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11/06/2006

La révolution civique de François Bayrou : extrait

Il faut un projet, il faut un parti, il faut un candidat.

Je vais vous dire, du fond du cœur, un mot personnel. Le chemin a été rude, depuis cinq ans. Rude. Mais, avec vous, et grâce à vous, grâce aussi aux milliers de Français qui dans la rue, ou par écrit, m’ont dit : « on est avec vous. Ne changez pas. Allez jusqu’au bout. », j’ai fait ce chemin. J’ai fait ce chemin de liberté, avec eux, qui sont là aux premiers rangs, comme c'était la traversée du désert, je les appelle "les bédouins" ; ceux qui ont traversé le désert ensemble, et dont je n’oublierai jamais le visage, quand ils étaient, rarement, sur le chameau, ou quand ils étaient plus souvent à côté du chameau, ou même quelquefois quand il fallait qu'ils portent le chameau, ils ont formé un ordre, une fraternelle des bédouins. Et c’est une belle équipe. Et je ne vois pas de meilleure équipe gouvernementale et parlementaire en France. J’en vois peut-être de plus nombreuse, mais je n’en vois pas de meilleure.

Et je n'oublie pas que parmi les bédouins, il y a ma famille, et il y a mes enfants.

Et quand on a fait ce chemin, on n’est plus tout à fait le même. Parce que tout d’un coup il se passe quelque chose, on se met à entendre un pays, non pas par les sondages, ou par les clameurs, mais par l’âme d’un peuple. On se met à le comprendre, non plus par les étiquettes, ou par les camps, ou par la servilité des appartenances. On comprend son pays par toutes les sources qui y jaillissent, par toutes les couleurs qui le tissent.

J’ai donné ma vie à changer l’image dévoyée du centre en France – image amollie, courbée, servile, que tout le monde caricaturait. C’est un grand courant de la démocratie française, c’est le grand courant humaniste français, démocrate et humaniste français, et nous l’avons reconstruit. Mais ayant donné ma vie à rendre au centre l'image qui aurait dû être la sienne, je sais aussi qu’il n’y a pas que le centre en France.

Je reconnais, j’entends, les femmes et les hommes de gauche. Je sais combien ils ont été humiliés, pour avoir apporté dans un geste républicain, leur voix républicaine à Jacques Chirac, de voir qu’à peine installé au Château, on les tenait désormais pour quantité négligeable, pire, comme ennemis de l’intérêt national. C’était un effort pour eux. Eh bien ils ont été rejetés dans leur effort. Et cet idéal de solidarité, je le partage avec eux.

Je reconnais, et j’entends, même si parfois je le sais bien qu'en raison des vieilles habitudes ils sont souvent en colère contre moi, je reconnais, j'entends et je respecte les femmes et les hommes de droite. Je les connais. Je les respecte. Je reconnais le goût de l’ordre. C’est un goût français. Je reconnais le goût de l’effort. Ils ont raison de le défendre. Ils ont raison de vouloir un État et une société qui se tiennent - alors qu'ils se décomposent aujourd'hui.

Je vais vous dire : je reconnais et j’entends même ceux qui croient qu’il n’y a que par les votes les plus durs, d’un côté ou de l’autre, que leur colère pourra se faire entendre, pour donner un coup de pied au cul du système. Je pense et j’estime, même si je les combats depuis la première heure, que citoyens français, ils doivent être représentés au Parlement de la République.

Le président de la République, dans la conception qui est la mienne, ce n’est pas le Président de ceux, un sur cinq, un sur dix en vérité, qui ont voté pour lui. Le président de la République, il est le Président de tous. Chargé de les entendre tous. Non pas de les suivre tous, comme une girouette au gré du vent des sondages. Mais de les faire respecter tous, dans leurs droits, dans leur inquiétude, et dans leurs aspirations.

Et comme le Général de Gaulle autrefois, comme tous ceux qui ont fait de la France ce qu’elle est, comme Henri IV, je crois que les seuls projets qui vaillent sont les projets rassembleurs, réconciliateurs.

