29/04/2007
40% d'indécis... cela laisse une marge non ?
Selon un sondage TNS-Sofres pour RTL et Le Monde, les électeurs français sont encore très indécis à une semaine du second tour de l'élection, notamment chez les partisans de François Bayrou dont près de 40% n'ont pas pris de décision. Parmi les électeurs de Bayrou (18,57% des voix au premier tour), 61% ont arrêté leur choix et ceux-là penchent plutôt pour la candidate PS (31%) que pour l'UMP (23%), tandis que 7% s'abstiennent.
19:06 Publié dans Le chiffre du jour | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : udf, bayrou, politique, royal, ps
28/04/2007
Un débat utile à la France, pour sortir de la caporalisation
Au sortir de ces deux heures de « dialogue », beaucoup retomberont dans l’exercice perpétuel, à savoir mettre en avant ce qui a pu paraître diviser les deux protagonistes et non ce qui a pu les rassembler. Avant le débat, les partisans de Sarkozy avaient trouvé une ligne de conduite à tenir face à ce qui devait bien être une « première » dans l’histoire de la 5ème République. C’est ainsi que l’on a entendu Mme Pécresse dire que Mme Royal jouait la présidentielle à pile ou face. Et d’ajouter : « Nous aurions préféré avoir un soutien franc et massif en faveur de Sarkozy ».
Mais le débat est passé par là au motif que 16 millions d’électeurs avaient un véritable droit à l’information. Il faut le rappeler et si ce droit n’existait pas, nous voyons bien à quoi nous aurions droit : la caporalisation. Pour ne pas subir l’alignement, il faut regarder les réalités en face. Le dialogue engagé a été de qualité parce que établi dans la clarté. Et ce qui apparaît tout aussi clairement, c’est ce que les uns et les autres avaient peut-être oublié depuis dimanche soir dernier : les problèmes de la France sont toujours là. Et c’est de ces problèmes là et des solutions à apporter que Ségolène Royal et François Bayrou ont pu parler.
Je retiens d’abord cette envie de construire le pluralisme, elle est commune et Ségolène Royal tourne le dos aux vieux démons socialistes. « Rien n’est plus nécessaire que de faire bouger les lignes. Il faudra bien des unions plus larges » a lâché François Bayrou. Pour moderniser, il faut « absolument tourner le dos au verrouillage médiatique ». Cela doit passer par la loi précise François Bayrou. Je retiens ensuite sur l’Europe une convergence sur les objectifs. Ce qui est peut-être différent, c’est le temps et la manière de présenter les choses. Mais les deux débatteurs ont l’Europe au cœur. Je retiens enfin une plus grande convergence sur les questions économiques et sociales que l’on veut bien le dire. Jusqu’à présent, nous étions dans les propositions à l’état brut. Sans dialogue, nous pouvions en rester aux préjugés. Ségolène Royal assure « qu’elle n’est pas une femme de dogme ». Je ne prends pas la phrase pour argent comptant. J’attends. J’écoute. J’entends : « Le pacte, nous pouvons l’orienter, l’adapter ». J’entends que ce sont les partenaires sociaux qui seront en première ligne sur la mise en place d’une sécurité sociale professionnelle. J’entends que certaines dépenses publiques peuvent rapporter plus qu’elles ne coûtent. Je veux bien que cela ne parle pas à certains, mais à moi conseiller général, ce discours me parle. On ne fait pas toutes les dépenses avec un objectif de pure rentabilité à court terme. Sur les 35 heures, le débat s’instaure et François Bayrou lui-même est venu conclure la séquence : « Personne ne détruira cet équilibre. Ce n’est d’ailleurs pas ce que propose Nicolas Sarkozy ». Le débat le plus animé a finalement été celui sur les retraites. Mais je n’ai pas senti là encore que les positions étaient inconciliables.
Prenant François Bayrou en flagrant délit de « surenchère sociale » sur la question des « petites retraites », Ségolène Royal a même conclu hâtivement : « Nous dépenserons ensemble, là où c’est nécessaire ». Les convergences étaient réelles sur les questions de vie quotidienne. François Bayrou et Ségolène Royal partagent cette évidence : «Il n’y a aucune chance d’avoir un pays en sécurité si on ne l’apaise pas ».
Voilà, pour une fois, il fallait montrer que l’on peut débattre sans faire allégeance. C’est d’ailleurs le grand intérêt de ce débat d’avoir pu faire la démonstration que c’est en dialoguant que l’on progresse. Oui, ce débat aura été d’une très grande utilité. A suivre donc… Je doute que celui de mercredi prochain soit de la même nature. Il ne vise pas le même objectif et pourtant… comme l’a dit François Bayrou : « Si la confrontation continue, c’est la France qui perd… ». Nous, nous voulons faire gagner la France. Car nous sommes tous mis en demeure de devoir faire bouger les choses. Je confirme, je vote Royal.
13:55 Publié dans 2007 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : udf, bayrou, royal, politique, ps
26/04/2007
Une occasion historique de changer la donne selon DSK
23:00 Publié dans La vidéo de la semaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, udf, bayrou, royal
Interview parue dans Nord-Eclair - 25 Avril 2007
Denis Vinckier a débuté dans la vie politique aux côtés d’André Diligent, l’ancien maire de Roubaix, grande figure politique du centre. Vinckier a choisi. C’est Royal. Parce qu’être centriste, c’est être « d’abord social et généreux »
Dès dimanche, vous n’avez pas caché votre intention de voter Royal au second tour. Pourquoi ?
>> Nous n’allons pas nous, centristes, rester spectateurs d’une élection présidentielle. Le 6 mai, il y a un 2e tour, je m’excuse de le rappeler ! Je comprends bien la stratégie de l’UDF qui pense aussi aux législatives, aux prochaines municipales, à 2012 mais, d’ici là, il y a le 6 mai. Je n’imagine pas que François Bayrou dira de ne pas aller voter, c’est un démocrate. Il dira que les électeurs sont libres de leur choix.
