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23/01/2006

L'autoroute de la discorde

En prenant tout le monde par surprise, Olivier Henno a d’abord fait un communiqué le 19 Janvier, jour de la réunion d’Amiens sur les fuseaux de l’A 24 puis écrit au Ministre des Transports en exercice pour à la fois noter que « Le débat sur l’A24 semble à présent se réduire à une guerre des tracés » et pointer du doigt que les « arguments avancés par les représentants des territoires concernés par l’un des 4 fuseaux peuvent se résumer par cette formule : chez moi, ce n’est pas possible, faisons plutôt passer l’autoroute chez mon voisin... ». Sur ce point, le raccourci est saisissant et pas exact, notons-le. Mais la nouveauté réside là où Olivier Henno endosse les habits de l’écolo-humaniste : « Depuis avril 2003, le prix du baril de pétrole a augmenté de 250%. Il est passé de 25 dollars à plus de 60 dollars (…) Tous les économistes nous disent que ce n’est qu’un début et que le développement de la Chine (1,4 milliard d’habitants) et de l’Inde (1 milliard d’habitants), économies extrêmement dépendantes du pétrole, va accroître la flambée des prix, voire déboucher sur la pénurie. N’est-il pas temps d’anticiper et de préparer l’économie française et européenne à « l’après pétrole » ?

Voilà pourquoi « après réflexion » dit-il, « il faut reconnaître que l’autoroute A 24, ex A 1bis, projet réalisable compte tenu des recours potentiels au plus tôt en 2020, est en réalité un projet des années 70, devenu complètement obsolète : un projet consommateur de béton, de bitume et de gasoil pour un trafic oscillant entre 2500 et 10 000 véhicules par jour, et soulageant finalement ni le trafic de l’A 1, ni celui de la rocade Nord Ouest, a perdu tout son sens ». Et de suggérer d’avoir « le courage de renoncer à la facilité de la réponse immédiate, de faire un autre choix, et de nous projeter vers l’avenir : BGV (Bateaux à Grande Vitesse) ; canal Seine Nord ; autoroute ferroviaire (…) Pourquoi ne pas consacrer les crédits de l’autoroute A 24 pour accélérer la mise en œuvre de ces solutions d’avenir ? ». Et de conclure : « A l’heure des accords de Kyoto, de la prise de conscience de l’obligation de diminuer les gaz à effet de serre, les investissements publics en matière de transports publics doivent à présent servir un seul objectif : en finir avec le tout routier et rééquilibrer l’usage des modes de transports en faveur de la mer, de la voie d’eau et de la voie ferrée ».

Avec de tels arguments, une chose est désormais sûre, Olivier Henno tourne le dos à Lesquin pour le futur Grand Stade et annonce son ralliement au site de Lille Sud bien desservi par les transports publics. Reste que si Olivier Henno a développé son message « après réflexion », il l’a fait « sans concertation ».

Etait-ce bien normal ? Non répondent pour l’instant deux de ses collègues. D’abord Dominique Hallynck, conseiller général de Bailleul, par mail : « Si sur le fond je ne suis pas loin de partager ton avis sur l'utilité d'une autoroute supplémentaire, il me semblait que nous avions jusqu'à présent plutôt défendu une vision et une action commune (cf conférence de presse de 2004). Jusqu'à présent, je me suis efforcé de convaincre les opposants qui se sont manifestés à s'exprimer sur l'intérêt et le choix des tracés en arguant du fait qu'en l'état actuel, la décision de réaliser l'autoroute était prise, irrévocable et que s'opposer "bêtement" à l'A24 empêchait de s'exprimer sur le choix d'un tracé ». Et de conclure : « Il faudra que nous ayons une discussion à ce sujet lundi (voir supra) et essayer d'avoir une position commune afin de ne pas avoir à gérer les contradictions localement sur un sujet particulièrement sensible... ».

