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28/04/2005

Quand la chine "te" réveille !

Une ville comme Paris construite chaque mois !

A quelques pas du petit Palais impérial installé face à l’Opéra de Lille, le café-philo d’avril avait un petit côté « vue sur la Chine ». Après « Lille capitale Européenne de la culture » pendant un an, après « Lille capitale mondiale de la chine » chaque premier week-end de septembre…le débat de fond avec cette question de la Chine, de son émergence, du monde nouveau, des mondes nouveaux. L’Europe « congélateur des valeurs anciennes » face aux nouveaux mondes ? Ce parti-pris, c’est un peu celui d’Alain Minc, éditorialiste et essayiste. Quand il regarde à l’ouest, il voit cette Amérique qui en 25 ans a su attirer les élites mondiales, former plus de 600.000 étudiants étrangers. Quand il regarde à l’est, il voit cette Chine au « capitalisme de monopole d’Etat ». A côté, l’Inde « Pays mondial des services avec la démocratie en plus ».

Si hier Alain Peyrefitte avait prédit que la Chine s’éveillerait, force est de constater que le réveil s’est fait et c’est plutôt brutal pour nos consciences européennes, disons les choses comme cela. La réalité tient en quelques chiffres : 9 millions de Km2, 1,3 milliards d’habitants (20 millions de plus chaque année), 1 grue sur 2 en activité dans le monde, 4.000 tours construites ces 8 dernières années. Le tableau brossé par Véronique donne le tournis. C’est en 1978 que Deng Xiao Ping lance cet appel d’une évolution du communisme vers un capitalisme d’Etat. Le communisme, pour la première fois de son histoire (et la dernière ?) lance aux foules « Enrichissez-vous ». La Chine s’urbanise (50% de la consommation de ciment dans le monde, la même chose pour l’acier), une croissance de 9% l’an, 400 millions de Chinois qui sont sortis de l’extrême pauvreté. On peut résumer la chine avec une réalité : la chine c’est une ville comme Paris construite chaque mois.

Voilà pour le tableau rose… ou rouge. Quels sont les risques à terme. Les plus optimistes parient sur une ouverture à la démocratie. Pour les Jeux Olympiques de 2008, des cours d’anglais sont proposés aux habitants. Une première ouverture sur le monde ? Si l’Etat est le pilote des opérations capitalistes, la Chine a ce réseau de « petites communautés très fermées mais très liées à la mère-patrie ». Les Chinois se forment à l’étranger mais reviennent au pays. Les Etats-Unis ne voient pas seulement 70.000 étudiants chinois, ils voient débarquer les produits chinois en masse. Un déficit extérieur avec la Chine qui vient de dépasser les 100 milliards de dollars. Tous les présidents américains avaient promis d’être fermes avec la Chine. Clinton qui avait affirmé qu’il ne serrerait jamais la main du « boucher de Tian An Men » a favorisé la participation de la grande puissance à l’OMC. Les Chinois vont faire passer le nombre de centrales nucléaires de 9 à 30. Les candidats se bousculent. La Chine met sa condition : « vous transférez vos technologies ». Que faire ? Comment se défendre ? EN étiquetant les tee-shirt comme le propose un commissaire européen ?

Certains n’hésitent plus à dire en cœur avec Pascal Lamy que nous payons cher « le fait de n’avoir pas su mettre en place des mécanismes de régulation. On l’a fait pour la santé, le commerce, pas encore pour l’environnement ». Quel est le rôle de l’Europe dans ce monde nouveau ? Doit-elle proposer un modèle démocratique ou un modèle économique ? Avec nos 60 millions d’habitants, que pesons-nous par rapport à 6 milliards d’habitants ? L’Europe doit défendre ses modèles : l’économie sociale de marché et les valeurs démocratiques… voilà ce sur quoi on semble d’accord autour de la table. Mais le 10 Mai prochain, nous en reparlerons, puisqu’à quelques jours du 29 Mai, il sera toujours temps de convaincre que sans Europe forte avec un projet mobilisateur, le monde nouveau pourrait devenir un monde économique sans démocratie. Triste scénario… loin de celui que nous voulons. Rendez-vous le 10 mai, une date historique !

Prochain café-philo ce 10 Mai à 19h30
Café-restaurant le Grizzly, Rue Esquermoise
Entrée libre
Thème: l'Europe

13/04/2005

Traité de Nice ou la Constitution ?

J'ai eu l'occasion de répondre à Madame Thérèse Nicolas, animatrice du Comité de Quartier
de Mont à Camp, dans les termes suivants:

"Chère Madame,

Le traité de Nice ou la Constitution ? Telle était la question que vous sembliez soulever dans une lettre à Monsieur Durand, maire délégué de notre commune.

Dans un contexte où le non à la Constitution a progressé ces dernières semaines, je me dois comme responsable politique, de vous donner mon sentiment sur cette question essentielle.

Parce qu’il y a toujours chez les Français cette rage sourde contre la politique, une rage qui n’a pas cessé depuis le premier tour de l’élection présidentielle de 2002, le Non progresse. Rage contre l’impuissance politique, contre les promesses en l’air et l’absence d’écoute. Le Non à la Constitution, c’est d’abord un Non à la situation d’aujourd’hui, l’absence de cap, de lisibilité, d’avenir.

