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23/10/2016

Lettre au camarade Gérald Darmanin

Lomme le 23 octobre 2016,

 

Cher Gérald,

 

Je ne t’écrirais pas si je n’avais pas pour toi, considération et estime. Homme politique d’une nouvelle génération, tu es un bosseur exemplaire et c’est aussi pour cela que je t’écris. La nouvelle génération politique doit savoir se parler et se considérer, même quand elle est en désaccord. Encore plus si il est profond. D’autant que nous siégeons ensemble au Conseil Régional des Hauts-de-France où nous savons le défi exemplaire à relever dans un contexte où nous devons, plus qu’ailleurs, tenir compte du fait qu’une partie importante de l’électorat qui nous a portés au pouvoir régional est absent de la représentation politique effective. Cela nous engage pour longtemps. A la fois sur les résultats et la prise en considération.

 

Je passe sur le fait que grâce au Journal du Dimanche, nous pourrions avoir ce jour cette étrange impression que ce « jour du Seigneur » est aussi un « jour des Saigneurs ».

 

DV FB.jpgUn certain nombre d’élus de droite ont donc décidé de s’attaquer frontalement à François Bayrou au motif qu’il aurait soutenu en 2012 un autre candidat que le candidat Sarkozy. Et son soutien conditionnel à Alain Juppé, que je n’ai personnellement pas encore décidé de soutenir totalement, serait un élément de « compromission idéologique ». Tu aurais pu écrire compromission intellectuelle.

 

Je me sens concerné par cet appel car je fais partie de celles et ceux qui ont toujours refusé que Nicolas Sarkozy soit Président de la République. Dès 2007, très isolé, j’ai fait un autre choix. Nicolas Sarkozy a été élu. Et parce qu’il a été élu, en 2012, de manière irréfutable et indéniable, l’électorat centriste a choisi François Hollande. Nous pourrions regretter ce choix fait par défaut. Mais nous ne pourrons jamais regretter le choix en conscience de ne pas choisir Nicolas Sarkozy.

 

Ceci pour dire et c’est ce que je veux te dire, vous pouvez attaquer frontalement François Bayrou mais c’est de la « politicaille ». Au-delà de lui, derrière lui, indépendamment de lui, beaucoup de Français n’ont pas décidé, demain comme hier, de confier les rênes du pays à quelqu’un qui clive autant la vie politique. A quelqu’un qui ne prend pas assez de recul avec notre Histoire. A quelqu’un qui fait trop d’amalgames. Trop de promesses. Quelqu’un qui fait trop de raccourcis, qui entretient trop de malentendus et qui finalement ne sait pas rassembler.

 

En guise de rassemblement, en 2012, Nicolas Sarkozy a appelé à la rescousse quelques figures de gauche, pêchées dans la besace d’une gauche déjà déboussolée. Est-ce là une figure du rassemblement ? Est-ce là ce que les Français attendent d’une démocratie apaisée, réfléchissante, active et soucieuse du plus grand nombre ? Est-ce là la véritable mesure d’une dimension où la politique embrasse et considère les apports des uns et des autres, non pas en fonction des voix qu’ils apportent, mais des voies qu’elles traduisent, des espérances qu’elles suggèrent.

 

Je ne suis pas l’avocat de François Bayrou. Je suis un de ses fidèles électeurs. Je ne suis pas le béni-oui-oui d’un homme qui a consacré sa vie politique à faire ce qu’il a dit qu’il ferait. En toutes circonstances. Je ne suis pas l’observateur béat d’un homme politique qui a pourtant renoncé à tous les apparats et les ministères pour défendre l’idée d’un véritable rassemblement. Plus gaulliste que la plupart de ceux qui en revendiquent parfois son héritage. Plus humain que ceux qui érigent des traités de vertus dès qu’ils se déplacent sur les plateaux de télévision.

 

Cher Gérald, toute ma vie, je me battrai contre l’idée que la politique serait un vaste champ de ruines sur lesquelles viendraient se positionner ceux qui avaient parié sur l’échec des prédécesseurs. Je me battrai toujours contre celles et ceux qui passent leur temps à faire de la « politicaille ». C’est le cas de nombreux élus et notamment d’un nombre de signatures de cet appel du 23 octobre 2016. Il y a des appels qui donnent du champ, il y a des appels qui enterrent.

 

Parce que tu es un bosseur, parce que tu es d’une nouvelle génération, la nôtre, parce que tu crois dans la politique, parce que tu milites dans les Hauts-de-France, parce que tu es maire d’une ville qui a de nombreux indicateurs dans le rouge, parce que tu mérites mieux qu’une caricature, je voulais te dire ces mots. Et aussi mon espérance. Qui traduit celle de nombreux électeurs. Ce qui est écrit est écrit. Les appels se ramassent à la pelle. Je veux juste que tu te souviennes que certains, dont je suis un peu l’avocat, ne voteront jamais pour Nicolas Sarkozy. Parce qu'ils ont une autre idée de la France et de son rassemblement nécessaire.

 

Je te prie de croire, Cher Gérald, en ma considération. Et je sais que nous continuerons d'échanger.

 

Denis Vinckier

Conseiller Régional des Hauts-de-France

Commentaires

Bonjour Denis,
Je vois qu un jours ou l autre , tous se paye d avoir soutenue la gauche . Certain non pas oubliais ceux qui ont retourné leur veste en 2012 de l avoir pris pour une trahison .
Cordialement Claude .

Écrit par : sgard | 09/11/2016

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