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27/11/2004

Candidature à la présidence

Chère Amie, Cher Ami


J’ai décidé d’être candidat à la présidence de notre fédération départementale et je tiens à exprimer à chacune et chacun de nos adhérents les raisons profondes de cette décision.

Issu du courant de la démocratie chrétienne, proche collaborateur d’André DILIGENT de 1996 à 2002, je crois fondamentalement que toute candidature doit d’abord s’apprécier par rapport à la vision que l’on a de l’UDF. Chacun se doit d’être clair sur ce point.

Je me permets, en ce qui me concerne, de faire un petit retour en arrière. En 1994, j’ai fermement soutenu François BAYROU alors qu’une grande majorité des cadres de la fédération CDS soutenait, par fidélité, Bernard BOSSON.

En 1998, quand nous avons fondé la nouvelle UDF, j’ai cru dans cette alchimie qui voulait que des hommes et des femmes, venant d’horizons différents, pouvaient former un grand courant moderne et central dans la vie politique française. J’y crois toujours mais je crois que nous devons veiller à préserver cet acquis essentiel.

Asseoir l’unité et la cohésion politique de notre fédération me parait être le premier enjeu pour le futur président de notre fédération départementale.

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Le second enjeu a trait à la lisibilité UDF. L’UDF pour être forte doit être unie et lisible.

Nous avons mené aux dernières régionales une stratégie claire d’affichage des valeurs UDF. Nous disposons aujourd’hui d’un groupe soudé, énergique et moteur au Conseil Régional. Au Département du Nord, en juillet, j’ai alerté Olivier HENNO sur la nécessité qui était la nôtre de constituer un groupe UDF. Nous avons aujourd’hui, et ce fût difficile, cette lisibilité au Département du Nord. Il restait à afficher cette lisibilité à la communauté urbaine de Lille. Là encore, ce fût peut-être un peu difficile mais le résultat est là : l’UDF affiche aujourd’hui partout une lisibilité sans faille.

Il s’agit maintenant de coordonner tous les groupes d’élus UDF existants. C’est le second enjeu majeur auquel sera confronté le futur président départemental de l’UDF.

Cette coordination devra s’organiser concrètement et pourra prendre la forme de l’édition d’une lettre bi-mensuelle de tous les élus du Nord, parlementaires, élus régionaux et départementaux, élus communautaires, maires, adjoints et conseillers municipaux.

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Le troisième enjeu concerne le militantisme au sens large.

Je ne suis pas aujourd’hui conseiller général par hasard dans un canton historiquement socialiste depuis 1947. J’aurai certainement les pires difficultés à être réélu mais au moment du jugement, les électeurs auront en face d’eux le bilan d’un conseiller général centriste, c'est-à-dire d’un élu au service de tout le monde.

Cette façon de travailler, je l’ai forgé auprès d’André DILIGENT, certes. Mais depuis 15 ans, je laboure le terrain. Candidat par deux fois aux municipales en 1995 et 1996 dans un village de la 4ème circonscription. Candidat aux cantonales en 1997, je franchis le mur de Berlin de la politique française, en allant me positionner dans la circonscription socialiste voisine. Candidat aux communales pour la première fois et aux cantonales pour la seconde fois en 2001, à 29 ans, je deviens le plus jeune conseiller général du Nord. Je suis un des rares candidats UDF aux législatives en 2002, dans le contexte le plus difficile qui soit. Le seul écart pour un scrutin de liste, je l’ai fait en me portant candidat aux régionales l’année dernière par esprit d’équipe.

Le constat que je fais est limpide. J’ai fait cela avec ma volonté et mes moyens. Ces combats ont forgé mon caractère, mes convictions.

Construire un grand parti de militants suppose que nous voulions des militants et que nous changions nos méthodes de travail. Je connais dans ma ville de Lomme des hommes et des femmes qui sont intéressés par l’UDF, nos idées, nos valeurs. Mais j’ai parfois honte de ce que nous sommes restés un parti de notables, englués dans notre petit fonctionnement avec nos petits rendez-vous.

