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27/03/2006

La force d’une chaîne se mesure à la résistance du maillon le plus faible

Adoption du Plan Départemental d’Action pour le Logement des Personnes défavorisées 2006-2010

 

Monsieur le Président,

Monsieur le Vice-Président,

 

Le groupe UDF est heureux que nous ayons ce débat aujourd’hui. La question du logement en général et celui des plus démunis en particulier doit sortir de la sphère des spécialistes. Je réaffirme que la question du logement ce n’est pas un problème social mais bien un problème sociétal.

 

Nous ne faisons pas partie de ceux qui pensent que le logement dit social est une charge. Et à ceux qui le pensent encore, nous leur redisons qu’elle est à partager. Créer du logement social, ce n’est pas répondre à une exigence de la loi mais répondre à des besoins. Le Plan que nous adoptons aujourd’hui s’inscrit dans la même logique. Les besoins sont énormes (69.000 demandes en souffrance, 30.000 logements indignes, 64.000 logements vacants).

 

Je ne reviens pas sur le diagnostic sauf pour rappeler que les prix du marché ont été multipliés par deux en six ans, que les exclusions ont, comme vous l’avez exprimé, Monsieur le Vice-Président, des formes diverses (Il y aurait en France plus d’un million de personnes hébergées en famille). « Il y a dix fois plus de sans abri qu’il y a 20 ans. L’âge moyen est de 33 ans dans nos centres », expliquait récemment dans la presse un membre de l’ABEJ, « hier c’était entre 40 et 60 ans ». C’est pour les accueillir que nous investissons dans des centres d’hébergement d’urgence mais convenons-en, ce n’est pas la solution.

 

Nous avons aujourd’hui beaucoup d’outils de compréhension et le plan va nous en donner de nouveaux. On sait en effet aujourd’hui parler des situations du mal-logement, de la pénurie de logement.

 

Mais nous avons besoin de logements accessibles. Comment vont-ils surgir ? Il y a aujourd’hui un consensus politique, je le crois, pour dire que la régulation de la crise du logement ne viendra pas par le marché. Il a sa place mais le fer de lance de la réponse c’est le mouvement HLM et le mouvement du logement social. La proportion des ménages à bas revenus est passée de 12% il y a 10 ans à plus de 20% aujourd’hui. Or, la programmation des PLAI stagne, les constructions de logements PLS augmentant pour leur part alors même que la demande de PLAI s’accroît compte tenu de la baisse des revenus d’une fraction importante de notre population.

 

Ces données, vous les avez intégrées Monsieur le Vice-Président, et je dois dire au nom de mon groupe que ce plan est à la hauteur des attentes.

 

Les commissions locales du plan auront, vous ne l’avez pas évoqué, un rôle important à jouer. Rôle d’observation (permettant de solliciter les EPCI sur des questions essentielles) et un rôle d’animation et de partenariat (suivi des politiques locales de l’habitat, ingénierie).

 

Nous saluons les efforts faits pour mobiliser le parc locatif privé ( notamment par le biais des Agences Immobilières à Vocation Sociale), pour répondre aux objectifs du plan de cohésion sociale avec des exigences par rapport à l’Etat que vous avez rappelées (11230 logements PLUS/PLAI sur la période 2006-2009), pour prévenir les expulsions, pour lutter contre l’habitat indigne. L’évaluation, nous en reparlerons dans la cadre des réunions de suivi et enfin sur le FSL, le président a apporté toutes les garanties pour qu’il soit dans son action de prévention le plus réactif possible.

 

Alors, Chers Collègues, nous sommes à la croisée des chemins. Nous devons réussir à passer d’un système où l’Etat régulait, payait, organisait à un système où les villes, les agglos, le département et la région seront amenés à prendre des responsabilités nouvelles… avec des déperditions que nous regrettons avec vous.

 

« La force d’une chaîne se mesure à la résistance du maillon le plus faible ». Nous voterons, Monsieur le Vice-Président, les dispositions nouvelles que vous nous proposez pour ce Plan Départemental parce que pour nous, UDF, renforcer et aider le maillon le plus faible du tissu social pour justement l’aider à reconstruire un parcours résidentiel, c’est finalement défendre et renforcer la société toute entière.

Je vous remercie.

