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25/02/2007

Lu sur le blog de François Bayrou ce matin

J'ai toujours voté socialiste.Je crois sincèrement aux vertus d'un vrai socialisme dans les faits et non dans des désirs politiciens pourris.Enfin un vrai démocrate qui nous ressemble et qui ne pense pas qu'à sa "carrière" mais qui veut reconstruire un pays qu'il aime.François Bayrou est le seul à connnaitre son sujet de manière aussi poussée .C'est un technicien rassembleur qui aime réellement son pays et qui l'aime plus qu'il ne s'aime.Le seul vrai socialiste,au sens le plus pur du terme c'est lui.Alors au diable les "étiquettes" et votons enfin pour un homme et non un parti! S'il passe au deuxième tour,il sera notre président et enfin,un espoir renaitra!Il faut y croire!!

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09:25 Publié dans 2007 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : udf, bayrou, ps, 2007, présidentielle

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En 1991, j'étais à l'Université des Jeunes Démocrates Sociaux. Cette année là, face aux Barrot et Méhaignerie qui se vivaient en force d'appoint du RPR ou en roue de secours du PS, François Bayrou déclarait : "Un parti, c'est fait pour conquérir le poiuvoir. Et sous la V République, le pouvoir, c'est l'Elysée !".

Ce jour-là, je me suis dit : ce type vise l'Elysée !

Le reste, c'est à dire, le talent, le courage et l'instinct de survie politique qui force l'admiration ont suivi.

Pour moi, il n'y a aucun doute, il sera un jour Président.



Pour autant, peut-on parler de la renaissance d'un courant centriste ?

A terme, oui, c'est possible !

Mais, je suis sceptique dans l'immédiat.

Le centrisme n'existe nulle part à l'étranger.

Les courants politiques contemporains sont : l'écologie politique (les partis Verts), le néo-fascisme (Le Pen et consorts), le libéralisme populiste (Sarkozy, Berlusconi, Bush), le social-libéralisme (Jospin, Schroeder, Prodi), la gauche anti-libérale, altermondialiste et néo communiste (Bertinotti, Linkspartie, PS hollandais, Bové).

Le centrisme a achevé en grande partie son projet historique : construction européenne, régionalisation, économie sociale de marché, démocratie parlementaire.

Tout ceci fait désormais partie du patrimoine commun.



Ce qui fait aujourd'hui le succès de François Bayrou, c'est qu'il est parvenu à construire une posture et un discours politique original dans le contexte français. S'engoufrant ainsi dans les brèches du système.

François Bayrou a réussi à amalgamer les cultures et mythologies politiques françaises avec les fondamentaux de la démocratie-chrétienne. Surfant comme le fit en leurs temps les Séguin, Chirac, Chevenement, Villepin sur les thèmes suivants : la République, le dépassement du clivage droite- gauche, l'Unité Nationale.

Je ne serais donc pas surpris qu'un jour, il utilise la figure du général de Gaulle pour élargir son espace à droite face à la droite libérale. "Les peuples ont une mémoire dormante", diit-il. Et en effet, il sait très bien l'utiliser.

Les centristes n'ont jamais été vraiment républicain stricto sensu. Toutefois, Bayrou s'en toujours quelque peu distingué. Rappelons qu'il fit sa maîtrise sur Charles Péguy, catholique et républicain. Mais, je crois que c'est surtout l'échec de sa réforme sur la loi Falloux qui le fit beaucoup réfléchir. En effet, quiconque veut un jour parvenir à l'Elysée doit s'inscrire dans le logiiciel républicain. Mitterrand et Chirac l'avaient compris avant lui.

Le succès de Bayrou dans les sondages tient donc plus à l'homme et à son talent qu'à une quelconque renaissance du centrisme. Sans lui, il est fort probable que vous seriez devenu une sorte parti radical valoisien.



Toutefois, il est fort possible que la vie politique à terme libère un véritable espace politique au centre.

Nos société sont dans une impasse à plusieurs niveaux :

- Impasse métaphysique.

- La figure de l'individu qui s'impose de plus en plus est l'homme qui jouit et qui gagne le plus possible. Dans sa course poursuite infernale, l'homme hypermoderne veut oublier qu'il va mourir et que tout ce qu'il fait n'a aucun sens. Et on peut se demander ce qui empêche le capitalisme de dégénérer en gangstérisme généralisé sinon la peur de la sanction pénale.

-Les moyens sont devenus des finalités. On produit pour produire. On consomme pour consommer. On montre pour montrer.

