’on ne puisse pas faire, c’est le temps. Pour ce café-philo consacré au changement climatique, personne n’aurait imaginé que la neige tomberait en abondance. A l’heure de notre rendez-vous, c’est plusieurs centimètres de poudreuse qui « perturbaient une ville comme Lille ». Quel temps ferons nous ? Avec cette question, c’est Gérard qui démarre avec des chiffres : 14 milliards de tonnes, c’est la somme des émissions de gaz à effet de serre. 5° de variation du climat suffisent à générer une période de glaciation… La question fuse : qu’est-ce qui va se passer avec +5° ? Personne ne le conteste, à la base du réchauffement climatique : l’action humaine. L’ère industrielle a provoqué une hausse de 30% des émissions de gaz carbonique. Il lui faut entre 50 ans et 2 siècles pour disparaître.

Tous les modèles convergent : la hausse sera entre 1,5° et 5,8° d’ici la fin du siècle ! Bigre ! Dans les différents scénarios, le pôle nord pourrait fondre. Mais hors de question de faire converger toutes les économies, prévient-on. Pourquoi ? Il faudrait tout simplement 5 planètes pour avoir le mode de vie des américains et 3 s’agissant des européens. Faut-il dès lors imposer une non-croissance ? Quelle place pour le nucléaire ? Un auteur comme Jancovici pense qu’il « faut réduire les émissions mais dans ce laps de temps, on en peut pas se passer du nucléaire ». Bjorn Lomborg fustige ceux qui demandent le développement des courants écologistes et demandent aux pays en développement de ne pas utiliser de voiture. Il faut en finir avec ceux qui développent un « discours récessif » et ceux « qui affectionnent le double langage ».

Que faut-il faire ? Investir dans la science et dans la recherche. Inventer de nouvelles piles. Développer les moteurs propres. Toyota vient de mettre en avant une pub avec des réflexes plus écologiques. De la pub qui fait appel à la responsabilité ! Enfin ! Un homme lance : « C’est l’homme qui doit s’en sortir. La planète, elle, elle va toujours s’en sortir ! ». Pas si sûr. Même si comme le dit Thierry : « 50 ans c’est court mais c’est loin ». Culpabilisés ? Où est la volonté politique demande un jeune ? « On tape toujours sur le même, le citoyen ! ». Incontestablement, dans l’assistance on demande plus d’information. Il s’agit d’informer davantage le « citoyen consommateur ». On compte sur les élus des collectivités pour dire les choses, fournir des bilans énergétiques. Savoir pour ne pas être manipulés. Passer de la culpabilisation à la responsabilisation. Du local à la planète… l’Europe concrète est appelée à la rescousse pour montrer le chemin. Pour éviter que dans 50 ans, ce soient les indiens qui viennent chez nous résoudre nos problèmes de pollution. Les pays qui montent font « des sauts technologiques »…

Nous aurons l’occasion d’en reparler puisque le café-philo du 5 Avril est consacré à la Chine. Quel monde voulons-nous ? Changement de climat…

Quels scénarios
pour le monde qui vient ?


Pistes de lecture :
« Le Monde qui vient » d’Alain Minc chez Grasset ( 9 euros)
« Quand la Chine change le Monde » d’Erik Izraelewick, également chez Grasset





19/02/2005

Dans le travail...

... c’est le côté humain qui tend à disparaître

Pour la rentrée, il fallait un sujet mi-détente mi-sérieux. Tout le monde le dit, le travail est un élément de revenu et d’épanouissement. Alors parlons-en ! Des voix se multiplient pour dénoncer la grande entreprise et ses méthodes. 2 cadres sur 10 seraient désengagés ! Annelise a lu le dernier livre de Corinne Maier, qui parle de cette nouvelle génération d’ «homo econimicus cretinus» comme d’un produit malléable. Justine, quant à elle, a lu une longue enquête sur le travail. Et de nous livrer quelques commentaires : si les cadres souhaitent prolonger l’âge du travail, ce n’est pas le cas des ouvriers. Les causes du malheur au travail sont connues : déclassement, santé, intensification, horaires lourds et difficiles, rapports de force… Les 35 heures, qu’on se le dise, ne sont pas le résultat de lutte populaire mais l’application d’un programme de gouvernement. Voilà pour le tableau… pas vraiment rose.