 

Denis Vinckier

17/03/2006

Ce soir, nous ne devenons pas socialistes...

Monsieur le Maire délégué, Chers Collègues,

En lisant les comptes rendus qu’égrènent les journaux en ce temps d’examen des budgets des communes, on lit souvent qu’ici et là, l’exercice financier donne lieu à d’amères discussions, les uns votant souvent contre les autres avec des prétextes plus ou moins bien fabriquées.

En ce qui nous concerne, depuis 2001, date de notre élection, notre groupe se positionne en attente. C’est une abstention que nous avions pris l’habitude d’exprimer. Avec des préoccupations réaffirmées à chaque fois lors du débat d’orientations budgétaires et lors des débats budgétaires : préoccupations sociales, préoccupations démocratiques, j’y reviendrai.

Cette année, nous avons collectivement décidé de voter pour le budget que vous nous proposez en dépenses. C’est le résultat d’une cohérence politique de notre part. Je vais m’en expliquer.

Je précise que nous maintiendrons notre abstention (c’est l’objet d’une délibération à part) sur les taux dans la mesure où nous continuons de penser qu’il est de saine gestion de pouvoir voter un budget en dépenses et en recettes et que c’est justement la fusion avec Lille qui nous en empêche.

Je ne veux pas polémiquer au nom de mon groupe avec vous sur l’explosion fiscale car c’est un terme que nous n’avons, en ce qui nous concerne, jamais employé. Le chiffre que nous donnions dès 1999, quelques mois après votre annonce de fusionner Lomme et Lille, c’était une augmentation objective de 27% du taux lommois pour rattraper le taux lillois (je me limite au taux de Taxe d’Habitation). Nous y serons, certainement même au delà parce que à côté de la mécanique il y a une dynamique des taux lillois. Nous y serons donc, certes sur une période plus longue, de 12 ans au lieu de 5.

Vous avez inscrit notre commune associée dans une hausse des taux mécanique à dose homéopathique. La droite et l’extrême droite Lilloises continuent de vous dire que le réveil sera douloureux. Nous ne nous plaçons pas sur le même registre sémantique mais nous pensons fondamentalement que cet alignement va poser à terme un vrai problème à de nombreux concitoyens lommois.

En effet, le propre d’une commune c’est de pouvoir être librement administrée par des élus qui savent objectivement jusqu’où ils peuvent placer le curseur de la fiscalité locale. Avec la fusion, nous restons privés de cette capacité.

Mais j’en viens au budget propre en saluant la présentation de Didier Delmotte que j’ai un jour, je pense à juste titre, qualifier d’adjoint aux dépenses.

Et bien ce soir, Monsieur Delmotte, c’est votre budget de dépenses que nous voterons.

J’ai évoqué la cohérence et j’y ajoute le sens des responsabilités qui caractérise notre équipe. Malgré vos dénigrements (Ils existent), malgré vos caricatures, nous avons maintenu constamment, dans nos interventions, dans nos choix et dans nos votes, une véritable éthique de l’action politique. Cette éthique nous la revendiquons dans un paysage politique où bien souvent la tolérance est un vain mot car trop souvent l’outrance l’emporte.

Ethique de l’action politique

En 2005, nous avons voté pour un certain nombre de politiques cadres : La politique enfance, le PPUL (Programme Projet Urbain), le Projet Educatif Global, le PLH communautaire, les crédits pour la médiathèque.

Nous avons aussi émis des réserves, et je me dois de les rappeler: sur l’ANRU (Je n’enlève pas un seul mot à ce que j’ai dit sur le sujet), sur Euratechnologies, sur le contrat local de sécurité, sur le fonctionnement des comités de quartier, sur la maison du citoyen.

Ceci étant dit, sur le budget en dépenses que vous nous présentez, c’est à dire sur la masse des dépenses que vous nous proposez d’engager, quand nous regardons honnêtement ce que nous avons voté comme cadrages en 2005, il s’avère honnête de considérer que nous ne pouvons pas rejeter ce budget de dépenses.

Un seul point aurait pu nous amener à nous figer dans l’abstention : la maison du citoyen. Je rappelle que cette maison pour laquelle des dépenses en crédits de paiement sont prévus en 2006, a fait l’objet de deux délibérations en 2005.