Ce sentiment a sa légitimité. On ne peut le nier. Mais il y a une chose qui n’est pas moins certaine: dire Non à la Constitution, c’est faire la promotion du statu quo. C’est-à-dire, en ce qui concerne la politique européenne, la promotion de l’illisibilité, de l’absence de cap. C’est une nouvelle fois se boucher l’avenir.

Et ce ne sont pas là des mots. Car si la Constitution n’est pas ratifiée, l’Europe restera aussi peu lisible pour le citoyen, aussi peu capable d’une action politique unie et puissante. Car le texte qui la fera fonctionner sera le Traité de Nice. Et le Traité de Nice, c’est l’organisation de l’impuissance.

Il faut savoir pour l’Histoire, ou plutôt malheureusement, la petite histoire, que le traité de Nice a été ratifié par voie parlementaire, par le RPR et le PS de l’époque. Seule, l’UDF s’est opposée. Jacques Chirac et Lionel Jospin se sont en réalité mis d’accord pour faire ratifier tous les deux leurs troupes, pour que cette question ne vienne pas troubler le ronronnement de la campagne présidentielle. C’est hélas la vérité que personne ne peut contester.

Le traité de Nice est le résultat de « marchandages » des chefs d’Etats et de gouvernements européens, pour promouvoir les intérêts à court terme de chaque Etat, au détriment d’une logique d’union et d’efficacité politique. Le seul but voulu par les signataires a été qu’il y ait à chaque niveau de décision la possibilité de la bloquer.

Que vous en jugiez :

 Le système de pondération au Conseil, par lequel chaque Etat se voit attribué un nombre de voix pour voter est certainement le plus ubuesque. Car voilà le résultat des marchandages nocturnes: en cumulant les voix, dans le Traité de Nice, pour que le Conseil vote une décision, il en faut 258 sur 345, 75% des voix, et encore si cette majorité représente 50% des pays et 62% de la population de l’Union.

 Avec la Constitution, c’est beaucoup plus simple: la majorité, c’est 55% des pays et 65% des populations. C’est-à-dire qu’il y a mathématiquement 6 fois plus de chance d’arriver à une décision au Conseil avec la Constitution qu’avec le traité de Nice. 6 fois plus de chance d’agir, d’être efficace.

Autre exemple, toujours pour le Conseil: dans le traité de Nice, les débats sont à huis clos. Dans la Constitution, les débats seront publics.

Et pour la Commission: dans le traité de Nice, ce sont les Etats qui proposent le président de la Commission. Encore une fois, on peut imaginer les discussions de couloirs qui président à de tels choix. Dans la Constitution, cela dépendra de la majorité que les élections européennes auront installée.

On le voit donc avec les deux derniers exemples: d’un côté, Nice, c’est le secret, de l’autre, la Constitution, c’est la démocratie.

Le traité de Nice bloque la démocratie. Mais il est aussi beaucoup moins social que la Constitution.

Dans le traité de Nice, un texte ambigu permet juridiquement de contester le financement par l’Etat des services publics. Dans la Constitution, cette possibilité de financement public est exprimée au contraire en toutes lettres.

Dans le traité de Nice, il faut l’unanimité pour chaque décision de politique sociale ou fiscale. C’est dire qu’il n’y en aura jamais. Dans la constitution, la clause dite “passerelle” permet que ces domaines puissent être décidés à la majorité, une fois que les Etats ont unanimement décidé de passer à la majorité pour toutes les politiques sociales ou fiscales.

Ma conclusion est donc logique: d’un côté Nice, le blocage, l’impossibilité de changer les choses concrètement. De l’autre la Constitution, plus démocratique, plus souple, plus efficace. D’un côté le statu quo, le présent bloqué, de l’autre ce qui redonne de l’espoir en l’avenir.

Je me permets donc de conclure, Chère Madame, en vous remerciant d’avoir soulevé cette question essentielle, par un message politique au sens noble : « Ce statu quo, il convient de le bousculer par le Oui ».

Je vous remercie par avance des efforts que vous ferez autour de vous pour convaincre que seul le Oui est porteur d’espoir et dans l’attente des résultats le 29 mai, je vous prie de croire, Chère Madame, en l’expression de mes cordiales salutations.

Denis VINCKIER
Membre du comité de quartier de Mont à Camp


16:44 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (0)

01/04/2005

1er avril: le temps de faire un bilan

Quand j'ai lancé mon blog, j'étais loin de m'imaginer que 3 mois plus tard :

- Plus de 10.000 pages (10.167 exactement) auraient fait l'objet d'une consultation

- Plus de 3.000 internautes (3.137 exactement) viendraient faire un tour

- Plus de 1.500 personnes différentes (1.540 exactement) consulteraient mes pages

C'est finalement assez étonnant dans la mesure où je n'ai pas vraiment fait de pub !

Cela démontre que internet peut aussi servir le débat démocratique. Même si les échanges sont encore peu nombreux, ils sont et de qualité.

Et je dis tout cela sans poisson d'avril...

Rendez-vous dans 3 mois pour un nouveau bilan d'étape.