- Pourquoi un enseignant devrait-il se faire suer avec des mioches, au lieu de laisser passer le temps de sa classe, sauf le jour où l'inspecteur doit venir ? Pourquoi un ouvrier doit-il s'épuiser à visser le cinquième écrou, s'il peut tricher avec le contrôle de qualité ? Rien, au sens de la signification actuelle et du marché qui modèle de plus en plus les comportements.

- Le fait de changer les programmes scolaires tous les ans ou tous les deux ans m'apparaît symptomatique d'une civilisation en crise qui a perdu toutes formes de répères, balises, sens et horizon collectif.



Impasse sociale.

- Des écarts de revenus qui sont passés de 1 à 4 à 1 à 400 et un nombre d'emprisonnement qui a triplé en l'espace de trente ans. Si bien que les anglais sont maintenant obligé de requisitionner leurs navires pour y mettre leurs détenus.

- 110 000 SDF (l'équivalent d'une ville comme Lille) aujourd'hui et 30 000 en 1999.

- Une Union Européenne ouverte au grand vent de la mondialisation et qui ne peut pour rester compétitif que réduire ses taux d'imposition et ses droits sociaux.



- Impasse écologique.

Un jour, qu'on le veuille ou non, nous verserons la dernière goutte de pétrole. Un jour, le déréglement climatique aura un impact économique et financier, évalué à plusieurs centaine de milliards selon un économiste anglais.



Ces tendances ne sont pas propres à la France, elles font partie du lot commun des pays occidentaux.

Dans ces conditions, pour survivre, nos sociétés ne peuvent que se raidir.

Et c'est ce à quoi nous assistons. La droite se droitise et rêve avec Sarkozy de renouer avec une société du travail, du mérite, de l'ordre, façon XIX siècle.

Quant à la gauche, elle est affaiblie idéologiquement parce qu'elle a perdu ses outils de régulations. Une partie notable de sa clientèle électorale est entrée en dissidence politique. Or, à moins d'aller d'échecs en échecs électorales, la gauche ne pourra que se recentrer et converger vers la gauche anti-libérale.

Dans ces conditions, oui, un espace politique plus large peut se libérer pour le centre.

Mais dans l'immédiat, je ne crois pas que l'année 2007 soit l'année de François Bayrou. Car comme on le constate, les électeurs de droite sont remontés à bloc autour de leur champion. Et à gauche, traumatisé par le 21 avril, le réflexe de vote utile sera premier.

(Mais, la gauche que je pense gagnante, cette année, retrouvera ses divisions et ses contradictions)





Alors, François Bayrou, Président, pour la prochaine, que ferait-il ?



Sur le plan économique et sociale, préoccupation importante de la campagne, il appuie sur deux choses.

- Le premier point : faire de la France un pays pro-PME et mettre en oeuvre le Small Buissness Act.

L'idée est interessante.

A droite, on n'a que "libre entreprise" et "esprit d'initiative" à la bouche. Mais, sans conséquence, ni connaissance de la réalité. La droite guidée par le lobby du MEDEF favorise les champions du CAC 40 qui sont les premiers à délocaliser. Mésestimant ainsi la réalité et la richesse des TPE.

(Il se peut d'ailleurs qu'un jour, comme je le crains, le libéralisme économique se retourne contre ce petit capitalisme entreprenarial)

A gauche, on perçoit un peu trop le capitalisme comme un bloc monolithique alors que le grand capitalisme financier, le capitalisme industriel et le petit capitalisme entreprenarial obéissent à des ressorts différents.

Il est temps de faire des distinctions fondamentales. Il est temps de créer des fiscalités nouvelles. Il est temps de poser la question de l'utilité sociale des entreprises à la collectivité. Les entreprises qui spéculent sont-elles utiles à la collectivité ? Les entreprises qui créent de l'emploi, qui investissent dans la recherche sont-elles utiles à la collectivité ?

François Bayrou est un homme de bon sens, qui pose souvent de bons diagnostics. L'ennui , c'est qu'il reste encore trop dépendant de l'imaginaire libéral. L'ennui, c'est que les forces sociales sur lesquelles il s'appuiera, le jour venu, ne lui permettront guère de marge de manoeuvre.

Les bonnes intentions ne suffiseront pas.



- Le deuxième point : la réduction de la dette.

Qui est contre ? Personne.

Mais, il faudrait nous expliquer comment les pays occidentaux qui produisent toujours plus de richesses et qui ont vendu leur patrimoine national à des sociétés privées peuvent être à ce point endettés.