  • La première nous demandait de nous positionner sur le principe. Nous avons voté pour cette maison avec un marché s’établissant à hauteur de 155.000 euros
  • Une seconde délibération est arrivée avec un montant de 665.000 euros et nous avons exprimé nos interrogations. Il était légitime que nous nous posions la question d’un autre choix.
  •  

  • Néanmoins, sur cette maison, qui va mobiliser des fonds divers, il faut maintenant avancer et c’est donc une position pragmatique que nous adoptons.

Globalement, nous sommes donc face à un budget en dépenses dans lequel nous nous retrouvons. Je signale au passage que les sommes en jeu n’ont pas grand chose à voir avec les sommes qui sont mobilisées sur notre territoire communal par notre partenaire privilégié de l’intercommunalité, LMCU.

Je signale également au passage également que nous avons renoncé à déposer des amendements constructifs vu le sort que vous aviez réservé à celui que nous avions présenté l’an dernier pour améliorer la démocratie participative. Vous étiez tombés il y a un an jour pour jour dans la caricature grossière en expliquant qu’avec notre amendement, à partir de juillet, les services n’auraient plus eu la possibilité de téléphoner faute de budget.

Bref, l’essentiel est aujourd’hui ailleurs.

Il est dans la capacité que nous aurons à améliorer nos taux de réalisation sur nos budgets communaux. Je rappelle que nos taux de réalisations n’étaient pas bons lors de l’examen du Compte Administratif 2004 : 60% en investissement et seulement 83% en fonctionnement.

Seront-ils meilleurs lorsque nous examinerons dans quelques semaines la Compte Administratif 2005. Nous verrons bien.

Et puis il est dans le regard que nous aurons sur les aménagements dont nous sommes les bénéficiaires mais sur lesquels nous devons rester vigilants. Notre ville bouge mais nous devons redoubler de vigilance.

Je vais prendre deux exemples de natures différentes mais ils se rejoignent ;

Vous avez été destinataire, Monsieur le Maire délégué, d’une pétition des habitants de l’avenue Notebart qui expliquent en substance que les travaux sont terminés mais que les responsables de ces travaux s’aperçoivent aujourd’hui qu’ils ont oublié l’implantation des arbres. Et les habitants de la rue de vous demander : " Pouvez-vous organiser une réunion afin de recueillir l’avis sur la nécessité des arbres ou sur leurs implantations ".

Nous n’en rajouterons pas mais très franchement, il y a là des dysfonctionnements qu’il convient de regarder à la loupe. On nous martèle que les comités de quartier sont associés. Associés à quoi ? Nous voulons qu’ils soient associés aux choix, au suivi des projets sur la commune.

Le second exemple que je vais prendre concerne justement un projet sur lequel deux comités de quartier sont associés (Mont à Camp et Marais). Nous avons eu il y a quelques jours le premier comité de pilotage du projet " Rives de la Haute Deûle ". Nous avons critiqué le projet Euratechnologies sur des aspects précis et nous continuerons de mettre en cause une forme d’angélisme béat.

Quand nous lisons dans un grand quotidien régional les propos du nouveau directeur du Digiport, il explique " que c’est un projet qui se présente bien, la preuve avec ces quelques demandes déjà arrivées, alors qu’il n’y a quasiment pas eu de prospection ". Les bras m’en tombent et en matière d’anthologie, avec Euratechnologies, on pourra bientôt faire un superbe collier avec toutes les perles collectées.

Guy Oriol a posé ce soir là, je le crois et je le dis franchement, des questions importantes et nous aurions tort de ne pas nous pencher dessus.

***

Je vais conclure : nous votons ce soir le budget, nous nous abstenons sur les taux, mais nous ne renions rien de ce que nous sommes. Nous ne devenons pas ce soir socialistes. Vous êtes d’ailleurs assez nombreux. Avec notre culture démocrate et sociale, nous venons vous dire des choses, nous venons vous dire ce sur quoi nous voulons que vous changiez de méthode en profondeur.

Je vous remercie de votre attention.