Denis Vinckier, conseiller général de Lomme et des Weppes, et donc totalement concerné par la prise de position de son collègue, a réagi sur son blog avec un commentaire repris en presse locale : « De manière totalement surprenante, Olivier Henno opére un virage à 180° avec toutes les positions qui étaient les siennes depuis 15 ans. Le tracé par la Flandre était une position concertée de l’UDF Nord. Incontestablement, le communiqué d’hier est le fruit d’une décision personnelle, argumentée certes mais qui aurait du faire l’objet d’un débat des élus UDF dans la mesure où elle constitue une rupture. En l'état actuel, cette position n'engage nullement le mouvement UDF et ses élus sur les territoires ». Les conseillers généraux UDF sont en séminaire ce lundi 23 Janvier toute la journée et le même soir, Martin Igier consacre son émission sur France 3 à 18h30 au renoncement à l’autoroute A 24. Invité : Olivier Henno. Le climat est totalement tendu entre Olivier Henno et Denis Vinckier. Si le second reproche au premier d’avoir posé un acte d’autorité sans concertation, le premier reproche au second de ne pas l’avoir rallié tout simplement au moment où il découvrait sa position dans le journal. Le sujet est complexe. Certes, il pose des enjeux environnementaux mais on ne pourra pas faire l’économie de regarder les tracés métropolitains à la loupe.

Dans un tel schéma, Denis Vinckier ne peut exclure l’hypothèse de défendre le tracé historique pour lequel les emprises sont réservées depuis plus de 30 ans. Il rappelle à cet égard que « l’on ne peut voir l’affaire par le petit bout de la lorgnette, cette autoroute c’est aussi un besoin pour la Picardie et le Pas de Calais y compris pour toute la zone comprise entre Béthune et La Bassée. Il suffit de regarder une carte, ça saute aux yeux. Ne pas trouver un débouché en Belgique pour cette autoroute, c’est se condamner à voir de plus en plus de camions belges, hollandais sur l’A1. Avec les techniques modernes qui vont se développer, téléguidage par satellite notamment, dans 10 ans, les logiciels seront tout à fait au point pour orienter des camions vers un axe de désengorgement de toute la métropole qui ira elle dans 10 ans de Lille à Lens ! ».

16/01/2006

A 24: marre du double langage et des menaces

L’année 2006 sera celle de l’A 24. C’est ce que tout le monde annonce, les élus de tous bords en ont fait un thème majeur de leurs vœux et les associations de tous bords annoncent des mobilisations. Bien des élus, et je le regrette, manient sur ce dossier le double langage politicien et les associations brandissent quant à elles déjà la menace du bulletin de vote. Pouvons-nous sortir de ces comportements démagogiques aux allures de caricatures ? Oui, mais encore faut-il prendre de la hauteur par rapport aux enjeux. Aux élus et aux associations de balayer devant leurs portes. L’enjeu, tout le monde pourrait le partager : qui ne veut pas en effet soulager le trafic de l’Autoroute 1 et désengorger le trafic dans la métropole à vingt ans ? Reste que dans le débat sur le tracé, deux visions s’opposent. D’abord celle du tracé dit historique, parce que sa définition date d’une trentaine d’année, à une époque où l’on envisageait déjà de doubler l’A 1 construite quelques décennies plus tôt. S’il présente l’avantage d’être " opérationnel " avec des emprises foncières réservées dans les différents documents d’urbanisme, il prend néanmoins aujourd’hui le chemin de zones très urbanisées. D’où la volonté exprimée par des élus comme Marc-Philippe Daubresse de faire déboucher la future A 24 au pont du Badou entre Houplines et Frelinghien, c’est à dire disons-le aussi aux portes du territoire qu’il administre. Reste que cette solution n’est pas soutenue par les maires des communes concernées de Houplines, Frelinghien et La Chapelle d’Armentières qui viennent de se faire entendre et par leur conseiller général, élu d’Armentières, Bernard Hasebroeck, mon collègue du Département, qui continue lui de militer contre vents et marées pour le tracé historique via Ennetières-en-Weppes, Bondues et Roncq en direction de l’A 22. Disons enfin que le tracé historique est historique et donc certainement dépassé, c’est à dire qu'il n'est plus vraiment adapté aux enjeux soulevés. Il nourrit finalement une guerre de tranchées entre élus métropolitains qui tentent dans une ultime phase de se repasser la patate chaude. C’est dans ce contexte d’un tracé que je qualifie donc de dépassé que s’est incontestablement inscrit puis imposé au moins dans le débat un tracé plus à l’ouest, envisagé avant tout comme un vecteur de développement pour tout un territoire " coincé " entre Lille et Dunkerque : la Flandre Intérieure. C’est cette hypothèse qui semble aujourd’hui plaire davantage aux Belges, les mêmes qui ne se retrouvaient peut-être pas du tout dans la philosophie d’un arrêté ministériel de 2004 définissant l’A 24 par une bien curieuse association entre deux capitales régionales et un pays : " Amiens-Lille-Belgique ". La Belgique cul-de-sac, les belges n’en veulent pas. Ils l’ont dit de manière claire. Ce dont ils semblent vouloir et ce dont nous devrions vouloir ensemble, c’est à dire élus et associations du Nord et du Pas de Calais, c’est d’un véritable axe de transit, maillon essentiel entre l’A 26 et l’A 25 mais chaînon manquant aujourd’hui. Dans ces conditions, je ne peux que m’élever contre ceux qui simplement disent " Non à l’A 24 ". C’est là un mauvais slogan et comme tous les slogans, il cache de nombreuses hypocrisies, à commencer par celle de ne pas vouloir l’autoroute chez soi, le fameux syndrome "NIMBY" : " Not In My Back Yard qui signifie " pas dans ma cour ", c'est-à-dire " mettez vos nuisances ailleurs que dans mon jardin ". Il faut sortir de ce débat stérile et imposer l’idée qu’une autoroute peut aussi desservir des territoires qui économiquement et socialement en ont besoin. Le directeur régional de l’équipement a tenu des propos équilibrés et mesurés. Laissons-le organiser les choses. La concertation fera le reste. J’en suis convaincu.

