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13/07/2006

Liban: où est l'Europe ?

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Il est des moments pénibles. celui que je suis en train de vivre l'est. Je dois rejoindre dans quelques jours le Liban (le pourrais-je ?) alors que ma femme et ma fille y sont. Le Liban, ce pays que j'aime profondément est devenu ma seconde patrie. Pas parce qu'elle est celle de ma femme, native du Pays du Cèdre. Mais parce que le Liban est au carrefour des cultures, il représente au Proche-Orient l'espoir que les hommes et les femmes différents peuvent vivre ensemble. Je scrute les infos à l'affut de nouvelles que je recoupe avec les informations que je reçois en directpar téléphone. Aujourd'hui ma femme et ma fille ont quitté Beyrouth pour aller se réfugier à la montagne. Vu d'ici, c'est angoissant. Et qui dit quelque chose ? La communauté internationale, c'est l'Union Européenne. L'Europe doit se réveiller disent les experts. Cette Europe qui a dit non en mai dernier, cette Europe qui a refusé de se donner un visage diplomatique avec un Ministre Européen des affaires étrangères. Oui, car ce qui se passe nous reste étranger, à nous qui assistons au triste spectacle d'une guérilla. Je n'ose parler de guerre dont le Liban ne se reléverait pas. Le pays est endetté (38 milliards de dollars) mais les Libanais crient au plus profond d'eux-mêmes leur révolte: ça suffit ! Mare d'être un théâtre de toutes les opérations militaires, marre de souffrir de l'indifférence généralisée, marre des beaux discours ! La situation est complexe, tout le monde le sait. Dans un monde où les mots sont aussi des armes, personne ne peut cautionner les attaques contres les populations civiles. Le Liban souverain n'est pas un territoire occupé. Il ne peut pas être occupé. On ne doit pas l'attaquer comme on vient de le faire. L'Europe doit faire entendre sa voix pour qu'on mette fin à ce terrible drame. Il s'agit d'arrêter d'entraîner le Liban dans ces conflits qui ne sont pas les siens. L'ONU est présente à travers la FINUL. L'ONU doit prendre ses responsabilités. Mais rien n'est plus important pour les Libanais que d'entendre la voix de la France et celle de l'Europe. On ne peut plus attendre. Le ballet diplomatique c'est bien mais il faut maintenant du courage pour tenir haut et fort un discours responsable. Tout n'est pas permis. La ligue arabe qui va se réunir samedi risque d'afficher ses différences. Car elles existent et elles vont apparaître clairement. C'est à L'Europe d'agir ! Vite ! Résolument ! Yallah !

04/07/2006

Plan Santé 2006-2011

 

Conseil Général du Nord - 3 Juillet 2006

Intervention de Denis Vinckier

 

Monsieur le Président,
Monsieur le Vice-Président Chagnon,

Chers Collègues,

Ce plan volontariste a été largement présenté en commission, distribué à l’ensemble de nos collègues, représenté aujourd’hui par vous-même, Monsieur le Vice-Président. Il affiche une ambition dans un domaine, la santé, qui reste au cœur de nos préoccupations même si tout le monde l’a dit, elle reste une compétence régalienne de l’Etat. Les chiffres donnés ce matin par Monsieur le Préfet de Région, ce demi milliard d’euros pour la modernisation de l’appareil hospitalier ces deux dernières années, l’atteste.

 

Mais ce n’est pas l’Etat qui va venir endiguer les mauvais résultats, les clignotants rouges dirait notre collègue Fabien Thiémé, que nous traînons comme un véritable boulet. Si qui frappe à la lecture du document, c’est cette somme de chiffres tous plus effrayants les uns que les autres, notamment quand nous regardons les indicateurs de surmortalité. On est loin des chiffres de 1880 rappelés par le Préfet mais ces indicateurs sont alarmants dans tous les domaines. On a la sensation, en les prenant à la suite, que nous sommes en présence de chiffres datant de 20 ans ou 30 ans. Et pourtant non, le diagnostic est récent.