Il est des moments dans l’histoire d’un peuple où il ne faut pas trier. Il est des moments dans l’histoire d’un peuple où il est criminel de trier, d’opposer les Français entre eux. Il est des moments dans l’histoire d’un peuple où il faut rassembler, dépasser les clivages du passé.

Naturellement, beaucoup de gens le refusent.

Le parti socialiste, à la demande de Laurent Fabius, a fait adopter dans sa synthèse, fait inouï, l’engagement de ne jamais gouverner qu’avec la gauche ! L’UMP, par la voix éminente et éclairée de M. Accoyer, a promis que ceux qui traverseraient le Rubicon, on le leur ferait payer ! Eh bien cette thèse, chacun chez soi, on gouverne pour les siens, surtout on ne travaille jamais avec d’autres, cette thèse, la thèse Fabius, la thèse Accoyer, la thèse Chirac, la thèse Robien, cette thèse de l’apartheid dans la politique française, cette thèse il faut l’appeler par son nom : si l’on y réfléchit, cette thèse est celle d’une offensante et désolante connerie.

Qui peut croire que les vingt ou trente misérables pour cent de la droite à droite, que les vingt ou trente pour cent, divisés, désaccordés, de la gauche à gauche, vont pouvoir répondre seuls à une seule des questions dont dépend aujourd’hui l’avenir de la France, ou la souffrance de la France ? Et que j'ai énoncées dans ce propos ?

Il y a vingt-cinq ans qu’on nous fait le coup de l’apartheid. Et il y a vingt-cinq ans qu’on échoue misérablement et que les Français, à chaque alternance, renvoient dans leur ghettos ceux qui ne veulent pas qu’on en sorte.

Eh bien, nous allons proposer à la France de se débarrasser d’un coup non pas seulement d'un parti, non pas seulement d'un régime, mais de la connerie de l’apartheid, qui l'empêche d'être ce à quoi elle a le droit d'être.

C'est pourquoi je prends l’engagement, si je suis élu président de la République, de former un gouvernement avec des personnalités de qualité, d’où qu’elles viennent, pourvu qu'elles soient compétentes et qu'elles acceptent les principes de la révolution civique.

09:15 Publié dans UDF | Lien permanent | Commentaires (2)

En vente à Roubaix et Lille

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"Ne cède jamais" est en vente à la librairie Tirloy, 62 rue Esquermoise à Lille et à librairie le CEP, 5 Rue Lebas à Roubaix.

10/06/2006

En librairie

 