Donc, en prenant déjà position, c’est ce que vous faites ? Vous manifestez votre liberté ?
>> Etre libre, c’est dire la situation qui est la mienne. La campagne a été rude. Et plus rude à droite qu’à gauche, vis-à-vis de l’UDF. On ne peut pas vouloir tuer au maximum, avant le 1er tour, et embrasser au second... On ne peut pas, non plus, faire comme s’il n’y avait pas eu cette campagne de premier tour ! A gauche, il y avait une interrogation vis-à-vis de l’UDF et de François Bayrou mais j’observe qu’au PS, il y a des gens qui pensent qu’on peut travailler ensemble. Il n’y a pas d’avenir pour la politique française sans ce rassemblement nécessaire. Il faut réunir les gens dispersés, contre vents et marées. Il faut forcer le destin.
C’est là que vous pensez à André Diligent, votre père en politique ?
>> Je ne parle pas à sa place. Surtout pas. Mais je me rappelle qu’il a dit à Bayrou, venu ici le voir peu avant sa mort, "ne cède jamais !". Aujourd’hui, il regarderait ce qui se passe avec beaucoup de recul, c’était sa méthode, et avec sa liberté. Dans cette région, André Diligent a incarné le centre. Et, moi, je pense qu’on ne peut pas être centriste et voter Sarkozy. En revanche, on peut voter pour quelqu’un qui a un projet social. Il faut rappeler, quand on est centriste, qu’on est d’abord social et généreux. Il faut le rappeler pour ne pas rendre l’inéluctable possible. Alors, oui, je voterai Ségolène Royal.
Les autres élus UDF de la région attendent que Bayrou ait parlé pour se prononcer. Pas vous ?
>> J’ai anticipé sur le fait qu’on sera libres de faire ce que l’on veut. J’ai la plus haute estime pour François Bayrou. Et je ne donne pas de consigne. Je donne un signe. • PROPOS RECUEILLIS PAR FLORENCE TRAULLÉ
15:00 Publié dans Diligent André | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : udf, bayrou, royal
24/04/2007
Diligent, 50 années de combat au centre
André Diligent, 50 ans de combat au centre
Denis Vinckier est le seul élu de la famille centriste à avoir osé. Avant même le commencement d’un début d’indice venant de François Bayrou, le conseiller général de Lomme a affiché ses préférences : il votera Ségolène Royal. Au nom de sa fidélité à André Diligent.
Vinckier, c’est l’héritier. Le porteur du flambeau. Le fils en politique d’un homme qui a marqué cinquante années de centrisme dans la région, et pas seulement à Roubaix, où André Diligent a aussi laissé une empreinte de maire emblématique. Alors, au moment où le centre s’affiche comme il ne l’a jamais fait – « Ma référence, ça restait les 15 % de Lecanuet » –, Denis Vinckier dit qu’il pense beaucoup à André Diligent. « Derrière lui, je suis là, aujourd’hui, pour dire que nos valeurs sont sociales et généreuses. » Il va même plus loin. On jurerait qu’un fond de nostalgie se mêle à ses convictions dans ce regard franc : « Si je votais Sarkozy, je crois qu’André sortirait de sa tombe pour venir me botter les fesses. » Et le voilà qui remonte à l’après-guerre, au temps du MRP où un jeune avocat roubaisien commence un long travail social qui fera de lui l’incarnation des valeurs de son courant. « Ces valeurs sociales historiques, elles ont été mises en oeuvre dans des communes, à la tête desquelles des centristes étaient alliés avec des socialistes ou des gaullistes sociaux. » Il cite Wattrelos, Roubaix, Croix, Wasquehal… « Et ça dure jusqu’à ce que les socialistes se tournent vers le programme commun. » Il laisse un silence, songe toujours à Diligent : « Et ça dure plus à Roubaix qu’ailleurs… » Denis Vinckier raconte volontiers cette visite de François Bayrou au vieux sénateur, un peu avant sa mort, en 2002. Ce jour où, sur son lit de douleur, pas dupe de ce qui l’attendait, Diligent a asséné cette phrase qui a tant bouleversé Bayrou : « Ne cède jamais ! » L’oeil de Vinckier redevient rieur, et sans doute admiratif, aussi : « On peut dire qu’il n’a pas lâché. Il est dans la lignée. Et il continue de penser à cette phrase qu’a maintes fois répétée André : “Être centriste, c’est avoir conscience qu’il y a de la bêtise dans les deux camps”. Comme Diligent, Bayrou propose aux gens des deux camps de ne pas rester à portée de la bêtise. »
Juste un signe
On l’écoute encore parler du vieux Diligent, des convictions auxquelles il s’est accroché jusqu’au bout, « et même par moments, dans un parti droitisé », et son choix finit par se poser comme une évidence, au bout de l’éducation politique qui fut la sienne : « Après tout cela, avec ce que nous sommes, nous ne pouvons pas rester spectateurs, neutres, devant une candidate sociale et un candidat brutal. » Alors, Denis Vinckier a choisi. Et il le dit. Au nom des cinquante ans de combat d’André Diligent qui, c’est sûr, « aurait aujourd’hui un oeil bienveillant pour Ségolène Royal et une condamnation brutale pour Nicolas Sarkozy ». Mais le conseiller général de Lomme mesure le poids de ses mots, face au silence des autres : « Ce n’est pas une consigne. C’est juste un signe. » •
ÉRIC DUSSART
Voix du Nord - 24 Avril 2007
17:43 Publié dans Diligent André | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : udf, bayrou, 2007