J’ai construit à Lomme ce que André DILIGENT avait construit sur Roubaix : un parti ouvert au service de la ville, véritable carrefour des expériences vécues. J’ai ainsi comme élue à mes côtés une ancienne communiste, une ancienne gaulliste, un ancien MRP, une personne de la société civile. Pour moi, c’est un laboratoire de l’UDF de demain. Mais je sais que nous ne pouvons pas aujourd’hui répondre aux attentes de toutes celles et ceux qui frappent à la porte de l’UDF. Nous ne sommes pas prêts, ni sociologiquement, ni culturellement, ni organisationnelle ment.

Pour amorcer le changement, nous devons :

Multiplier les lieux ouverts de débats. L’expérience « café-philo » est une piste intéressante pour confronter les opinions et briser les digues culturelles ou sociologiques. L’expérience montre d’ailleurs qu’il n’est pas nécessaire de penser la même chose sur tout pour être dans un même espace politique, bien au contraire. Ce sont d’abord des valeurs communes qui fédèrent des hommes.

Créer des permanences dynamiques. Il s’agit de créer de l’événementiel autour de permanences à thèmes : partager des expériences de terrain, découvrir les bonnes pratiques pour s’en inspirer, découvrir également comment nos élus UDF mettent en pratique nos idées et déclinent nos valeurs à travers leurs mandats, voilà quelques pistes pour rendre des permanences attractives pour des sympathisants.

Dynamiser la réflexion en interne. Deux « Universités départementale », l’une au Printemps et l’autre en Automne, doivent devenir des rendez-vous incontournables de la réflexion UDF. Dans les deux années qui sont devant nous, l’UDF doit approfondir ses positions sociales, démocrates et européennes pour les traduire dans un projet lisible à horizon 2007. Ne pas faire ce travail primordial c’est nous condamner à être de simples spectateurs des évolutions actuelles.


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Tout ceci étant dit, j’ai bien conscience que ces propositions doivent d’abord être celles d’une équipe. Les statuts de l’UDF sont ainsi faits (Il faudra incontestablement les faire évoluer à l’avenir) que vous aurez à élire, le 6 Décembre prochain, un président d’une part et une équipe au conseil départemental d’autre part.

L’équipe au conseil départemental est celle de tout le monde puisque qu’elle est celle des territoires de notre département. Ainsi en a décidé unanimement le dernier bureau départemental auquel je participais.

Je connais suffisamment les uns et les autres pour que nous créions la dynamique ensemble. Mais il faudra donner à ce conseil un véritable rôle de « parlement » du parti, c'est-à-dire une instance qui décide. C’est mon souhait. Je m’y engage.

Dans mon esprit, le président anime la fédération. Il écoute, il organise et il demande au conseil départemental de prendre position. Toutes les positions de l’UDF seront prises par le conseil départemental, parce qu’il incarne la légitimité militante.

Le conseil départemental investira dans sa première réunion un bureau que je souhaite restreint. Son rôle : préparer les conseils départementaux. Je pense qu’il sera également utile de conférer à celui ou celle qui incarne le mieux le visage de l’UDF, le rôle de porte-parole de l’UDF. Le conseil aura à en décider. De même le conseil désignera un comité de gestion de 5 personnes pour gérer les affaires courantes autour du trésorier départemental. Il appartiendra enfin à François BAYROU de nommer un délégué départemental, qui aura pour mission de faire le lien entre la fédération et le national.

Voilà, Chère Adhérente, Cher Adhérent, ma vision de l’avenir de notre fédération qui peut se résumer en une phrase : « Une fédération rassemblée, militante et ambitieuse, notre horizon commun ».

Bien amicalement,

Denis Vinckier


23:15 Publié dans UDF | Lien permanent | Commentaires (0)

09/11/2004

Europe / Etats-Unis

Europe / Etats-Unis : vieux couple ?