01/06/2006

A 24: Je reste POUR, pour des raisons de sécurité routière

J’ai pris bonne note des dernières réflexions de notre collègue Maire de Beaucamps-Ligny. Frédéric Motte rappelle que " seul le développement économique de notre secteur ouvre des perspectives d’emplois de proximité pour nos populations. De même, seul ce développement peut nous garantir à court et long termes des ressources fiscales pour nos collectivités locales. Seule la création de nouveaux axes peut éviter l’engorgement croissant de nos routes ". Et de poursuivre : " Qu’on le regrette, ou qu’on s’en accommode, un constat objectif et un diagnostic réaliste de la situation et des perspectives de l’état du secteur du transport montrent que le routier sera encore pour de très nombreuses années largement dominant dans le transport des marchandises. Ce constat n’empêche bien évidemment en rien la recherche et le développement de solutions alternatives. Mais ne laissons pas croire que le fluvial, par exemple, pourra tout solutionner dans notre métropole. L’enjeu aujourd’hui est de parvenir à fluidifier nos axes métropolitains, engorgés, entre autre, par des camions de transit assurant la liaison entre l’Europe du Sud et les ports du nord de la Belgique et qui n'ont rien à y faire ". En conclusion, Frédéric Motte précise que " cette fluidification du transit sur la métropole est un impératif pour favoriser l’implantation et/ou la survie des activités économiques autour de nos axes routiers, déjà lourdement handicapées par les encombrements récurrents. Elle est aussi impérative pour garantir le développement de nos communes péri-urbaines et éviter qu’elles ne soient plus que des villes dortoirs avec les bouchons quotidiens que nous connaissons déjà ". Il suggère d’offrir une gratuité du tronçon de l’A 26 pour les camions. Cela les inciterait à utiliser cette autoroute sous fréquentée, tout en leur permettant de rejoindre les ports du nord. Cette idée n’est pas totalement nouvelle mais elle constitue un point supplémentaire dans le débat. Pour autant cette disposition peut-elle raisonnablement nous interdire un axe de contournement de l’agglomération lilloise ? Je ne le pense pas pour des raisons de sécurité routière qui je le rappelle, figurent dans le cahier des charges de l’Etat au sujet de l’autoroute nouvelle au même titre que l’amélioration de l’offre de transport existante, que l’offre d’un itinéraire alternatif à l’A1 et le fait de placer Amiens et la Picardie sur un nouvel axe d’échange tout en offrant à Lille et au Nord Pas-de-Calais une nouvelle ouverture sur la façade maritime. Nous pourrions attendre de celles et ceux qui s’opposent aujourd’hui à l’A 24 avec des arguments "anti-autoroute" qu’ils prennent des positions claires contre les camions. C’est ce que vient de faire l’écologiste Dominique Plancke en se positionnant contre l’utilisation de la VRU (Voie Rapide Urbaine) par les camions et notamment tous ces "affreux" camions belges et hollandais. Il n’ose pas encore dire qu’il faut interdire les camions étrangers sur les autoroutes françaises. Mais ne le penserait-il pas ? Faut-il dès lors leur interdire le territoire métropolitain ou leur proposer une alternative autoroutière, sachant que les autres alternatives ne sont pas opérationnelles aujourd’hui et ne le seront pas demain matin. Face au caractère accidentogène des autoroutes de notre région (Osons regarder la réalité en face !), il apparaît que l’A 24 est plus que jamais nécessaire.

NB: J'ai parlé d'Astérix... La Voix du Nord a écrit suite à la manifestation de Radinghem-en-Weppes : " Quelques Gaulois. Des Indiens. Et de dignes représentants de la " populace ". Un pied de nez à Jacques Mellick, maire de Béthune, à Jean-Louis Helary, directeur régional de l’Équipement, et Denis Vinckier, conseiller général, qui les auraient affublés de ces qualificatifs". En ce qui me concerne, je ne conteste pas avoir publiquement interpellé, lors d'une réunion à Radinghem, les élus et les habitants, en faisant part de ma conviction que nous n'étions pas, et ne pouvions pas, être un village d'Astérix au milieu d'une grande métropole. A mon sens, au regard des enjeux des déplacements, la question de l'intégration de la Communauté de Communes de Weppes dans Lille Métropole Communauté Urbaine se pose sérieusement. Bref, c'est fort de cette conviction que j'ai parlé de village d'Astérix, empruntant d'ailleurs à Michel Delepaul, Maire de Bois-Grenier, ce terme puisqu'en 2002, dans le cadre des Assises de Weppes que j'avais lancée, il avait lui-même affiché sa fierté d'être à la tête d'un village gaulois qui résiste... Ce qui me contrarie dans l’article sur la forme, c'est donc l'ordre dans lequel apparaissent les qualificatifs et les noms des élus. Ce n'est pas moi, contrairement à ce que peut laisser transparaître l'ordre des noms parus, dans le papier de presse qui ait prononcé le mot "populace". Je suis très gêné qu'une telle exploitation puisse être ainsi faîte à mon endroit. Ce sont le type de phrases qui se propagent et qui font mal d'autant qu'elles sont en totale contradiction avec mon éthique personnelle. Je ne suis d'ailleurs pas sûr qu'une seule des personnes citées ait pu prononcer ce mot.