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15/06/2007

Lettre à mes amis

Un ami vient d'écrire: " J'ai déjà salué ton courage politique, je réitère... je me dis juste que cela ne devrait pas être considéré comme du courage... il est malheureux de constater que l'expression de ses convictions puisse être un chemin difficile... comment est-il possible que l'hypocrisie soit devenue le chemin de moindre résistance? comment est-il possible que les ambitions soient devenues le lit de la politique? Et comment un homme politique parce qu'il avance en débattant, en confrontant les convictions et idées des uns et des autres avec les siennes, en expliquant ce qu'il est et ce qu'il pense, peut-il être à ce point traité d'hypocrite et compris de travers? Pourquoi tant de gens ne savent plus penser que la clarté peut exister en politique, quand la politique ne devrait être que clarté? Merci Denis".

Alors, je me suis dit que je devais aller jusqu'au bout des convictions et j'ai rédigé une lettre à mes amis. La voici:

Lettre à mes amis

Le 10 Juin dernier, les électeurs de notre circonscription ont placé deux candidats et deux candidats seulement en lice pour le second tour.

Dès lors, plusieurs attitudes sont possibles pour le second tour. En ce qui me concerne, je suis un élu et je vous dois comme aux électeurs la clarté. On me dit parfois que c’est parce que je suis un élu que je dois rester discret. J’affirme haut et fort le contraire. L’élu se doit de faire partager son opinion. Brigitte Brame l’a fait dans le même sens, à sa manière et je m’en félicite.

Vous savez que j’ai fait le choix d’Yves Durand et compte tenu de nos antécédents politiques et notamment de notre opposition sur la question de la fusion Lille-Lomme, je comprends que certains puissent légitimement s’interroger. A ceux qui sont traditionnellement de droite, cette position ne doit pas les étonner outre mesure. Centriste je suis, centriste j’ai toujours été, centriste je resterai. J’ai toujours eu des mots durs pour une certaine droite, libérale et anti-sociale.

Ce choix clair en faveur d’Yves Durand est un choix basé sur les convictions et l’idée que je me fais de l’avenir de la politique, à la fois au plan national et au plan local. La France plus bipolaire que jamais oblige une certaine recomposition du paysage politique. Les choses auraient été bien différentes si François Bayrou avait emporté la présidentielle mais c’est ainsi. Le positionnement de pratiquement l’ensemble des parlementaires UDF sortants dans le camp de la droite oblige là aussi à une certaine lucidité. A force de s’interdire de discuter avec une partie de la gauche, nous finissons par retomber dans le camp de la droite. Cette situation, je ne peux plus l’accepter tant les efforts personnels consentis depuis des années sont énormes. Le moment est venu de forcer le destin.

Ce choix clair, j’ai pu l’exposer lors d’une traditionnelle réunion militante lundi et j’ai pu recueillir les avis et sentiments des uns et des autres.

J’ai pu, à cette occasion, exposer la raison centrale de mon choix, et je voudrais sans faire de grand discours vous l’exposer simplement : Je veux un député utile.

Peut-on bêtement voter pour le candidat restant face à Yves Durand sous le seul prétexte que c’est son adversaire politique ? Vous le savez, j’ai toujours combattu le simplisme en politique.

Le concurrent de droite d’aujourd’hui, il s’avère que je le connais un peu, il est comme moi conseiller général. Il est un orfèvre dans le maniement de la caricature grossière ou pire la dénonciation brutale de politiques sociales avancées. Demain, je n’ai aucun doute qu’il sera, en cas d’élection, un député de droite, conservateur et sans nuance. Cela, je ne peux l’accepter. Le tract qu’il vient de distribuer ne laisse à ce sujet aucun doute sur ses intentions futures.

Par contre, je veux que le député sortant change son mode de fonctionnement. J’ai affirmé publiquement soutenir Yves Durand à deux conditions : la première qu’il se place définitivement au dessus de la mêlée politicienne, la seconde qu’il s’attache dès son élection à fédérer les énergies locales.

Je sais maintenant que si Yves Durand est réélu, il sera plus utile qu’il ne l’a été de par le passé. Il y sera contraint dans la mesure où son élection aura été acquise avec des voix dépassant le strict cadre ancien de l’union de la gauche. Je sais qu’il sera comptable du fait d’avoir été soutenu par un large rassemblement démocratique.

Un député utile et des idées utiles non reniées.

C’est un fait qu’Yves Durand ne reniera pas ses idées socialistes et ce n’est pas ce que je lui demande. Mais pas plus que lui, je n’ai renié mes convictions et j’entends bien les défendre plus que jamais. Nos idées sont démocrates, sociales et européennes. C’est le socle des convictions communes de toutes celles et ceux qui se sont, à un moment où à un autre, engagés avec moi. Ces idées là, nous allons bien entendu continuer à les défendre.

Nous allons les défendre lors de toutes les élections locales.

Nous mènerons une liste « DEMOCRATIE et PROGRES » au premier tour des élections communales et je serai candidat aux cantonales à ma propre succession. Je serai également candidat à Lille pour une raison simple que nos élus ont pu vivre de près : il faut défendre Lomme dans Lille. Lomme associée à Lille est aujourd’hui une réalité qu’il faut regarder en face. Nous sommes restés durant tout le mandat (2001-2007) d’une vigilance extrême sur la fusion même si nous avons pris conscience au fil du temps que nous ne reviendrions plus en arrière. La vérité que l’on doit aux Lommois est la suivante : quand bien même serions-nous élus majoritairement demain, il serait pratiquement impossible de défaire ce qui a été patiemment mis en place depuis 1999. Techniquement quasiment impossible à détricoter, politiquement et administrativement très difficile à obtenir, une défusion ferait perdre à notre commune beaucoup de temps et d’énergie. Et puis, les Lommois ont tranché cette question en 2001, d’une courte tête mais ils ont tranché. Sur un point essentiel par contre, nous ne renoncerons jamais : l’analyse financière toujours promise, jamais transmise, devra être produite. Elle permettra de faire un jour le bilan d'une fusion acquise sans la permission des Lommois.

Vous le voyez, nous avons donc tout notre rôle à jouer dans l’avenir et cela commence dans quelques jours avec la définition de nos priorités pour Lomme. Du travail, nous n’en manquerons jamais.

 

L’aventure continue, je compte sur vous ! 

 

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