 

Faut-il mettre en cause les politiques menées ? Non car c’est souvent dans le volontarisme que notre collectivité, pour parler d’elle, a été bien souvent à l’avant-garde. Faut-il mettre en accusation l’Etat qui ne ferait pas assez pour nos territoires en souffrance ? Certainement mais je n’en adopte pas pour autant les accents de Charles Beauchamps. Peut-être notre collectivité s’est-elle trop dispersée, mais se disperser entre trop de priorités, est-ce une faute ? Ce plan adopte une position plus stratégique en suggérant de fondre par exemple en un seul plan, le plan d’aide aux toxicomanes et le plan alcool. C’est certainement la raison pour laquelle notre collègue Jean-Marc Gosset ne l’a pas repéré.

 

En tous cas, les chiffres donnent la dimension de ce qu’il reste à faire.

 

***

 

Le département se devait de se déployer dans toutes les champs où il a une compétence. L’a-t-il fait ? Oui, en ce qui concerne l’insertion puisque dans le PDI (Plan Départemental d’Insertion), la santé est affichée comme un droit pour les publics fragilisés. Je le dis au Vice-Président Delannoy, ces actions méritent d’être mieux connues.

 

Les collèges sont retenus comme sites pilotes pour accentuer la prévention des comportements sexuels à risque et aussi favoriser auprès des jeunes l’éducation à la vie sexuelle et affective.

 

Les services sont aussi réorientés en fonction des priorités.

 

Sur les priorités, nos collègues ont parlé de cohérence. De notre point de vue, elle sont bien choisies. En tout état de cause, nous voyons bien comment elles ont pu émerger. Elles partent bien du constat : s’il y a de mauvais indicateurs, il n’y a pas de mauvais nordistes qui refuseraient de se soigner. Nous lisons ici que les professionnels du département notent une demande croissante d’aide à l’arrêt du tabac.

 

S’adresser plus directement encore aux publics : ce virage dans la politique départementale, nous tenons à l’encourager. Nous l’avons analysé comme un fil rouge de ce plan. Dans la société de l’information, les moins informés paradoxalement restent les jeunes. Et parmi les jeunes, les 16-18 déscolarisés sont les plus vulnérables. Les aspects de poly-addiction et de fragilité psychologique sont aussi pris en compte. C’est important.

 

Nous prenons donc bonne note de cette ambition de proximité réaffirmée également au travers de cette clé des Contrats Territoriaux de Santé. 7 CTS pour le département, c’est peu. Il faudra, à l’instar de ce que nous avons fait pour les personnes âgées, peut-être chercher à mailler le territoire avec ces CTS. Parce qu’ils partent obligatoirement d’un diagnostic partagé, parce qu’ils permettent l’échange des expériences, parce qu’ils valorisent les porteurs de projets, parce qu’ils sont multi-partenariaux, ces CTS, nous en sommes convaincus, peuvent ouvrir la porte à de meilleurs résultats.

 

En matière de proximité, je n’ai pas le temps de développer, la mobilisation des SPS (Services de Prévention Santé) pour accompagner les ambitions de prévention précoce, est essentielle.

 

***

 

Chers Collègues, les publics sont identifiés, la proximité affichée, les partenaires mobilisés. La mobilisation avec l’Institut Pasteur est exemplaire avec ces actions visant à augmenter les bilans de santé. Je cite l’Institut Pasteur mais il y a déjà tous ces réseaux qui sont acteurs.

 

 

Le rôle de l’UDF n’est pas de critiquer, le rôle de l’UDF est de tenir le discours de la justice. Nous sommes encore tellement loin de ce que nous voudrions comme indicateurs de santé pour notre département, que nous ne pouvons qu’encourager ce qui nous paraît relever d’une juste ambition pour nos territoires.

 

Nous n’émettons aucune réserve pour voter ce plan mais nous le voterons dans l’attente des déclinaisons concrètes dont nous mesurons l’importance qu’elles revêtent.

 

Je vous remercie.

