28/04/2007
Un débat utile à la France, pour sortir de la caporalisation
Au sortir de ces deux heures de « dialogue », beaucoup retomberont dans l’exercice perpétuel, à savoir mettre en avant ce qui a pu paraître diviser les deux protagonistes et non ce qui a pu les rassembler. Avant le débat, les partisans de Sarkozy avaient trouvé une ligne de conduite à tenir face à ce qui devait bien être une « première » dans l’histoire de la 5ème République. C’est ainsi que l’on a entendu Mme Pécresse dire que Mme Royal jouait la présidentielle à pile ou face. Et d’ajouter : « Nous aurions préféré avoir un soutien franc et massif en faveur de Sarkozy ».
Mais le débat est passé par là au motif que 16 millions d’électeurs avaient un véritable droit à l’information. Il faut le rappeler et si ce droit n’existait pas, nous voyons bien à quoi nous aurions droit : la caporalisation. Pour ne pas subir l’alignement, il faut regarder les réalités en face. Le dialogue engagé a été de qualité parce que établi dans la clarté. Et ce qui apparaît tout aussi clairement, c’est ce que les uns et les autres avaient peut-être oublié depuis dimanche soir dernier : les problèmes de la France sont toujours là. Et c’est de ces problèmes là et des solutions à apporter que Ségolène Royal et François Bayrou ont pu parler.
Je retiens d’abord cette envie de construire le pluralisme, elle est commune et Ségolène Royal tourne le dos aux vieux démons socialistes. « Rien n’est plus nécessaire que de faire bouger les lignes. Il faudra bien des unions plus larges » a lâché François Bayrou. Pour moderniser, il faut « absolument tourner le dos au verrouillage médiatique ». Cela doit passer par la loi précise François Bayrou. Je retiens ensuite sur l’Europe une convergence sur les objectifs. Ce qui est peut-être différent, c’est le temps et la manière de présenter les choses. Mais les deux débatteurs ont l’Europe au cœur. Je retiens enfin une plus grande convergence sur les questions économiques et sociales que l’on veut bien le dire. Jusqu’à présent, nous étions dans les propositions à l’état brut. Sans dialogue, nous pouvions en rester aux préjugés. Ségolène Royal assure « qu’elle n’est pas une femme de dogme ». Je ne prends pas la phrase pour argent comptant. J’attends. J’écoute. J’entends : « Le pacte, nous pouvons l’orienter, l’adapter ». J’entends que ce sont les partenaires sociaux qui seront en première ligne sur la mise en place d’une sécurité sociale professionnelle. J’entends que certaines dépenses publiques peuvent rapporter plus qu’elles ne coûtent. Je veux bien que cela ne parle pas à certains, mais à moi conseiller général, ce discours me parle. On ne fait pas toutes les dépenses avec un objectif de pure rentabilité à court terme. Sur les 35 heures, le débat s’instaure et François Bayrou lui-même est venu conclure la séquence : « Personne ne détruira cet équilibre. Ce n’est d’ailleurs pas ce que propose Nicolas Sarkozy ». Le débat le plus animé a finalement été celui sur les retraites. Mais je n’ai pas senti là encore que les positions étaient inconciliables.
Prenant François Bayrou en flagrant délit de « surenchère sociale » sur la question des « petites retraites », Ségolène Royal a même conclu hâtivement : « Nous dépenserons ensemble, là où c’est nécessaire ». Les convergences étaient réelles sur les questions de vie quotidienne. François Bayrou et Ségolène Royal partagent cette évidence : «Il n’y a aucune chance d’avoir un pays en sécurité si on ne l’apaise pas ».
Voilà, pour une fois, il fallait montrer que l’on peut débattre sans faire allégeance. C’est d’ailleurs le grand intérêt de ce débat d’avoir pu faire la démonstration que c’est en dialoguant que l’on progresse. Oui, ce débat aura été d’une très grande utilité. A suivre donc… Je doute que celui de mercredi prochain soit de la même nature. Il ne vise pas le même objectif et pourtant… comme l’a dit François Bayrou : « Si la confrontation continue, c’est la France qui perd… ». Nous, nous voulons faire gagner la France. Car nous sommes tous mis en demeure de devoir faire bouger les choses. Je confirme, je vote Royal.