On était venu des 4 coins du Département pour ce café-philo de rentrée, dans un lieu tout en couleurs. Les hublots du premier étage du café RTL-La Cloche à Lille ne sont là que pour évoquer les profondeurs dans lesquelles s’apprêtent à se mouiller une bonne cinquantaine de petits baigneurs. A 19h35, quelques étudiants hésitent à faire le saut et hop… ils se jettent dans un bain encore tiède. C’est parti pour 60 minutes de plongée sous-marine…à la découverte de cette Amérique ô combien contrastée. Le maître-nageur c’est Jacques RICHIR. Il brandit des livres, des affiches, des journaux comme autant de bouées destinées à élever le débat au dessus du niveau de la mer… des certitudes et du café du commerce.

25 livres aux titres les plus évocateurs ont fait les étales de toutes les librairies : puissance, empire reviennent sans cesse comme des leitmotivs. On parle aussi dérapage, incohérence. Les bébés-nageurs entrent en piste. Nicolas a lu un livre très sérieux : « Dominer le monde ou sauver la planète ». La bière mousse. Et de nous livrer l’essence de sa lecture : « Les crises d’aujourd’hui menaceraient rien d’autre que l’espèce humaine ». Bigre ! Une gorgée de bière ! Anne-Sophie, autre bébé-nageuse, a lu un traité de philosophie. Elle invite André GLUCKSMAN à notre table, lui qui regrette que « la France ferme les yeux pour des raisons pétro-nucléaires » alors que les Américains prennent leurs responsabilités.

Pourquoi nous déteste-on ? Voilà ce que l’on entend outre-atlantique. L’Europe doit sortir du coma ! Voilà ce que l’on entend ici. Et un intervenant de livrer son sentiment : « L’Europe ne parviendra pas à l’unité sans l’Amérique ». Patrice est venu de Marcq pour rappeler que « ce n’est pas l’alliance qui détermine la mission, mais la mission qui détermine la coalition ». Comme quoi, des deux côtés de l’Océan, on apprend à nager différemment. Jean-Philippe, de Lille, mais qui a passé du temps aux Etats-Unis se retrouve face à Marie-Thérèse de Lambersart, qui anime un club franco-américain. Elle lance : « Avec les cousins d’Amérique, il faut toujours parler d’économie ».

Couple infernal ? J.G parle de cette Europe « pot de terre ». Si on se frotte au pot de fer, « on va se casser la gueule ». Aux pro-américains de prendre les devants. Rodolphe tente de convaincre : « Les Etats-Unis n’ont aucun intérêt à voir une Europe faible ». Et de lancer cette formule : « Nous sommes liés, il ne faut pas l’oublier ! ». Voilà le couple infernal. Et Jean d’Hellemmes de lever un lièvre : « On parle de couple infernal, mais les Etats-Unis sont polygames non ? ». Flottements et remous dans la piscine de l’étage. Mais le débat est bien là, dans ces axes qui se font et se défont. Unilatéralisme, multilatéralisme. Personne ne doute que l’Europe sache parfaitement exercer son « Ministère de la parole ».

Guy d’Armentières est venu pour la première fois. Cette ambiance semble lui convenir. Il prend justement la parole pour dénoncer Bush qui met le doigt dans un engrenage dangereux : « celui qui vise à mettre le monde musulman à genoux ». On surfe sur l’actualité récente… Qu’est-ce qui fabrique le terrorisme : l’absence de démocratie et le sous-développement ? Et quelqu’un dans la salle d’interpeller : « la force des Etats-Unis, c’est la croisade ! C’est quoi notre croisade à nous ? ». Philippe regrette que « dans notre Europe, les valeurs religieuses soient occultées par principe ». Pierre ramène la croisade à sa place : « Notre croisade c’est la confrontation entre les actes et la parole ». Et de nous inviter à méditer : « Une valeur, c’est une parole vécue. Est-ce que le message américain est vécu ? ».

A 21h, il fait trop chaud dans la salle. Ambiance bains turcs… On reste néanmoins dans les hautes eaux avec une bonne transition pour notre prochain café-philo : L’Islam est-il euro-compatible ? Le but du café-philo restant de sortir la tête de l’eau… même si la réalité nous invite très vite à remettre les pieds sur terre. CQFD. Rendez-vous le 12/12…