Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/10/2007

En 1992, les communistes avaient déjà (bien) jugé le socialiste Claude Reynaert

LA COLERE DANS L’URNE

De notre envoyée spéciale.

L'humanité du 22 Janvier 1992

"SI les jeux semblent faits - à la baisse - pour le Parti socialiste dans le Nord, bien malin qui pourrait émettre un pronostic sur ce que sera le vote communiste… Le scrutin de dimanche, dans la quatrième circonscription, devrait confirmer les résultats cruels que le parti au pouvoir a enregistrés dans toutes les élections partielles de ces derniers mois. Peut-être pire encore sur cette terre qui fut celle de Bruno Durieux, élu en 1988 sous les couleurs du CDS, avant de rejoindre le gouvernement Rocard en 1990. A la suite de la mort de son suppléant, en novembre dernier, le PS attendit que le ministre se déclara… Long faux suspense rompu seulement le 5 janvier. Après maintes tergiversations et sur le conseil de l’Elysée, Bruno Durieux décida finalement de ne pas porter les couleurs de la « majorité présidentielle ».

Son échec programmé aurait assurément porté un coup à la politique d’ouverture à droite de l’Elysée, dont il est l’un des symboles. Entre-temps, le PS avait choisi un candidat à « titre conservatoire », qui devint donc candidat, tout simplement. « Ni courageux ni téméraire, Bruno Durieux ne s’est pas senti très à l’aise pour aller défendre devant ses électeurs la politique de droite du gouvernement auquel il appartient », observe Alain Bocquet, le secrétaire de la fédération du PCF. « Il lui aurait été difficile d’emporter l’adhésion des infirmières ou des autres personnels de santé des hôpitaux de Lommelet ou d’Ulysse-Trélat ». Ajoutons que les militants socialistes du Nord, eux-mêmes, ne voulaient pas de la candidature du ministre.

Certains d’entre eux penchaient pour André Laurière, le seul maire socialiste de la circonscription. Apparemment, le verdict prévisible des urnes l’a découragé. A défaut, c’est donc Claude Reynaert qui a été choisi. « Un candidat de recours dans le rôle inconfortable de challenger », titrait récemment le quotidien régional « la Voix du Nord ». Il est vrai qu’il est difficile de trouver des affiches du PS sur les murs des différentes villes de la circonscription. L’absence de campagne de Claude Reynaert frappe, y compris parmi les militants socialistes. « Pourquoi ce silence ? », me confiait l’un d’eux.

Yves Le Meur, le candidat communiste, apporte un début de réponse : « Le choix du candidat du PS est significatif de sa faible volonté de combattre le candidat de droite. » La presse relève, d’ailleurs, le fait que Claude Reynaert siège en bonne compagnie au conseil municipal de Lambersart avec le maire UDF qui sera le candidat de la droite dans cette élection. On nage en pleine « ratatouille » politicienne, au milieu de combinaisons qui sont à mille lieues des intérêts des populations. En guise de confirmation, il suffit de citer un extrait de la profession de foi du candidat socialiste : « Cette volonté d’être utile à la nation, Bruno Durieux, ami de Raymond Barre, l’a manifestée en rejoignant Michel Rocard."

 

Les commentaires sont fermés.