C’est bien l’intensification et la précarité qui s’imposent comme de nouvelles contraintes. Par rapport à des situations plus personnelles, les syndicats sont désemparés. Il s’agit de trouver de nouvelles formes d’actions collectives pour prendre en compte les nouvelles sources de malheur au travail. Le débat s’engage sur le « tout processus ». Véronique parle de « la marge de manœuvre » qui doit rester importante dans le travail, celle qui tend à disparaître dans des « métiers robotisés ». A ce stade du débat, un homme se lève, non content de devoir nous quitter à l’heure de l’apéritif et lance : « Le travail est la plaie des classes qui boivent ». L’atmosphère se détend. Etienne, agriculteur, a l’impression d’être devenu « un cobaye du marché mondial ». Et d’asséner : « On perd la valeur de ce que l’on fabrique ». Olivier, travailleur indépendant, est à l’aise pour dénoncer le management moderne. Eric qui a fait trois entreprises en 15 ans, parle de l’encadrement qui bouge. « Le temps de votre préavis, le patron a changé ! On ne joue plus sur le long terme. Cette rotation permanente est grave pour la productivité et le plaisir des salariés ».

La parole circule bien. Chacun devient acteur du débat. Gérard parle des formations refusées par les salariés. Viviane évoque des TPE et de la difficulté de suivre une formation : « Quand vous n’êtes pas là, personne ne fait votre travail ». Philippe travaille dans un groupe de 100.000 salariés : « Le côté humain n’existe pas. La concurrence est le maître-mot ». François travaille à mi-temps, c’est à dire 12heures par jour. Il saisit la balle au bond : « Si vous n’êtes pas bien dans les grosses sociétés, allez dans les petites ». Et d’en rajouter : « Certains rentrent dans une grosse boîte pour se caser. Or, ce sont les grosses boîtes qui licencient ! ». Si pour lui, RTT veut dire « Rentre Très Tard », le travail reste « un art de vivre ». Jacques rappelle que notamment dans cette région, « toutes les grandes entreprises ont été des petites entreprises ». La conclusion est pour Annelise : « 5 ans d’études, 4 ans d’intérim, un diplôme bâtard et aujourd’hui un CDD dans une collectivité : c’est pas une vie ! ». Philippe ne dit pas autre chose : « On fait n’importe quoi pour payer son loyer ».

Prochain CAFE-PHILO UDF le Mardi 1er Mars à 19h30 au Café RTL La Cloche, 13 Place du Théâtre à Lille (face à l’opéra)
Métro Rihour – Parkings : Grand Place, Nouveau Siécle, Printemps

Sur le thème: "Changement climatique, sommes-nous individuellement responsables ?"

Pistes de lecture : « L’avenir climatique, quel temps ferons-nous ? » de Jean-Marc Jancovici au Seuil ; en kiosque, le numéro de février d’Alternatives Economiques avec un dossier sur Kyoto et « L’écologiste sceptique » de Bjorn Lomborg aux éditions du Cherche Midi.

Dans un monde où il faut distinguer ce qui relève des phénomènes sismologiques des phénomènes purement climatiques, le regard porté sur le climat et son évolution au cours des siècles notamment par des historiens de renom comme Emmanuel Le Roy Ladurie, pourrait s’avérer des plus intéressants. Notre pays, nos territoires ont déjà connu des périodes de canicule comme de glaciation. Néanmoins, le réchauffement climatique est là. Il faut en évaluer les risques réels explique Jean-Marc Jancovici dans son ouvrage sur l’avenir climatique. Quel traitement pour notre planète malade ? Quelles solutions alternatives ? Quelle est notre responsabilité ? A l’heure de la controverse, Bjorn Lomborg a fait ses comptes et explique quant à lui, prenant ainsi le contre-pied des discours écologistes alarmistes, que la planète va mieux. Si les choses vont mieux ce n’est pas pour autant qu’elles vont bien… C’est la raison pour laquelle, nous devions nous retrouver dans le cadre d’un café-philo qui devrait pouvoir se tenir à température ambiante.