02/07/2006

De retour de Liège

Marie-Dominique Simonet, Ministre CDH de la recherche, des technologies nouvelles et des relations extérieures en région wallonne, est intervenue devant nous. Le fait de se réunir, dit-elle d’entrée de jeu, est un sacré pied de nez à l’extrémisme. Le problème n’est pas liégeois. Il émerge d’ailleurs dans des régions d’Europe qui ne sont pas toutes des régions pauvres comme l’Italie du Nord, la Flandre et l’Autriche). Et Marie-Dominique Simonet de bien rappeler qu’il « s’agit de valeurs à protéger même si nous avons tellement de combats à mener. Celui-là, il s’agit de ne pas le relâcher. Sinon l’extrémisme revient ». Bien des questions se posent : est-ce notre modèle qui se fragilise ? Est-ce la solidarité à l’échelle européenne qui est remise en cause ? Après avoir eu cet échange, nous sommes allés ensemble et avec Melchior Wattelet, président du groupe des députés CDU au parlement fédéral, passer deux heures dans ce qui est bien plus qu’un musée : les territoires de la mémoire. Un lieu emblématique qui existe depuis juin 2000, géré par une association (ASBL) en Belgique. Une association qui n’a qu’un seul ennemi selon son responsable : l’extrème-droite. Ici donc, on trouve un ciné-mémoire, mais aussi un centre de recherche, une bibliothèque. Mais tout un symbole, on retrouve un parcours à refaire le chemin des déportés, ce chemin dont certains sont revenus comme Paul Brusson qui a été jusqu'à faire don de son habit de camp. Les survivants des camps de la mort témoignent ici avec des paroles. Les textes sont authentiques. On passe du bureau du commandant allemand au « wagon » puis dans les travées du camp. On on est physiquement, les deux pieds dans la réalité. Et nous sommes là, jeunes d’Allemagne, de France et de Belgique. Le responsable des lieux nous parle de ce rapport affectif à entretenir avec les rescapés : « la vérité, c’est la leur. Continuez de leur parler avant qu’ils ne disparaissent. Leur message est toujours le même : continuez ». Un film rappelle qu’Hitler est arrivé en 1933 au pouvoir en obtenant 43,9% des voix. Mais après cette élection, ce sont toutes les élections et toutes les formes de liberté qui ont disparu. C’est pour que les jeunes viennent (plus de 100 communes sont adhérentes et donc partenaires de l’association) que ce lieu a été pensé. Les villes y envoient leurs jeunes. Marie-Dominique Simonet l’avait dit le matin : dans le système démocratique, la réponse aux vrais problèmes n’est pas simple. Et de se dire choquée que des partis contredisants la loi de 1981 puissent encore être financés et ainsi de se développer. Sur la montée de l’extrême droite en Belgique, notre échange au Trianon en fin de journée a bien mis en évidence que les extrémismes se nourrissent continuellement des mêmes thèmes de rejet (l’autre qu’il soit étranger, voir Wallon si on prend le cas des Flamands). Mais nos amis Wallons de ne pas s’exonérer de ce qui pourrait être aussi une responsabilité. L’un osant exprimer cette conviction que dans ce jeu de miroir qu’est devenu la Belgique, « nous sommes co-responsables de la situation ». Reste que l’extrême droite prospère là où l’identité nationale est facile à mobiliser. Dans les discours de certains, « les Wallons sont devenus de véritables parasites pour les Flamands ». Marie-Dominique Simonet met aussi en garde : « Nous ne sommes jamais à l’abri d’un nationalisme de repli. Le faisceau de l’extrême droite se polie ». Il faut donc à l’instar de ce que font les territoires de la mémoire continuer de promouvoir des initiatives. Celle qui est aussi chargée des relations internationales dans sa Province parle d’un programme sur 3 ans avec le Maroc intitulé « Dialogue et Modernité » et d’annoncer de nouveaux programmes. On est tous la cible de l’extrême droite… C’était bien d’en reprendre conscience ici à Liège, grande ville de culture à défaut d’être une belle capitale.

17:27 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (0)