13:55 Publié dans 2007 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : udf, bayrou, royal, politique, ps
26/04/2007
Une occasion historique de changer la donne selon DSK
23:00 Publié dans La vidéo de la semaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, udf, bayrou, royal
Interview parue dans Nord-Eclair - 25 Avril 2007
Denis Vinckier a débuté dans la vie politique aux côtés d’André Diligent, l’ancien maire de Roubaix, grande figure politique du centre. Vinckier a choisi. C’est Royal. Parce qu’être centriste, c’est être « d’abord social et généreux »
Dès dimanche, vous n’avez pas caché votre intention de voter Royal au second tour. Pourquoi ?
>> Nous n’allons pas nous, centristes, rester spectateurs d’une élection présidentielle. Le 6 mai, il y a un 2e tour, je m’excuse de le rappeler ! Je comprends bien la stratégie de l’UDF qui pense aussi aux législatives, aux prochaines municipales, à 2012 mais, d’ici là, il y a le 6 mai. Je n’imagine pas que François Bayrou dira de ne pas aller voter, c’est un démocrate. Il dira que les électeurs sont libres de leur choix.
Donc, en prenant déjà position, c’est ce que vous faites ? Vous manifestez votre liberté ?
>> Etre libre, c’est dire la situation qui est la mienne. La campagne a été rude. Et plus rude à droite qu’à gauche, vis-à-vis de l’UDF. On ne peut pas vouloir tuer au maximum, avant le 1er tour, et embrasser au second... On ne peut pas, non plus, faire comme s’il n’y avait pas eu cette campagne de premier tour ! A gauche, il y avait une interrogation vis-à-vis de l’UDF et de François Bayrou mais j’observe qu’au PS, il y a des gens qui pensent qu’on peut travailler ensemble. Il n’y a pas d’avenir pour la politique française sans ce rassemblement nécessaire. Il faut réunir les gens dispersés, contre vents et marées. Il faut forcer le destin.
C’est là que vous pensez à André Diligent, votre père en politique ?
>> Je ne parle pas à sa place. Surtout pas. Mais je me rappelle qu’il a dit à Bayrou, venu ici le voir peu avant sa mort, "ne cède jamais !". Aujourd’hui, il regarderait ce qui se passe avec beaucoup de recul, c’était sa méthode, et avec sa liberté. Dans cette région, André Diligent a incarné le centre. Et, moi, je pense qu’on ne peut pas être centriste et voter Sarkozy. En revanche, on peut voter pour quelqu’un qui a un projet social. Il faut rappeler, quand on est centriste, qu’on est d’abord social et généreux. Il faut le rappeler pour ne pas rendre l’inéluctable possible. Alors, oui, je voterai Ségolène Royal.
Les autres élus UDF de la région attendent que Bayrou ait parlé pour se prononcer. Pas vous ?
>> J’ai anticipé sur le fait qu’on sera libres de faire ce que l’on veut. J’ai la plus haute estime pour François Bayrou. Et je ne donne pas de consigne. Je donne un signe. • PROPOS RECUEILLIS PAR FLORENCE TRAULLÉ
15:00 Publié dans Diligent André | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : udf, bayrou, royal
25/04/2007
Réponse à Monsieur Colein... (voir avant-dernier post)
Bonjour Monsieur Colein. Je n'ai pas plus que vous vocation à aller au PS et la déclaration de ce jour de François Bayrou me conforte. Nous devons regarder la réalité en face comme l'a fait François Bayrou. Il a tendu la main à Ségolène Royal. J'ajoute que si dans notre formation politique, les consignes ne viennent pas d'en haut comme l'a reprécisé François Bayrou, on ne peut exclure alors que des signes viennent d'en bas. C'est ce que j'ai fait. Je ne regrette rien et je constate que mon attitude n'est pas condamnée. J'ai reçu des reproches mais pas de François Bayrou lui-même. Il a tracé ce soir un chemin pour redresser la France. Ce chemin, il peut aussi s'écrire avec des hommes et des femmes de la gauche. Vous avez noté comme moi que François ne donne pas de consigne ce soir. Il souhaite un débat public et transparent avec Royal. Il exclut clairement de voter pour Sarkozy. Il dit qu'il donnera peut-être son vote après l'ultime face à face. Tout cela est finalement très ouvert non ? Je n'en attendais pas moins de François Bayrou pour qui j'ai une immense considération. Très cordialement. Denis Vinckier.