Denis Vinckier – 16 Mars 2006 - Conseil communal

08:30 Publié dans Lomme | Lien permanent | Commentaires (1)

14/03/2006

Notre sénatrice en ligne

A l'UDF-Nord, tous les élus sont maintenant sur la toile (Le dernier de la classe, Francis Vercamer -député- y travaille). Tous présents donc avec des formes diverses certes, mais nos concitoyens doivent y voir là une sacrée preuve de transparence et de démocratie de la part des élus centristes. La dernière venue est notre sénatrice Valérie Létard qui vient de mettre en ligne un vrai site de travail. Je vous invite à aller découvrir son mot d'accueil sur :

 

21:15 Publié dans UDF | Lien permanent | Commentaires (1)

Le Ministre des transports fait des annonces

Le 7 mars, l'actuel ministre des Transports a communiqué sur les décisions prises lors du Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire du 6 mars. Il précise ainsi que des décisions ont été prises pour ce qui concerne les "modes massifiés, ferroviaire, ports et fluvial" qui "connaîtront une forte accélération en 2006, avec une dotation nationale de 680 millions d'euros, plus de 3 fois supérieure à la moyenne des années précédentes". Dans le Nord Pas de Calais, plusieurs opérations cofinancées seront accélérées :

  • augmentation de la capacité de la section de ligne Don - Sainghin - Béthune avec un engagement à hauteur de 26,94 millions d'euros
  • desserte ferroviaire du port de Dunkerque : 3,25 millions
  • études diverses dont Valenciennes-Mons: 0,2 millions
  • différentes opérations portuaires pour 11,83 millions en 2006
  • dans le domaine fluvial, les opérations programmées en 2006 bénéficieront de 16,57 millions
  • enfin, 0,18 millions d'euros seront consacrés à la poursuite des opérations de défense contre la mer.

Je ne suis pas spécialement un fan du gouvernement en place, mais je tenais à diffuser ces chiffres dans un contexte où les slogans contre l'autoroute ont bonne presse.

02/03/2006

Ma position sur l' A 24

Je mets ici en ligne ma réponse à Michel DELEPAUL, maire de Bois Grenier, qui m'a demandé ma position sur ce dossier.

Lomme le 1er Mars 2006

Monsieur le Maire,

 

J’ai bien reçu votre lettre dans laquelle vous prenez position contre l’ A 24 et vous me demandez ma position sur le projet. Comme vous avez sûrement adressé la même lettre à mes collègues conseillers généraux et au député de la circonscription, je vous réponds en leur adressant copie de ma lettre ainsi qu’aux maires des communes de mon canton et aux élus de Lille Métropole Communauté Urbaine.

 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il me semble important de rappeler certains points relatifs aux déplacements internes à l’agglomération lilloise (2 millions de déplacemements / jour).

 

Tout le monde est d’accord pour inverser des tendances lourdes. Vous n’êtes pas dans le périmètre de la communauté urbaine mais à sa porte. Vous savez déjà ou je vous l’apprends, mais les décideurs de LMCU ont anticipé ces évolutions modales avec un Plan de Déplacements Urbains (PDU). La répartition modale en faveur des transports en commun affiche une ambition claire : passer de 8% à 15% dans les meilleurs délais. C’est un enjeu auquel les élus sont accrochés et j’entends encore Paul Astier expliquer : " Nos concitoyens ont une fringale de déplacements, malgré 2 milliards d’euros pour les transports publics en 10 ans, on a tout juste pu conserver la part de marché des tranports en commun à 10% ".

 

Vous voyez le chemin à parcourir au regard des sommes déjà mises en jeu. Dans les villages de la communauté de communes, dans leur très grande majorité, vos habitants utilisent la voiture parce que vous êtes hors périmètre LMCU et que vous n’avez pas en tant que communauté de communes les moyens d’un P.D.U ambitieux.

 

A ce stade, je me permets une première interrogation : n’avez-vous pas, au regard même de cette problématique des déplacements, vocation à rejoindre Lille Métropole Communauté Urbaine ? Histoire de mettre en accord les discours et les actes.

 

***

 

S’agissant de la problématique de l’autoroute, nous devons avoir en tête quelques éléments objectifs sur la mobilité.

