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14/10/2006

La vie, un long fleuve tranquille ?

Je continue mes rubriques du week-end sur le ton de l'humour et des confidences au sujet d'André Diligent. J'ai ainsi raconté il y a quinze jours comment il aurait pu se retrouver candidat à la présidentielle de 1974 et la semaine dernière comment il a failli un jour se retrouver en pantoufles au Sénat. Aujourd'hui, je repense à ce film "La vie est un long fleuve tranquille", le seul film qu'André Diligent s'était autorisé à aller voir au cinéma et pour cause. Vous vous souvenez bien sûr de ce film, vous vous souvenez peut-être moins que ce film a été tourné sur Roubaix. Le film évoque avec beaucoup d'humour l'histoire parallèle de deux enfants qui vivent dans deux familles roubaisiennes que tout oppose, le trait est volontairement grossi entre les bourgeois et les pauvres, entre les Groseilles et les Duquennoy. Personne ne le sait peut-être vraiment mais ce film de Chatilliez est en fait inspiré d'une histoire vraie qui a donné lieu à un fameux procés à Roubaix, l'affaire de la substitution d'enfants de Roubaix. Chatilliez en a fait un film mais à l'époque André Diligent était avocat dans l'affaire. Le cinéaste le savait. Mon but ici n'est pas de raconter de secret mais André Diligent savait que les enfants du procès avaient fini par vivre et grandir de la manière dont ils avaient été substitués à la naissance. André Diligent jusqu'à la fin de sa vie avait toujours tenu à maintenir le contact avec eux. Lui pour qui la vie n'a pas été qu'un long fleuve tranquille avait quelque chose de profond à partager avec eux. Et en ultime témoignage, bien que fatigué, il me demanda un jour de l'accompagner pour leur rendre une dernière visite. Cette histoire l'avait incontestablement marqué plus que toutes les autres.

07/10/2006

Parti au Sénat en pantoufles...

Les départs pour le Sénat le mardi matin de celui qui était devenu le doyen de la vénérable institution avaient des allures de 24 heures du Mans. En peu de temps, pendu au téléphone, terminant son petit déjeuner, les yeux sur 5 journaux à la fois, pensant à mille choses, André Diligent devait se préparer à quitter sa fille, sa maison et ses bureaux. Dans sa serviette pour le trajet, ses dossiers et surtout des crayons de bois et de couleurs. Pour annoter, surligner, marquer. Des crayons de bois, il fallait en rajouter tout le temps, dans les poches du costume, dans les poches de la sacoche, dans les recoins de la valise de voyage. Des crayons de bois, c’est ce que nous avons retrouvé par centaines à la mort du Sénateur Diligent. De toutes tailles et de toutes les époques, on aurait pu en faire une belle collection. Mais tout ceci pour dire que le mardi matin était une course contre la montre : les collaborateurs devaient aller vite et ne rien oublier. Quant au Sénateur, il partait toujours en oubliant quelque chose. Une fois, il en oublia même de chausser des chaussures classiques. Ce n’est qu’au bout de la rue qu’il se rendit compte qu’il était bel et bien parti en pantoufles au Sénat. Ceux et celles qui le connaissaient ne seront pas plus étonnés que cela. Pour les autres, ils y trouveront un signe que les hommes politiques sont des hommes comme les autres !

 

01/10/2006

Candidat à la Présidence

 

Candidat à la Présidence de la République Française. André Diligent racontait parfois cette histoire très sérieuse que lui n’a jamais pris au sérieux, à savoir la volonté de ses amis politiques de le voir briguer la magistrature suprême en 1974. Sa popularité était très forte à cette époque. Un jour de rangement dans le grenier, André Diligent me montre une coupure de France Soir avec le top ten des hommes politiques préférés des Français. André Diligent était second derrière Richard Nixon, élu président des Etats-Unis l’année précédente.Il n’en tirait aucune gloire, ni fierté. Encouragé par ses amis, auteur d’un fameux rapport sur l’ORTF et sa publicité clandestine, André Diligent n’a jamais pris au sérieux ce qui était finalement une proposition tout à fait indécente de son point de vue. Au final, André Diligent aura finalement tout refusé…même une candidature à la Présidence de la République !

23/09/2006

Dossiers envolés !

Bonjour ! C'est samedi et je tente de rester fidèle à ma petite chronique du Week-End en postant un souvenir, une anecdote à propos d'André Diligent. Tiens, dans mon livre "Ne cède jamais", j'évoque ces élus, toujours dans les trains, les avions, les taxis. A propos des avions, je raconterai une prochaine fois comment j'ai un jour accompagné André Diligent en cure dans un "petit coucou". Mais c'est un souvenir en gare de Lille qui me revient ce matin. C'était un vendredi soir, André Diligent m'avait appelé pour venir le rechercher en gare de Lille. Il devait filer après en communauté urbaine et j'avais donc embarqué les deux pavés de dossiers dans le coffre de ma voiture. Je me suis fort imprudement garé à proximité de la gare, certainement en un endroit interdit. Mais je pensais en avoir pour 4 minutes au plus. Je me suis dirigé vers le quai en attendant le patron. J'ai vu descendre des centaines et des centaines de voyageurs. Pas d'André Diligent. Ce n'est qu'au bout de 5 minutes après que tout le monde soit descendu que j'ai vu au loin un vieux monsieur, avec sa canne, avancer péniblement. Il était lessivé, fatigué. Nous avons du mettre plus de 15 minutes pour regagner la voiture. Mais de voiture, il n'y avait plus. De dossiers pour la communauté urbaine non plus. André Diligent ne s'est pas énervé, il était au contraire bien embêté pour moi. Il voulait qu'on aille à deux à la fourrière récupérer la voiture. Après discussion, il regagnait sa maison d'Ascq. Quant à moi, j'arrivais trop tard pour espérer récupérer ma voiture. André Diligent n'est pas retourné en communauté urbaine. Les dossiers étaient envolés ! Il a pu se reposer. CQFD.

15/09/2006

André Diligent n'aimait pas les honneurs

Je continue ma petite rubrique du week-end en racontant des souvenirs d’André Diligent. Il est dans les prérogatives d’un parlementaire de pouvoir s’adresser à un Ministre en exercice pour tenter de faire avancer telle demande de distinction. C’est une chose que de demander la légion d’honneur pour un ancien collègue conseiller général ou maire, ou le président de telle structure, mais je dois dire que André Diligent ne mangeait pas de ce pain là. Non, s’il jugeait devoir intervenir pour une légion d’honneur ou davantage, c’est que le sujet en question le méritait. Il mis ainsi un acharnement tout particulier à défendre la reconnaissance d’un ancien combattant de Roubaix. A chaque nomination ministérielle, sans jamais rien oublier, André Diligent nous demandait de ressortir le dossier de l’intéressé. « On ne relâche pas la pression. Et vous mettez copie à Monsieur le Préfet, sans faute ». Je ne suis pas sûr que l’intéressé eût finalement gain de cause. Au grand regret de notre Cher Sénateur. Nous ne pouvons passer ici sous silence qu'André Diligent la refusa pour lui-même. Il n'aimait pas les honneurs.