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16/01/2006

A 24: marre du double langage et des menaces

L’année 2006 sera celle de l’A 24. C’est ce que tout le monde annonce, les élus de tous bords en ont fait un thème majeur de leurs vœux et les associations de tous bords annoncent des mobilisations. Bien des élus, et je le regrette, manient sur ce dossier le double langage politicien et les associations brandissent quant à elles déjà la menace du bulletin de vote. Pouvons-nous sortir de ces comportements démagogiques aux allures de caricatures ? Oui, mais encore faut-il prendre de la hauteur par rapport aux enjeux. Aux élus et aux associations de balayer devant leurs portes. L’enjeu, tout le monde pourrait le partager : qui ne veut pas en effet soulager le trafic de l’Autoroute 1 et désengorger le trafic dans la métropole à vingt ans ? Reste que dans le débat sur le tracé, deux visions s’opposent. D’abord celle du tracé dit historique, parce que sa définition date d’une trentaine d’année, à une époque où l’on envisageait déjà de doubler l’A 1 construite quelques décennies plus tôt. S’il présente l’avantage d’être " opérationnel " avec des emprises foncières réservées dans les différents documents d’urbanisme, il prend néanmoins aujourd’hui le chemin de zones très urbanisées. D’où la volonté exprimée par des élus comme Marc-Philippe Daubresse de faire déboucher la future A 24 au pont du Badou entre Houplines et Frelinghien, c’est à dire disons-le aussi aux portes du territoire qu’il administre. Reste que cette solution n’est pas soutenue par les maires des communes concernées de Houplines, Frelinghien et La Chapelle d’Armentières qui viennent de se faire entendre et par leur conseiller général, élu d’Armentières, Bernard Hasebroeck, mon collègue du Département, qui continue lui de militer contre vents et marées pour le tracé historique via Ennetières-en-Weppes, Bondues et Roncq en direction de l’A 22. Disons enfin que le tracé historique est historique et donc certainement dépassé, c’est à dire qu'il n'est plus vraiment adapté aux enjeux soulevés. Il nourrit finalement une guerre de tranchées entre élus métropolitains qui tentent dans une ultime phase de se repasser la patate chaude. C’est dans ce contexte d’un tracé que je qualifie donc de dépassé que s’est incontestablement inscrit puis imposé au moins dans le débat un tracé plus à l’ouest, envisagé avant tout comme un vecteur de développement pour tout un territoire " coincé " entre Lille et Dunkerque : la Flandre Intérieure. C’est cette hypothèse qui semble aujourd’hui plaire davantage aux Belges, les mêmes qui ne se retrouvaient peut-être pas du tout dans la philosophie d’un arrêté ministériel de 2004 définissant l’A 24 par une bien curieuse association entre deux capitales régionales et un pays : " Amiens-Lille-Belgique ". La Belgique cul-de-sac, les belges n’en veulent pas. Ils l’ont dit de manière claire. Ce dont ils semblent vouloir et ce dont nous devrions vouloir ensemble, c’est à dire élus et associations du Nord et du Pas de Calais, c’est d’un véritable axe de transit, maillon essentiel entre l’A 26 et l’A 25 mais chaînon manquant aujourd’hui. Dans ces conditions, je ne peux que m’élever contre ceux qui simplement disent " Non à l’A 24 ". C’est là un mauvais slogan et comme tous les slogans, il cache de nombreuses hypocrisies, à commencer par celle de ne pas vouloir l’autoroute chez soi, le fameux syndrome "NIMBY" : " Not In My Back Yard qui signifie " pas dans ma cour ", c'est-à-dire " mettez vos nuisances ailleurs que dans mon jardin ". Il faut sortir de ce débat stérile et imposer l’idée qu’une autoroute peut aussi desservir des territoires qui économiquement et socialement en ont besoin. Le directeur régional de l’équipement a tenu des propos équilibrés et mesurés. Laissons-le organiser les choses. La concertation fera le reste. J’en suis convaincu.

Commentaires

Il faut en finir avec le marasme économique et politique. Le Président Chirac doit partir s'il lui reste un peu de dignité : pour éviter des crises sociales et économiques majeures à venir et redonner un élan à la France.

Écrit par : ed | 17/01/2006

Imposer la RN 58 comme solution au contournement nord de Lille est inconséquent: la RN 58 est une voie de désenclavement. Elle n'a pas vocation à devenir une autoroute. En outre, c'est un peu cavalier d'organiser au sud de la frontière un "grand débat" qui aboutira à rejeter les problèmes au nord. Ce n'est pas comme celà qu'on fait l'Europe. Par ailleurs et sans prendre position sur le fond, je trouve que qualifier une solution de dépassée parce qu'historique tient du sophisme plus que douteux.

Écrit par : Joseph D | 22/01/2006

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