 

  • Elle va progresser de 40% pour les personnes comme pour les marchandises d’ici 2020. On prévoit même une progression de 80% chez nos voisins, ceux là mêmes dont on vante toujours les mérites. J’y reviendrai.
  •  

  • L’enjeu d’une autoroute dans la métropole c’est bien de permettre à plus de 11.000 camions/jour d’éviter les bouchons de la métropole mais aussi de désengorger l’A 1, la Voie Rapide Urbaine (VRU), la RN 41 et la rocade nord-ouest des flux routiers de transit.
  •  

 

Nous devons également avoir en tête quelques éléments objectifs sur l’intermodalité.

 

Tous les états européens qui ont développé des politiques très volontaristes de développement du rail et dans une moindre mesure des voies navigables, sont nettement mieux équipés que la France en autoroutes. Il n’y a aucune incompatibilité entre une politique de développement durable, donnant sa préférence au réseau ferroviaire ou à la voie d’eau, et un réseau autoroutier varié et de qualité.

 

***

 

Je croyais sincèrement que nous partagions l’ensemble de ces préoccupations. C’est la raison pour laquelle je me dois de marquer mon étonnement sur le premier point de votre lettre, à savoir votre diabolisation de l’autoroute. Sous cette forme, elle est récente, puisque aussi loin que je replonge dans mes archives, je relis :

 

  • Voix du Nord, 9 Novembre 2003 : " L’A 24 ne devrait passer que derrière la zone industrielle à la limite du territoire. A priori, nous ne sommes pas concernés. Mais en réalité, nous ne savons rien, le projet de tracé n'est absolument pas figé. (…) La meilleure solution, ce serait le passage en déblai qui piège le bruit ". Michel Delepaul.
  •  

  • Voix du Nord, 18 janvier 2006 : " Les élus souhaitent le maintien du tracé historique, si l’A 24 doit se faire, avec une intégration environnementale de très haute qualité ". Michel Delepaul.
  •  

  • Voix du Nord, 19 Janvier 2006 : " S’il y a A 24, c’est le tracé historique ou rien ! Il n’y a pas de raison que les Weppes soient massacrées au profit des populations urbaines ". Michel Delepaul.
  •  

 

S’agissant des Weppes, je note que depuis longtemps le maire d’Englos, Jacques Pastour, s’est positionné pour cette autoroute nouvelle. Idem pour Frédéric Motte, le maire de Beaucamps-Ligny. Idem pour Jules Hayart, maire d’Herlies, commune directement concernée par le tracé historique. Ce dernier déclarait encore récemment : " Ma démarche n’est pas de rejeter chez les autres ce que je ne veux pas chez moi. J’attends des arguments. (…) S’il doit s’y maintenir (le tracé historique), il faut que le territoire en ait des avantages, à savoir une desserte, pour favoriser son développement ".

 

A ce stade, il me semble normal de poser une seconde question. Le temps n’est-il pas venu pour les élus des Weppes de se fédérer ? J’ai, en ce qui me concerne, suggérer voici des mois, la constitution d’un SIVOM des Weppes qui pourrait englober de nombreuses communes du Pays de Weppes et être à la fois une instance de concertation et de promotion de notre territoire, notamment au sein du territoire métropolitain.

 

Le dernier épisode en date de la piscine ne démontre t-il pas l’urgence d’une telle structure de concertation ? Le souhaitez-vous, oui ou non ? Dans ces conditions, nous pourrions avoir une véritable vision de notre territoire et défendre une vision commune sur une infrastructure telle que l’A 24 dont l’enjeu dépasse de loin les seuls intérêts de la communauté de communes que vous présidez.

 

La seule structure informelle qui existe ce sont les réunions épisodiques organisées par le député de la circonscription. Sur le projet d’autoroute, elles ont amené des prises de position que je n’ai pas personnellement cautionnées. C’est la raison pour laquelle, là encore, je voudrais rafraîchir les mémoires :

 

  • Compte-rendu du 5 juillet 2004, vous étiez parmi les présents. " En conclusion de cette réunion, Yves Durand propose la commission d’un groupe de suivi d’élus des secteurs afin de rencontrer le directeur régional de l’équipement pour lui exposer la position de l’ensemble des maires de la 11ème circonscription. S’agissant de la définition du fuseau du futur tracé, dont l’étude sera menée dans le courant du second semestre 2004, les élus demandent d’élargir la zone d’étude au département voisin du Pas de Calais avec un raccordement à la RN 58 belge au nord-ouest d’Armentières ". Cela ne s’invente pas.
  •  