15/01/2006

Carrefour de la Pichotte - actualité

A Frédéric Motte, Maire de Beaucamps-Ligny

Monsieur le Maire,

Vous avez choisi de passer à la vitesse supérieure sur un sujet que j’ai pris à bras le corps, à savoir la sécurisation du carrefour de la Pichotte à cheval sur les communes de Beaucamps-Ligny et Radinghem-en-Weppes.

 

Nous sommes en contact sur ce dossier, vous ayant jusqu’à présent parfaitement informé de toutes mes démarches. Pour la bonne compréhension des choses, je tiens à repréciser des éléments de chronologie après avoir rappelé que l’une des difficultés de ce dossier a pu venir du fait que Beaucamps-Ligny est dans le périmètre de la Communauté Urbaine de Lille quand Radinghem-en-Weppes appartenant à la Communauté de Communes des Weppes est hors périmètre Communauté Urbaine.

 

Ceci étant rappelé, le département fonctionne avec des plans routiers quinquennaux et il est exact que l’opération « sécurisation de la Pichotte » n’avait pas été inscrite dans le plan routier 2000-2005… qui avait été discuté en 2000. En ce qui me concerne, j’ai été élu conseiller général en mars 2001. Le 28 Juin 2002, vous m’avez transmis copie d’une lettre adressée à Monsieur Bernard Derosier, Président du Conseil Général où vous exprimiez votre souhait « d’implantation de feux tricolores qui fonctionneraient à certaines heures de la journée. Les accidents quasi-quotidiens sont parfois mineurs mais parfois beaucoup plus graves et nous obligent à trouver une solution ».

 

Suite à cette lettre, j’ai évoqué cette question avec le fonctionnaire territorial, subdivisionnaire départemental, Monsieur Joël Mayet. Nous avons de manière sérieuse évoqué à la fois l’opportunité de retracer la courbe de la route départementale (en venant d’Escobecques) et ce de manière à gagner en lisibilité. Je me suis même interrogé sur une autre opportunité consistant à contourner le village avec la possibilité de requalifier l’entrée du village de Radinghem-en-Weppes. Suite à cet échange, j’ai confirmé par courrier daté du 15 octobre 2002 à Monsieur Mayet la nécessité que nous avions de vous « donner une réponse sur la faisabilité ou non de la pose de feux tricolores ».

 

Nous avons donc convenu qu’une réunion devait réunir les maires des deux communes, les services du département et les services communautaires. Une réunion s’est tenue en mairie de Radinghem-en-Weppes le 13 Décembre 2002. Monsieur Vromant, fonctionnaire chargé des ouvrages de sécurité au Département était présent. Nous avons d’une certaine manière acté ce jour-là la nécessité de mettre à l’étude la pose de feux tricolores au carrefour de la Pichotte, laissant de côté la solution du contournement mais gardant à l’esprit l’opportunité de rectifier à terme la courbe à l’entrée de Radinghem-en-Weppes.

