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20/06/2007

Valérie Létard

Dans mon livre publié en 2006, j'avais eu l'occasion d'évoquer à plusieurs reprises l'action et l'engagement de Valérie Létard, sénatrice du Nord et depuis hier secrétaire d'Etat chargé des solidarités.

 

Je ne peux rien enlever sur le fond à ce que j'ai écrit, c'était à la fois sincère et juste. Pour ce qui est de la situation actuelle, je sais qu'elle est triste de ce nouvel "éparpillement" des centristes. Elle considère (elle s'en est expliquée hier soir sur la chaîne parlementaire) que le pari de la présidentielle étant perdu, le temps de l'action est venu. Elle a parallélement exprimé sa conviction qu'elle respectait celles et ceux qui avaient fait un autre choix. C'est le mien et celui de nombreux élus et militants du MoDem.

 

Tout cela n'enlève rien à la très grande estime personnelle que je lui porte. J'ai travaillé avec elle pendant 3 années. 3 belles années !

 

Voici donc les quelques pages de mon livre où je parle de celle qui est aujourd'hui secrétaire d'Etat...

 

"Déboussolés par la disparition de celui que nous suivions, nous avions trouvé en François Bayrou une boussole solide et orientée vers le même cap. André Diligent est parti avec la certitude que « François Bayrou ne lâcherait rien ». Pour faire complètement notre deuil, il nous fallait encore retrouver, à côté de Jean-Marie Vanlerenberghe, une figure dans l’espace central pour notre région. C’est chose faite aujourd’hui et même si l’histoire est encore fraîche, je suis maintenant intimement convaincu que nous avons trouvé un « nouveau visage » pour nos idées en la personne de Valérie Létard, aujourd’hui Sénatrice du Nord et Conseillère régionale. Elle développe la même sensibilité centriste, réformatrice et sociale qu’André Diligent. Elle a, à la faveur d’une élection régionale qui s’est tenue dans un contexte difficile, fait briller l’étoile UDF, faisant dire au Président de la Région « qu’elle honorait la politique ». Les mêmes compliments émanaient bien souvent des rangs de la gauche à l’égard de l’ancien Maire de Roubaix.

Ce qui me frappe, moi qui ait travaillé assez longuement avec André Diligent et qui ait appris à connaître Valérie Létard, c’est une forme de parallélisme saisissant entre ces deux Sénateurs du Nord, que deux générations séparent. Je ne pense d’ailleurs pas qu’ils aient eu à se rencontrer souvent. Tout pouvait distinguer celui qui eut le privilège d’être doyen de cette vénérable institution qu’est le Sénat et qui était issu de la Démocratie Chrétienne et celle qui, à la faveur des dispositions nouvelles de parité obligatoire, s’est imposée comme la benjamine « sympathique et bosseuse » du Sénat tout en étant issue du parti social-démocrate (formation laïque, émanation historique du parti socialiste démocrate qui avait réuni les socialistes hostiles au programme commun de la gauche). Le mérite de cette soudaine alchimie revient à François Bayrou qui suggéra de fonder une nouvelle UDF, unifiée politiquement mais respectant l’histoire de chacun. Cette construction là posa ses fondations chez nous, au Congrès de Lille en 1998. Inutile d’insister pour faire reconnaître que cette combinaison a forcé le destin, à la fois de l’UDF dans le Nord mais bien au-delà.

Deux sénateurs, mais une seule devise connue pour les deux, commune donc et authentiquement centriste : « On peut être profondément social sans pour autant être socialiste ». L’un et l’autre ont eu leur propre laboratoire de la politique de la ville, André Diligent à Roubaix et Valérie Létard d’abord à St Amand-les-Eaux comme assistante sociale puis à Valenciennes comme élue chargée de la politique de la ville. L’un comme l’autre savent refuser les honneurs faciles. André Diligent, au zénith dans les sondages, deuxième personnalité citée après le président américain, encouragé par ses amis pour être le candidat des réformateurs à la Présidence de la République en 1965, refusa catégoriquement. Cette histoire le faisait rire et il pensait qu’il n’était pas fait pour cela. Pour des raisons personnelles, il déclina à plusieurs reprises des responsabilités ministérielles, dans des gouvernements de droite ou de gauche. Sans le malheur qu’il eut à affronter avec la disparition de sa femme dans des circonstances tragiques, laissant dès lors seule une fille handicapée, il n’est pas impossible de penser qu’André Diligent aurait accepté de plus hautes responsabilités, aux seules fins de servir Roubaix, bien sûr. Bien des lettres qu’il recevait commençaient d’ailleurs par « Monsieur le Ministre ». Cela le faisait sourire.

Valérie Létard, quant à elle, a tout simplement refusé en 2004 un poste de Ministre rattaché au logement et à la ville. Pour ne pas brusquer les étapes et ne pas laisser en plan un groupe UDF naissant au Conseil régional. Ce Ministère là, avec ces compétences là, André Diligent l’avait refusé à Michel Rocard, alors Premier Ministre. Je peux multiplier ces parallèles mais je ne peux les inventer. Ils s’offrent donc à moi et à nos militants comme autant de raisons de croire que la phase de deuil est derrière nous, que nous avons commencé à écrire la suite de l’histoire, avec une touche féminine. Un vrai clin d’oeil de l’histoire si on ne cache pas plus longtemps le côté « macho » que pouvait avoir parfois André Diligent, comme bien des hommes de sa génération".

Lire la suite dans le livre en ligne, accés gratuit sur le blog

 

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