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24/01/2005

Auschwitz, 60 ans après


Prise de parole au Conseil Général du Nord, le 23 Janvier 2005

Monsieur le Président,
Chers Collègues,

Vous avez choisi notre séance plénière pour évoquer solennellement la commémoration de la libération le 27 janvier du camp d’extermination d’Auschwitz.

Dans nos consciences, Auschwitz symbolise aujourd'hui le crime des crimes, le génocide, la Shoah, cette machine de mort qui était au cœur du projet raciste nazi.

Mais combien de temps aura-t-il fallu à ce symbole pour se frayer un chemin dans la conscience universelle ?Combien de surdités, d'indifférences, de dénis et d'oublis aura-t-il fallu surmonter ?

Cette commémoration intervient dans un contexte où le président du Front national a, dans un journal d’extrême-droite, tenu des propos ignobles… « l'occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550 000 kilomètres carrés."

Nous devons les combattre.

Ici, il s’agit de rappeler la mémoire des Quatre-vingt-six hommes et enfants qui furent fusillés à Ascq dans la nuit du 1er au 2 avril 1944, en pleine période d'occupation.

Ici, il s’agit de dénoncer les propos d’un Brasillach, qui au moment le plus fort de la déportation des juifs en septembre 1942 écrivait dans « Je suis partout »: « Il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder de petits ».

Les chiffres concernant l’année 1942 sont aujourd’hui connus : 1.032 enfants juifs de moins de six ans, 2.557 entre six et 12 ans et 2.464 adolescents entre treize et dix-sept ans furent envoyés à Auschwitz.

L’extermination des juifs en France faisait partie des objectifs des nazis et parce qu’ils pensaient que ni Vichy ni l’opinion française n’étaient prêts à franchir cette étape radicale, LAVAL sacrifia les enfants.

La politique de collaboration et de conciliation de VICHY, la politique de l’horrible, a fini par devancer les nazis et leur barbarie.

Cette période de l’histoire de notre pays est une tâche et en rien, les hommes de la résistance n’ont été les « fraternels adversaires » d’hommes de la collaboration.

L’histoire impose ses faits. L’occupation nazie a été en France particulièrement inhumaine et barbare. C’est parce qu’il faut se pencher sur l’histoire avec un regard juste qu’Auschwitz est de notre temps, de notre modernité.

Monsieur le Président, le devoir de mémoire est une chose. Mais il y a bien davantage, la nécessité de bâtir nos sociétés sur des valeurs universelles qui nous éloignent définitivement de la barbarie. C’était l’occasion de le redire avec force.

Commentaires

Auschwitz: merci d'avoir souligné l'importance de redire les valeurs universelles. Amitiés. Patrick

Écrit par : Patrick Beuque | 02/02/2005

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