 

Les années 2003 et 2004 ont été consacrées à la réalisation du Plan Routier départemental 2000-2005. Le 13 décembre 2004, Rémi Pauvros, vice-président du Conseil Général chargé des infrastructures, a réuni les maires du secteur à Loos pour faire le point sur l’actualisation du Plan Routier Départemental. Vous n’étiez pas présent mais Jacques Pastour, Maire d’Englos, a pu insister devant le vice-président sur l’enjeu de sécurisation du carrefour. Monsieur le Maire de Radinghem-en-Weppes a abondé dans le même sens. Cette réunion des maires se tenait préalablement à une réunion très importante des conseillers généraux.

 

C’est ainsi que le 13 Janvier 2005, lors de la commission d’arrondissement des conseillers généraux, nous avons examiné le Plan Routier et les inscriptions au Plan. Le « Carrefour de la Pichotte » n’était pas inscrit au Plan et c’est suite à mon intervention que Bernard Derosier, Président du Conseil Général et président de séance au côté de Rémi Pauvros, vice-président chargé des infrastructures, a accepté que « eu égard à son caractère accidentogène et son faible montant (200.000 euros), l’opération soit finalement intégrée au Plan Routier 2005-2010 ». D’où ma communication du 13 Janvier 2005 me « félicitant de cette décision ».

 

Nous nous sommes rencontrés en mairie de Beaucamps-Ligny en mai 2005 et vous me précisiez que « pour faire avancer le dossier en communauté urbaine, il serait utile que le département transmette l’avant-projet sommaire aux services communautaires ». Là-dessus, Monsieur Joël Mayet, subdivisionnaire départemental m’a confirmé par lettre du 1er Juillet, lettre dont je vous ai adressé copie, les points suivants : « L’avant-projet n’est pour l’instant pas monté pour cette opération inscrite au Plan Routier en opération complémentaire et il convient de demander son inscription en opération prioritaire à l’occasion de l’actualisation annuelle ». Et Monsieur Mayet de préciser et sans préjuger de son inscription en opération prioritaire, les critères plaidant pour son inscription : « le caractère dangereux du carrefour, l’augmentation de la circulation due à des reports de trafic à partir de la RN 41 (7200 véhicules/j dont 4% de PL sur la RD 141b) et les demandes réitérées des maires depuis plusieurs années ».

 

Lors de la réunion des conseillers généraux du 20 octobre 2005, l’opération NLLG211 – RD 62/141b – Réaménagement de carrefour, a refait l’objet d’une nouvelle intervention de ma part. J’ai pu, au sortir de cette réunion, vous confirmer que l’opération était bien inscrite au Plan avec des études pouvant être envisagées pour l’année 2006. L’opération est ainsi prioritaire au sens où elle est inscrite dans les réalisations départementales au même titre que plusieurs centaines d’autres opérations sur le territoire de l’arrondissement de Lille.

 

Dans ces conditions, vous pouvez considérer que les choses ne vont peut-être pas assez vite. J’ai plaidé le 20 octobre 2005 pour des études rapides en 2006. Mais je ne peux pas vous laisser mettre en cause les services départementaux qui font au quotidien un travail remarquable. Le conseiller général du canton ayant dans cette affaire fait le maximum, l’année 2006 sera donc celle des études et nous devons nous mobiliser utilement pour que les travaux soient maintenant réalisés dans les meilleurs délais. Je ne peux vous donner d’éléments de calendrier plus précis et il appartient maintenant au vice-président du Département de vous donner son sentiment.

 

Dans ce contexte, je juge votre mobilisation utile même si elle jette une suspicion inutile sur le travail des élus, ce que je regrette. C’est la raison pour laquelle j’ai tenu à repréciser ce que fut mon action sur ce projet. Néanmoins, vous pouvez compter sur ma détermination pour redire au Vice-Président Pauvros tout l’intérêt qu’il y a à aller au plus vite sur ce dossier.

 

Restant à votre entière disposition et celle de vos administrés, je vous prie de croire, Monsieur le Maire, en l’expression de mes cordiales salutations.

Denis Vinckier

Conseiller Général du Canton de Lomme