  • Compte-rendu du 22 octobre 2004. D’abord vos propos : " Michel Delepaul est également favorable à l’ A 24 sous réserve d’une négociation préalable pour sa parfaite insertion dans l’environnement. C’est la raison pour laquelle il est pour anticiper la décision de l’Etat en proposant un faisceau de tracé ".
  •  

  • Suite à cette réunion, un courrier est parti au Ministre Gilles de Robien : " Les élus se sont déclarés très favorables à cette liaison autoroutière au sein du territoire métropolitain, rappelant au passage que cette liaison peut remédier à des difficultés de circulation désormais quasi-constantes de plus en plus aiguës et dangereuses sur l’A 25, à l’entrée de Lille, sur la rocade nord-ouest de Lille déjà saturée, sur l’A 22 où la circulation est de plus en plus problématique et sur le réseau des principales infrastructures reliant les " pôles urbains " que constituent Armentières et la Bassée " d’une part. D’autre part, elle peut " offrir des perspectives de développement induit, liées à la liaison améliorée de Dunkerque à la Plate-forme Delta 3 de Dourges, liées à l’amélioration de la liaison sur le Versant Belge métropolitain, Lille et le Bassin minier, dont nous savons que la coopération de plus en plus active constituera un atout majeur de développement d’intérêt national ". Et Yves Durand de conclure à l’adresse du Ministre : " Ce contexte, vous l’avez compris, plaide pour l’adoption d’un tracé métropolitain que les élus attendent avec sérénité et engagement ".

 

Pas un élu n’a démenti ces propos et la lettre est bien partie au Ministère. L’élu UDF que je suis, et le compte-rendu l’atteste, a " posé le problème de l’échelle du débat ". Denis Vinckier " aurait préféré un débat au niveau du département rappelant la proposition de Madame Létard, Sénatrice, sur un tracé plus à l’ouest de la métropole ".

 

Compte-tenu de tous ces éléments, une autre question me vient naturellement à l’esprit : pourquoi revenir aujourd’hui sur ce qui a été une position unanime des maires ?

 

Est-ce la peur des électeurs ? Si c’est le cas, il me semblait au contraire que l’enjeu de la politique était de rechercher des solutions à des problèmes complexes, en organisant des concertations et en étant garant de l’intérêt général. Pourquoi personne n’a voulu défendre le tracé par la Flandre ? Parce que vous étiez, les maires, collectivement favorables au tracé métropolitain.

 

***

 

En ce qui me concerne, je suis vacciné sur les revirements de dernière minute puisque le propre président de ma formation politique a opéré un virage spectaculaire sur cette question. Le même qui déclarait avec nous le 25 juillet 2004 que l’A 24, " véritable autoroute de transit pourrait se connecter sur l’autoroute Ypres-Courtrai ", était aussi convaincu que " la connection en métropole conduirait inévitablement à la thrombose ". Il est aujourd’hui contre l’autoroute.

 

Ce revirement d’un élu UDF m’a beaucoup surpris et marqué car le Ministre de l’Equipement avait intégré la dimension que nous défendions de concert, députés et sénateurs de l’UDF, conseillers généraux UDF, conseillers régionaux UDF, maires UDF, en métropole et dans la Flandre. La preuve est fournie par sa lettre du 21 janvier 2005 à Monsieur le Préfet de Région, dans laquelle il précisait : " Les études seront menées en recherchant sur un périmètre large à l’ouest de l’agglomération lilloise, un tracé neuf ou des aménagements des voies existantes. Ce périmètre est limité :

 

  • A l’est, entre Lille et Lens, par les RN 47 et RN 41 jusqu’à l’autoroute A 25 et au nord de Lille par l’autoroute A 22 jusqu’en Belgique
  •  

  • A l’ouest , par un tracé qui permettrait d’envisager un branchement en Belgique sur la liaison Ypres-Poperinge-Steenvorde ".
  •  

 

Et c’est parce que notre conviction était faite que nous avons demandé " que les services de l’Etat étudient d’autres possibilités que le tracé historique ". Les services de l’Etat ont fait ce travail que je me dois de saluer.

