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27/03/2006

La force d’une chaîne se mesure à la résistance du maillon le plus faible

Adoption du Plan Départemental d’Action pour le Logement des Personnes défavorisées 2006-2010

 

Monsieur le Président,

Monsieur le Vice-Président,

 

Le groupe UDF est heureux que nous ayons ce débat aujourd’hui. La question du logement en général et celui des plus démunis en particulier doit sortir de la sphère des spécialistes. Je réaffirme que la question du logement ce n’est pas un problème social mais bien un problème sociétal.

 

Nous ne faisons pas partie de ceux qui pensent que le logement dit social est une charge. Et à ceux qui le pensent encore, nous leur redisons qu’elle est à partager. Créer du logement social, ce n’est pas répondre à une exigence de la loi mais répondre à des besoins. Le Plan que nous adoptons aujourd’hui s’inscrit dans la même logique. Les besoins sont énormes (69.000 demandes en souffrance, 30.000 logements indignes, 64.000 logements vacants).

 

Je ne reviens pas sur le diagnostic sauf pour rappeler que les prix du marché ont été multipliés par deux en six ans, que les exclusions ont, comme vous l’avez exprimé, Monsieur le Vice-Président, des formes diverses (Il y aurait en France plus d’un million de personnes hébergées en famille). « Il y a dix fois plus de sans abri qu’il y a 20 ans. L’âge moyen est de 33 ans dans nos centres », expliquait récemment dans la presse un membre de l’ABEJ, « hier c’était entre 40 et 60 ans ». C’est pour les accueillir que nous investissons dans des centres d’hébergement d’urgence mais convenons-en, ce n’est pas la solution.

 

Nous avons aujourd’hui beaucoup d’outils de compréhension et le plan va nous en donner de nouveaux. On sait en effet aujourd’hui parler des situations du mal-logement, de la pénurie de logement.

 

Mais nous avons besoin de logements accessibles. Comment vont-ils surgir ? Il y a aujourd’hui un consensus politique, je le crois, pour dire que la régulation de la crise du logement ne viendra pas par le marché. Il a sa place mais le fer de lance de la réponse c’est le mouvement HLM et le mouvement du logement social. La proportion des ménages à bas revenus est passée de 12% il y a 10 ans à plus de 20% aujourd’hui. Or, la programmation des PLAI stagne, les constructions de logements PLS augmentant pour leur part alors même que la demande de PLAI s’accroît compte tenu de la baisse des revenus d’une fraction importante de notre population.

 

Ces données, vous les avez intégrées Monsieur le Vice-Président, et je dois dire au nom de mon groupe que ce plan est à la hauteur des attentes.

 

Les commissions locales du plan auront, vous ne l’avez pas évoqué, un rôle important à jouer. Rôle d’observation (permettant de solliciter les EPCI sur des questions essentielles) et un rôle d’animation et de partenariat (suivi des politiques locales de l’habitat, ingénierie).

 

Nous saluons les efforts faits pour mobiliser le parc locatif privé ( notamment par le biais des Agences Immobilières à Vocation Sociale), pour répondre aux objectifs du plan de cohésion sociale avec des exigences par rapport à l’Etat que vous avez rappelées (11230 logements PLUS/PLAI sur la période 2006-2009), pour prévenir les expulsions, pour lutter contre l’habitat indigne. L’évaluation, nous en reparlerons dans la cadre des réunions de suivi et enfin sur le FSL, le président a apporté toutes les garanties pour qu’il soit dans son action de prévention le plus réactif possible.

 

Alors, Chers Collègues, nous sommes à la croisée des chemins. Nous devons réussir à passer d’un système où l’Etat régulait, payait, organisait à un système où les villes, les agglos, le département et la région seront amenés à prendre des responsabilités nouvelles… avec des déperditions que nous regrettons avec vous.

 

« La force d’une chaîne se mesure à la résistance du maillon le plus faible ». Nous voterons, Monsieur le Vice-Président, les dispositions nouvelles que vous nous proposez pour ce Plan Départemental parce que pour nous, UDF, renforcer et aider le maillon le plus faible du tissu social pour justement l’aider à reconstruire un parcours résidentiel, c’est finalement défendre et renforcer la société toute entière.

Je vous remercie.

 

Denis Vinckier

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