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21/04/2009

Maurice Druon ... et le point d'ironie.

Point_d%27ironie_Brahm.jpgL'Académicien Maurice Druon est mort. Disons qu'arrivé à 90 ans, il a bien profité de la vie. Né en 1918, il est notamment connu pour avoir, à la demande du Général d'Astier de la Vigerie, composé avec son oncle Joseph Kessel, les paroles d'un chant fédérateur pour les mouvements résistants. D'où ce Chant qui commence ainsi... Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? ...

Maurice Druon était avant tout un partisan de la langue française dont il disait qu'elle était d'abord "un langage". C'est à ce titre qu'il a été amené en 1995 à répondre à une lettre d'André Diligent, alors Sénateur, et qui avait fait remonter par le biais de Maurice Schumann, une requête à la commission du Dictionnaire: mettre en usage le point d'ironie !

Maurice Druon avait semblé trouver l'idée toute intéressante mais il avait conclu que l'usage d'un tel point aménerait à introduire dans toutes les machines à écrire et électroniques un signe supplémentaire. Il y voyait là des dépenses gigantesques en perspective... Et d'ajouter: nous avons trop de mal à obtenir le respect, dans la composition informatisée, des accents et de la ponctuation pour ne pas hésiter à nous risquer dans cette voie...

Et de conclure: d'autres demandes pourraient aussi surgir ? Point de virtualité pour tenir compte du réel et du virtuel ? L'ironie est en fait courament marquée par les points de suspension. Ainsi en est-il pour la plupart de nos confrères et des auteurs contemporains.

Néanmoins, Maurice Druon avait insisté: "Nous gardons votre proposition en mémoire et demanderons à l'Imprimerie nationale que ses dessinateurs étudient la chose".

Maurice Druon est mort, mais le point d'ironie a encore de beaux jours devant lui non ?

NB: Il semble que depuis le point d'ironie soit entré en vigueur... comme un signe de ponctuation qui se place à la fin d'une phrase pour indiquer que celle-ci doit être prise au second degré (voir ci-dessus le point d'ironie d’Alcanter de Brahm). Il est parfois aussi représenté par un point d'interrogation à l'envers, voire un point d'exclamation entre parenthèses : ( ! ).

Ce signe (Carctère de l'ironie) a été proposé par le poète français Alcanter de Brahm (alias Marcel Bernhardt) à la fin du XIXe siècle. Il fut par la suite repris par Hervé Bazin dans son livre Plumons l'oiseau (1966), où l'auteur propose aussi d'autres nouveaux signes de ponctuation. Il a été remis à l'honneur par Agnès b. en 1997 dans son périodique d'art Point d'ironie.

Ce signe n'a jamais vraiment été utilisé, sauf de manière occasionnelle par Le Canard enchaîné et dans des publications artistiques ou littéraires, et sans doute plus en raison de son originalité que pour sa réelle valeur de symbole typographique.

Toujours est-il que l'on s'en sert de ce point d'ironie...et pas seulement pour écrire.

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Commentaires

Bonjour Monsieur Vinckier,
Alors, vous boudez(point d'ironie), pas de réponse sur le Liban lorsque le pays est une nouvelle fois devant une étape majeur!
Pas de post sur les élections européennes, ô combien importante? Vous allez être sur la liste modem?

Dans l'attente de débats interessants.
Cordialement

Rumicourt

Écrit par : rumicourt | 22/04/2009

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