 Prochains rendez-vous : Mardi 5 Avril et Mardi 10 Mai

14/12/2004

Europe et Islam

Kamel : « Les Israëliens, ce sont mes cousins ! »

Changement de décor pour ce dernier café-philo de l’année 2004. Le café « La Cloche » à Lille a pris des allures d’une vaste tente où les uns et les autres ont pris place. Le débat annoncé est des plus périlleux. 10 à 12 millions de nos concitoyens se disent musulmans en Europe. Les mises en garde se multiplient…

Anne-Sophie a lu « Ce que pense Allah de l’Europe » de Chahdortt Djavann. L’Europe serait devenue ce « laboratoire » en raison « des lacunes que le droit engendre ». Et d’évoquer ce « mythe à la patrie islamique » qui s’infiltre dans les banlieues. Nicolas est venu après avoir lu « Marianne et le Prophète », ouvrage de Soheib Bencheikh, recteur de la Mosquée de Marseille, qui décortique les relations entre la République et l’Islam. On replonge dans l’histoire avec cette première loi de séparation (1795) qui édictait ni plus ni moins que « le cœur de l’homme est un asile sacré où l’Etat ne doit pas descendre ». Il pointe toutes les formes d’archaïsme, avec au premier rang, celui venant d’Arabie Saoudite, où « la politique manipule le religieux ». Il s’interroge sur l’Islam en France en soulignant « l’absence de lieux de culte » qui serait lié à « sa relative jeunesse » et au fait que cette religion « ne dispose pas de clergé ». Mais pas de doute, la laïcité à la française, « c’est un processus auquel l’Islam va se plier ». Et de donner une clé : « L’application de la laïcité, il la voit dans la bienveillance entre les religions ». Pas besoin donc de toucher à la loi de 1905 mais il faut l’appliquer « de manière plus juste et plus équitable entre les religions ».

Une bonne entrée en matière. Un homme se lève, une voix s’élève. Celle d’un homme, musulman. Son langage est clair : « Les autres religions ont la chance d’évoluer beaucoup. Moi je ne suis pas le recteur de la Mosquée de Lille quand il dit que dans un pays où 51% de la population est musulmane, la charia s’applique ». Non, notre homme se pose des questions. « Qui décide qui est musulman ? C’est une vraie nébuleuse… ». Et de poursuivre : « Cela fait cinq siècles que tous les musulmans ont perdu leurs repères ». Il fut une époque où les religions cohabitaient ensemble. « Moïse est notre Saint, Marie notre Sainte » confesse celui qui voit dans l’Islam des origines une « religion tolérante ». Si le prophète a dit « voilez vos femmes et vos filles, c’est pour des distinctions ». Rien à voir donc avec ce que l’on entend aujourd’hui. Et notre homme toujours de pointer du doigt « les chrétiens qui ne connaissent rien sur l’Islam et l’Islam qui ne connaît les chrétiens ». Il manque des « bons musulmans qui savent discuter avec les chrétiens ». Un ange passe.

Le débat est ouvert. René qui préside une association sur Armentières vient justement expliquer cet « Islam divers avec ses croyances diverses ». Edith de Marcq en Baroeul se félicite de la dernière proposition du Ministre de l’Intérieur de mettre en place « une école des Imans ». Vincent de Lambersart pointe ce « manque d’exégèse ». Patrice de Fâches-Thumesnil pense « que la chance de l’Islam, c’est de devenir un jour laïque ». Louisa, de Roubaix, s’insurge contre ces livres qui circulent, « qui disent n’importe quoi et qui ne sont pas interdits ». Et Louisa de mettre le doigt sur une vraie question : « Nous ne devons pas faire le transfert de toutes nos incapacités à l’Europe ». Et de prendre un exemple : « En Algérie on n’arrête pas les chaînes de production pour la prière et ici en Europe, il faut des négociations syndicales pour les arrêter ! ».

Jacques, discret tout au long des échanges vient rebondir sur les derniers propos de Louisa : « C’est vrai que ces débats qui se déroulent sur le territoire (le nôtre) concernent (aussi et avant tout) d’autres pays ». Et d’insister : « On ne peut pas prendre un pays en otage ! ». Et de mettre en avant tous ces efforts faits pour développer le dialogue entre les religions et la construction naissante d’une véritable exégèse musulmane. L’Islam ne fait que nous renvoyer à certaines questions, celle de la spiritualité d’abord dans un contexte où des mosquées poussent et des églises disparaissent… termine un participant. Si les risques sont grands, les enjeux sont gigantesques ! Ainsi se termine toujours un café-philo, en donnant une autre dimension aux questions posées. CQFD.