22/10/2007
Guy Môquet
« Nous obliger à parachuter en plein cours un savoir sur un seul et unique personnage, sorti de son contexte, c'est manquer de respect à notre métier » : je ne suis pas loin de partager cette observation de Claudie Martens, cosecrétaire générale du SNES. En ce qui me concerne, j'appelle à la rescousse Louis Aragon (voir ci-dessous) et je rappelle qu'il y a toujours lieu de distinguer le devoir de mémoire et le travail de mémoire. (Voir à ce sujet les propos d'Yves Le Maner dans la Voix du Nord de dimanche). Et j'ai, ces jours-ci, comme la drôle de sensation que l'on mélange les deux. Etrangement, volontairement et peut-être dangereusement... non ?
08:55 Publié dans Réflexions politiques | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, guy môquet, politique, gauche, modem
21/10/2007
Aragon avait dédié "la rose et le réséda"...
à deux communistes et deux chrétiens. Leurs noms: Gabriel Péri, Gilbert Dru, Honoré D'Estienne d'Orves et un certain Guy Môquet dont on va beaucoup parler demain dans les lycées.
" La Rose et le Réséda "
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda
Aragon: La rose et le réséda
20:10 Publié dans Réflexions politiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, guy môquet, modem, politique, pc
À propos de « Liban, bonnes à vendre »
Ce que Mme Torrès a montré est tout à fait exact concernant la maltraitance. Cela existe en effet dans certains cas au Liban comme dans d’autres pays. Mais le commentaire a souffert d’énormes lacunes et erreurs d’appréciation. Notre but n’est pas de développer une liste exhaustive des contradictions et manquements relevés. Mais lorsque la journaliste avance des chiffres très fantaisistes, sans livrer ses sources, le téléspectateur sérieux reste dubitatif. Quid de toute cette partie de la population qu’elle n’évoque pas et qui ne répond nullement à la description donnée dans le reportage, tant du côté des employées que celui des employeurs ?
Dominique Torrès est allée au plus pressé pour faire sensation et servir une cause pour laquelle elle se bat, ce qui est tout à son honneur. Mais elle a sacrifié à la facilité, tombant dans l’excès contraire et condamnant, par conséquent, cette autre partie de la population libanaise respectueuse, elle, des droits comme des devoirs de l’employée et de l’employeur à la fois. Droits pour lesquels, indépendamment de Caritas qui accueille et soulage les « filles maltraitées », des groupes d’avocats, de médecins, d’assistantes sociales, de professeurs d’universités sont engagés à fond.
19:45 Publié dans Liban | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Liban, actualité, esclavage, modem
18/10/2007
Publics fragilisés et services à la personne
C'est un peu sur mon initiative (je rappelle que comme conseiller général, je siège au sein de la Commission d'Action Locale d'Insertion), que les services du département et plus précisément le pôle de lutte contre l’exclusion, a pu organiser, jeudi dernier, un forum des emplois de services à la personne, destiné aux demandeurs d’emploi et bénéficiaires du RMI.
Les publics ciblés avaient en effet été invités par lettre à venir rencontrer les employeurs potentiels, mais aussi des centres de formation et les organismes institutionnels acteurs de ce secteur d’activité.
Comme le signale la Voix du Nord de ce jour, c'est bien là " Une opération pilote sur le secteur de Lille-Ouest (75 communes) qui peut être l’occasion de déposer un CV et même d’avoir de véritables entretiens avec des employeurs potentiels ".
Dans les mois qui viennent, nous aurons à mesurer l'impact d'un tel forum. Je crois pouvoir dire au regard du temps passé sur les lieux, que l'opération est une réussite. Mais nous devrons affiner notre analyse d'une telle rencontre.
Au niveau départemental, nous avons pleinement conscience de l'obstacle essentiel que rencontrent trop souvent les personnes qui veulent s'orienter vers ce champ d'emplois: la mobilité. Nous avançons concrètement, notamment à travers un "fonds innovation" qui permet très concrètement de financer des opérations d'auto-école solidaire par exemple.
Lire à ce sujet mon intervention sur le budget le 20 Mars 2007
17:15 Publié dans Politiques sociales | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Modem, bayrou, politique, solidarité, exclusion
Quand le Grenelle de l’environnement s’intéresse aux causes des cancers
Il y a une dizaine d’années, des médecins de Lomme avaient mené une enquête confidentielle…sur un sujet que l’actualité vient replacer au premier plan. Proches de leurs concitoyens, ils avaient osé pointer du doigt l’environnement industriel comme cause probable d’un taux de cancers plus élevé ici qu’ailleurs. Un argument balayé pendant longtemps d’un revers de main par ceux qui ne voyaient dans ce taux anormal que la conséquence des mauvaises habitudes alimentaires quand ce n’était pas la faute à des boissons trop alcoolisées. Personne n’a jamais écarté ces derniers facteurs mais voilà, il ne pouvait y avoir que cela. C’est l’Institut national de veille sanitaire qui a rendu récemment un rapport alarmant sur l’incidence des cancers apparus à proximité des incinérateurs entre 1990 et 1999. Bien sûr, il faut continuer à faire la part des choses mais ne plus se voiler la face. Etre dans un périmètre Seveso, avoir été pendant longtemps dans le périmètre d’une usine d’incinération, être dans le périmètre direct d’usines industrielles polluantes (photo prise au Marais de Lomme), ce n’est pas anodin. Cela l’est d’autant moins que l’on entend dire « qu’une expérimentation est en cours sur Lille, mais les experts estiment que cela ne représente qu’à peine 5% de ce qui devrait être fait ». Cela c’est pour la partie haute de l’iceberg. En dessous du niveau, côté habitants, certains commencent à se renseigner pour faire des études de sol. Cela coûte entre 100 et 400 euros. C’est cher, encore trop cher pour découvrir la réalité. Laquelle ? Que les terrains sont pollués, trop pollués. Que des personnes aujourd’hui décédées le doivent à ce passé industriel. L’important aujourd’hui, c’est qu’on en parle. Mais il faudra agir. D’abord en mobilisant les médecins sur cet enjeu de santé publique, en aidant les habitants et les associations locales dans leur exigence de transparence et en posant clairement une nouvelle équation pour l’avenir, en ouvrant les yeux sur les extensions industrielles.
07:20 Publié dans Lomme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Actualité, grenelle de l'environnement, environnement, Modem, bayrou