Car la France n'est pas un cas isolé. Les endettements allemand, italien, japonais et américain sont encore plus important.

Cherchez donc l'erreur...



Bref, à mon avis, sur le plan économique et social, les Français qui attendent des réponses à leurs préoccupations pourront toujours attendre avec François Bayrou.





Alors, restent deux choses qui m'apparaissent fondamentales que François Bayrou met en sourdine dans sa campagne tant il pense à raison qu'elles n'interessent guère les Français.

- La première, c'est une réforme du système institutionnel qui permettrait une meilleure représentativité.

J'y souscris totalement.

Elle permettrait d'aérer la démocratie et surtout de renouveler et de diversifier l'élite politique.

Un scrutin de liste permettrait aux partis d'imposer plus facilement des femmes ou des français héritier de la colonisation. Je ne doute pas que cette réforme ferait du Centre un parti dominant et pivot. Mais les réformes de mode de scrutin produisent parfois des surprises sur le plan électoral. Rappelons-nous la réforme Raffarin et le résultat des régionales en 2004.

- La deuxième, c'est la contruction d'une Europe politique.

François Bayrou en rêve !

Car c'est toujours un bon moyen de marquer la grande Histoire.

Rappelons en toute honnêteté qu'historiquement ce fut la démocratie-chrétienne qui la première a réclamé cela.

Ce projet, j'y souscris totalement.

Néanmoins, conçu par le haut et sans conscience politique du bas, elle restera embryonnaire.

Et ce sera le cas !

Car comment voulez-vous que les européens aient une conscience politique européenne si les politiques économiques européennes mettent les Etats, les peuples et les citoyens européens en concurrence ?

Historiquement, ce fut l'unité douanière qui permit l'unité politique de l'Allemagne.

C'est donc la constitution de cette embryon d'Europe politique, mais surtout et j'insiste là-dessus, la mobilisation des européens sur la question sociale qui permettra à terme l'émergence d'une véritable conscience politique européenne et donc d'une véritable Europe politique.

Mais, cette Europe Politique, si embryonnaire, soit-elle, sera, je l'espère, peut-être salutaire.



Alors, François Bayrou, Président, mais avec qui ?

Là, certains risquent d'être scotché. Mon analyse et mon intuition sont les suivantes.

L'UDF est un parti qui a retrouvé une identité politique forte en s'émancipant de la droite sur deux points.

Le premier fut la question des alliances avec le Front National lors des élections régionales de 1998. L'anti-lepenisme est désormais constituant de l'identité de l'UDF. Il n'y a chez vous, contrairement à l'UMP, aucune complaisance envers l'idéologie du FN.

Le deuxième point est la question européenne. L'UDF veut l'Europe Politique. Et ceci est constituant de son identité.

Une chose est donc sûre : les centristes sont désormais plus proche des Kouchner, Cohn Bendit voire d'un DSK que d'un Sarkozy.

Toutefois, peut-on appeler cela des gens de gauche ? A mon sens, la gauche est un projet d'émancipation qui remet inévitablement en cause l'ordre établi pour aller vers plus d'autonomie individuelle et collectif (extension de droits politiques, sociaux, etc) .

Naturellement, on peut tenir des discours de gauche. Mais faut-il tenir des discours de gauche pour être de gauche ? Certainement pas.

Les discours supposés de gauche des Tapie, Kouchner, BHL, des années 80, sur l'antiracisme, l'Europe, les droits de l'homme, ont surtout justifié l'ordre établi.

Ils sonnent désormais creux aux oreilles des électeurs. Et leurs ralliements ou leurs tentations de ralliements au centre et à la droite montrent désormais ce qui n'était en fait qu'une imposture.

Il ne fait aucun doute, mon cher Denis, que ces socialistes-là, d'étiquette, François Bayrou en trouvera beaucoup lorsqu'il s'agira, le moment venu, de se rallier à son panache.

D'autant que dans un système politique plus représentatif, on n'imagine mal les amis de Besancenot faire alliance avec ceux de DSK. Idem entre les amis de Jean-louis Borloo et ceux de J-M Le Pen.

Si François Bayrou est donc un espoir à gauche, c'est surtout pour la gauche de la gauche à qui il offrira un énorme boulevard !





Mais au fond, qu'est-ce que le Centre et qu'est-ce qu'être centriste ?

Lionel Jospin disait qu'il était le "lieu géométrique du vide". Il y a sans conteste une part de vérité là-dedans. Si vous prenez l'ensemble de vos fondamentaux, vous vous apercevrez que tous historiquement proviennent des marges, des périphéries et de ce que vous appelez les extremismes politiques.