 

En effet, les documents de travail remis dernièrement à Amiens sont d’une grande qualité et un véritable outil d’aide à la décision que je vous invite à lire ou relire. C’est certainement la raison pour laquelle Marc-Philippe Daubresse, autre défenseur du tracé métropolitain (mais hors de son territoire d’élection) est allé en Flandre fin janvier déclarer : " Nous sommes contre l’A 24 dans les Flandres. Nous ne l’avons jamais demandée, sollicitée ". Voix du Nord Hazebrouck, 31 Janvier 2006. Lui non, vous non, mais nous UDF, oui.

 

Nous avons donc un vrai regret, c’est que cette opportunité du tracé en Flandre ait trouvé bien des détracteurs métropolitains et peu d’avocats locaux, le président du SCOT et maire d’Hazebrouck ayant trop tardé à prendre une position claire sur le sujet.

 

Ces points de contexte étant reprécisés, j’en viens donc à ma conclusion  :

 

Je reste favorable au principe de l’autoroute tel qu’énoncé dans le cahier des charges du Ministère de l’équipement :

  • Compléter l’offre de transport existante dans les régions Nord Pas-de-Calais et Picardie et offrir un itinéraire alternatif à l’A1 en améliorant le maillage du réseau.

 

  • Placer Amiens et la Picardie sur un nouvel axe d’échange et offrir à Lille et au Nord Pas-de-Calais une nouvelle ouverture sur la façade maritime.

 

  • Faire bénéficier les déplacements correspondants d’un bon niveau de service propre à réduire l’insécurité routière.
  •  

 

J’ai, dans ce cadre, défendu un passage de l’A 24 dans la Flandre avec une vision d’aménagement des territoires. Il semble cependant que ce tracé ne réponde que trop imparfaitement à l’enjeu qui consiste à dévier massivement le transit qui engorge la métropole lilloise. Je veux bien me ranger à cet argument même si pour moi le doute subsiste car il y a une logique à construire une A 24 parallèle à l’A 1.

 

Nous devons donc envisager un tracé métropolitain, celui que plébiscitent depuis longtemps de nombreux élus y compris des Weppes (Je ne refais pas ma démonstration).

 

J’avais cru comprendre qu’un raccordement de l’A24 à la route nationale 58 du réseau Belge n’était pas compatible avec le schéma de structure d’aménagement de la Flandre. C’était semble t-il, une des conclusions du rapport de la commission particulière du débat public.

 

Je continue de penser que la connexion d’une autoroute française à une route nationale belge, créera, sans dispositions nouvelles, inévitablement un véritable étranglement. C’est ce que semblait confirmer tout récemment Gilbert Deleu, bourgmestre de Comines-Warneton (Nord-Eclair 17 Février 2006) : " Je suis opposé au raccordement de l’A 24 à la RN 58 sauf si le trafic léger y arrivait. La route express telle qu’elle est n’est absolument pas prévue pour accueillir de nombreux camions. Le pont du Badou est à deux bandes, la RN 58 comporte 5 ou 6 ponts. Bref techniquement, ce n’est pas faisable ".

 

Mais il y a un temps pour le diagnostic, un temps pour le débat et un temps pour l’action.

Sur ce dernier point, le Directeur Régional de l’Equipement, présent lors de la réunion que vous avez organisée à Radinghem-en-Weppes, a précisé que des études sur ce point étaient aujourd’hui lancées en partenariat avec les autorités belges. Nous devons en prendre acte. .

Il faut donc selon moi se pencher maintenant sur cette solution avec un esprit de responsabilité. C’est ce à quoi je vous invite ainsi que l’ensemble des élus de Weppes.

Il faut en finir avec les numéros de claquettes devant nos concitoyens. L’heure est au courage politique !

Restant à votre disposition, je vous prie de croire, Monsieur le Maire, en l’expression de mes cordiales salutations.


 

Denis Vinckier

Conseiller Général du Nord


 

  • Copie aux maires de la communauté de communes des Weppes
  • Copie à Bernard Haesebroeck et Philippe Waymel, Conseillers Généraux
  • Copie à Yves Durand, Député du Nord, Maire délégué de Lomme
  • Copie aux élus de LMCU