17:18 Publié dans 2007 | Lien permanent | Commentaires (17)
Réponse à la réaction rapide de deux maires de mon canton
J’ai pris bonne note des réactions rapides de deux maires de mon canton, qui ne sont incontestablement pas sans rapport avec l’UMP. Elles n’enlèvent rien à l’estime que je leur porte mais elles appellent logiquement de ma part quelques précisions :
D’abord, je n’ai pas un souvenir aussi clair qu’eux de leur soutien en 2001. Si je reprends mes documents de campagne ou des articles de presse de l’époque, j’ai du mal à trouver trace d’un soutien déclaré c'est-à-dire public à ma candidature tout au moins avant que l’issue du second tour soit connue. J’ai le souvenir que Jacques Pastour, m’a invité à déjeûner en … 2003 pour " enterrer la hache de guerre ". J’avais trouvé cela pour le moins curieux mais j’ai appris à connaître ce maire atypique des Weppes et à travailler avec lui.
J’ai par contre le souvenir que les deux maires étaient tous deux officieusement dans la course à l’investiture au sein de l’UPN, structure rassemblant à l’époque des élus non-inscrits, de l’UDF et du RPR. Jean-René Lecerf, Président du groupe, a fait le choix dès 1997 de la jeunesse et du renouvellement dans un canton dont tout le monde disait à l’époque qu’il était " imprenable à la gauche ". C’est dans ce contexte que j’ai été investi. Personne ne s’en est offusqué, sauf peut-être Jacques Pastour qui avait obtenu 37% au second tour de la cantonale en 1994. Avec du recul, le choix de Jean-René Lecerf était le bon puisque j’ai gagné au second round avec plus de 55% des voix pas seulement dans le canton mais aussi à Lomme. Et cela, aucun maire d’une commune des Weppes n’aurait pu le faire à l’époque.
Je précise qu’en 2005, j’ai poussé à la création d’un groupe UDF au conseil général du Nord et je n’ai pas entendu les maires dirent quoi que ce soit. Une majorité des maires des Weppes sont d’ailleurs des élus modérés qui ne recherchent pas un affrontement systématique. Ils font bien leur travail et ils m’ont trouvé à leur côté pour monter des dossiers et aussi trouver des solutions à des problèmes précis. Le moment du bilan viendra. Mais s’agissant d’Englos, je pense à la réponse rapide du département pour mettre en place un pont métallique au dessus de la RN41 mais aussi aux crédits apportés pour l’Eglise classée monument historique. S’agissant de Beaucamps-Ligny, je pense aux travaux qui vont commencer au carrefour de la Pichotte mais aussi aux crédits apportés pour la rénovation de l’école du village.
Ma conclusion est limpide : UDF, au travail, on ne me reproche rien. UDF, libre au plan politique, on vient presque me demander de démissionner et de rallier le PS. La France n’est pas binaire depuis dimanche et il n’a pas échappé aux maires qu’au premier tour de la présidentielle, il y avait plus de deux candidats. François Bayrou que j’ai soutenu de toutes mes forces a réussi là où tous les centristes ralliés à l’UMP ont échoué. François Bayrou a su réconcilier les Français avec l’espérance d’un centre, c'est-à-dire d’un grand parti démocrate ouvert et généreux. Cette ouverture et cette générosité me font pencher aujourd’hui pour Ségolène Royal contre Nicolas Sarkozy au sein d’un parti qui est libre et qui offrira aujourd’hui la liberté de vote à ses électeurs et ses élus. C’est sain pour notre démocratie. Je prends note que c’est malsain pour les appétits qui commencent à s’aiguiser… mais de cela j’ai fini par m’habituer.
12:05 Publié dans UDF | Lien permanent | Commentaires (3)