Prenons l'exemple d'un de vos thèmes favoris : la régionalisation/décentralisation. Si on fait la généalogie historique de ce sujet, on s'aperçoit qu'il prend son origine des deux côtés de la vie politique.

Chez une certaine extrême droite, catholique et monarchiste qui luttait contre le jacobinisme avec ses communautés organiques. Chez une certaine extrême gauche anarchiste, autogestionnaire, fédéraliste qui luttait contre l'Etatisme.

Le centre est donc très perméable. Et par nature, le centre n'invente pas, il récupère et amalgame.

Il ne porte pas réellement de projet politique.

Car le centre est surtout une méthode de gouvernement.

Le centriste est en effet un homme de gouvernement qui cherche à rassembler, à fédérer et à apaiser les conflits inhérents à toute société. Mais, il se positionne toujours en faveur des rapports de force du moment.

Comment expliquer en effet que le MRP nationalisait après la guerre et que l'UDF privatisait ensuite ? Simplement, en fonction du rapport de force social et idéologique du moment.

Le centriste veut conserver l'ordre établi. Et quand celui-ci est remis en cause, il finit toujours par s'y rallier.

Les centristes ont fini par se rallier à la République. Les centristes ont fini par se rallier au PACS, à la politique de DSK, voire même aujourd'hui à la critique des médias initiée dans les années 90 par le "Monde diplomatique".

Le centriste n'est ni progressiste, ni réactionnaire, il est quelque peu conservateur et, comme François Bayrou l'a très bien reconnu, quelque peu "conformiste".

Bref, c'est surtout un homme de gouvernement qui veut fédérer.

C'est pourquoi, en guise de conclusion, j'avance la chose suivante :

Un jour, le centriste se dira altermondialiste parce que l'altermondialiste sera devenu centriste !

Écrit par : monceaux | 25/02/2007

J'ai bien lu ce long message, argumenté, fondé. Je n'ai pas le temps de revenir sur tous les points et j'en partage de nombreux. Sur l'Europe simplement, je pense que Bayrou est très subtil. Il a une vision de la France et de l'Europe. Et une vision de la France dans l'Europe. Je suis sur qu'une fois président, il saura relancer l'union européenne sur des bases nouvelles. Son style s'imposera aux autres gouvernants européens qui connaissent ses vues. Bonne journée et encore merci.

Écrit par : Denis Vinckier | 26/02/2007

Monsieur Vinckier,

Je tombe par hasard sur votre blog, et oh joie!, un politique qui n'hésite pas à mettre les liens de ses adversaires politiques et des liens vers des sites chrétiens. Pour tout ceci bravo.

J'ai cependant quelque questions à vous posez. L'udf se situe dans la lignée du mrp et du courant démocrate chrétien. Où se situe aujourd'hui les valeurs d'égalité, de mérite et d'effort lorsque des maires udf font payer la cantine en fonction des revenus des parents?
Quelle est votre position là dessus?

Présent à un rassemblement de jeunes chrétiens en novembre, une jeune portugaise m'expliquais ne pas comprendre pourquoi en France les chômeurs ont des tarifs réduit au cinéma ou pour d'autres loisirs. Quelle est également votre position sur ce sujet?
Pour information, la discussion déviant sur la politique, la demoiselle m'expliqua qu'elle était sympathisante du parti social-démocrate portugais.

Dernière question - j'essaye de faire moins long que le post précédent - quelles sont les positions de l'udf pour contrer l'islamisation réelle de notre quotidien et pour conserver l'héritage chrétien de la construction européenne?

Merci de toutes vos réponses.

Rumicourt.

Écrit par : Rumicourt | 28/02/2007

Ca m'amuse d'entendre que les auteurs de ce genre de discours se réclame de la figure du Christ.

Christ qui mit en branle la société palestinienne de son époque n'était au fond qu'un anarchiste, qui prenait le parti des plus faibles contre les puissants et qui utilisait pour ce faire la non-violence. Et dont les eglises n'ont cessé de trahir le message.

L'Eglise ferait mieux de s'attaquer aux OGM qu'au Da Vinci Code. Avant que l'idéologie libérale ne parvienne à réussir là où les idéologies nazi et soviétique ont échoué : changer l'Homme et créer l'Homme Génétiquement Modifié.

En attendant, faisons prière : au nom du PIB, de la balance commerciale et d'Adam Smith, Amen !

Écrit par : monceaux | 28/02/2007

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