23/01/2007
Confidences (La voix du Nord - 23 Janvier 2007)
André Diligent, la boussole
Dans le Nord, François Bayrou est souvent venu chercher appui auprès d’André Diligent, l’ancien maire emblématique de Roubaix et inlassable défenseur de la démocratie chrétienne.
En avril 2000, quand il reçoit le manuscrit du dernier livre de son aîné, La charrue et l’étoile, Bayrou se fend d’une lettre vibrante. « J’ai refait avec toi, dans tes pas, le chemin de notre histoire. C’est une étrange et profonde épreuve de vérité ». Ses mots enferment mal une émotion personnelle qui cherche à déborder et butent au passage sur un trait d’histoire qui chagrine encore les deux hommes : « Je partage, tu le sais, le grand regret ou la grande interrogation de ton livre. La rupture avec de Gaulle nous a privés de donner un autre visage à la fin du XXe siècle français et européen »…
Denis Vinckier, sans doute le plus proche des derniers collaborateurs d’André Diligent, cerne les sentiments qui unissent les deux hommes : «Longtemps, André a observé François. Je me souviens d’une journée à Maubeuge, en 1997, au cours de laquelle Diligent avait été plutôt discret. Presque muet. Il regardait, il écoutait. Et puis, à la fin, il lui a dit, déjà, cette phrase qu’il lui répétera en 2002, juste avant de mourir : “Ne cède jamais”. Alors, Bayrou a répondu : “Tu peux compter sur moi, c’est le combat de notre vie !” Mais cela ne suffisait pas pour André. Je le revois, déjà avec sa canne, attraper le bras de François et marteler : “Tu me le promets ?”. » Pour Denis Vinckier – qui a fait de cette phrase le titre de son livre – « Diligent était une sorte de boussole, pour Bayrou. D’ailleurs, chaque fois qu’il avait besoin de solidité, il venait ici, où il a toujours dit qu’il trouvait des militants authentiques. » Et le conseiller général de Lomme parle d’une « forme d’humanisme politique » qui s’est transmise entre les deux hommes.
En 2002, juste avant la mort de l’ancien maire de Roubaix, Bayrou vient le voir chez lui. Diligent lui répète : « Ne cède jamais ! » Quand Bayrou sort de la pièce, il tombe sur la nièce de Diligent. Elle est le seul témoin de son état : « Il était bouleversé. Il venait de prendre conscience qu’il ne verrait plus André vivant. Juste avant de partir, il m’a dit : “S’il vous plaît, vous lui direz que je l’aime. Je n’ai pas su lui dire”… » •
ÉRIC DUSSART
14:20 Publié dans Diligent André | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : udf, bayrou, politique, préisdentielle, 2007
22/01/2007
L'abbé Pierre avait été député après-guerre
François Bayrou, a déclaré sur France Inter que l'abbé Pierre avait "marqué le siècle" et que la fondation Emmaüs était "une œuvre humaine formidable" : "Des milliers et des milliers d'hommes sans espoir ont pu se reprendre en main, se remettre debout en refusant tout appel à l'assistance. Ils sont debout parce que ce petit homme-là en soutane, avec ce caractère indomptable a voulu leur tendre la main". Et François Bayrou de rappeler qu'il avait également "un attachement particulier" pour cet homme qui a été "député de sa famille" politique, il s’agit des démocrates chrétiens du MRP. Ceci me donne l'occasion de vous renvoyer vers le site du MRP qui est en lien sur mon blog. Le MRP était un grand mouvement populaire et André Diligent me disait souvent combien il regrettait cette période d'authencité militante. Un journal permet de se replonger dans le climat de cette époque. Elle s'intitule: "le MRP vous parle".
Pour en savoir plus: www.amicalemrp.org
Pour réentendre l'appel du 1er Février 1954: http://www.emmaus.asso.fr/publications/appel2.html
16:35 Publié dans Réflexions politiques | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : udf, politique, bayrou
20/01/2007
www.jelavaisdit.com
A voir ... Une chose est sûre: ce sont les Français qui détiennent la clé de cette élection majeure ! |
09:20 Publié dans 2007 | Lien permanent | Commentaires (2)
05/01/2007
Bonnes et mauvaises nouvelles
Les sondages viennent de nous livrer une bonne nouvelle, si l'on peut dire: "La pauvreté et la précarité (17%) devant le chômage (15%) et le pouvoir d'achat (13%) sont les thèmes qui pèseront le plus dans le choix des Français pour la présidentielle, selon un sondage BVA-Orange. L'insécurité, thème majeur du scrutin de 2002, n'arrive plus aujourd'hui qu'en 6ème position avec 8%, souligne cette enquête". Enfin, on va pouvoir enfin parler des vrais enjeux ! Au titre des mauvaises nouvelles, les thèmes dits extérieurs reculent fortement: "Parmi les trois thèmes les moins cités figurent la politique étrangère (12ème et dernière position avec 1%), la dette publique de la France (3%) et aussi, ce qui est plus remarquable, l'immigration (3%), avance BVA". On va donc beaucoup parler de la France ces prochains mois. Mais n'est-ce pas là le sens d'une élection présidentielle nationale ?
13:45 Publié dans 2007 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : udf, bayrou, politique, 2007
Anne Diligent ( 1951 - 2006 )
L’enfant et ses mystères.
Toutes celles tous ceux qui ont côtoyé, entouré, aimé des enfants comme Nanou savent que c’est en se donnant de la peine pendant des mois et des années pour essayer de les comprendre, que l’on trouve chez eux bien plus de ressources, bien plus de profondes résonances que l’on aurait pu seulement l’imaginer.
En retour et depuis sa naissance, Nanou a su aimer d’instinct et elle a su créer autour d’elle en permanence des atmosphères privilégiées. Qu’il s’agissait de ses parents, d’Irma sa nounou, de ses cousines et cousins, de ses oncles et tantes, des éducateurs des lauriers, de toutes ses amies, de toutes celles et ceux avec qui elle passait du temps ou juste quelques instants, Nanou savait créer des ambiances particulières. Elle savait donner à chacun des parts de bonheur. Un don de Nanou.
Dès son enfance, Nanou est volontaire.
A 5 ans, elle reconnaît toutes sortes d’objets usuels : des chaussures, une serviette, un ramasse-poussière. Elle ne sait pas manger seule mais elle commence à boire seule. Elle se sert de ses mains et surtout de ses pouces. Elle était attaché à son chien " Boby " qu’elle a appelé par son nom dès le 3ème jour et son grand plaisir était de l’imiter. Elle aimait mordre, une habitude qu’elle n’avait jamais vraiment perdue.
Très jeune, Nanou reconnaissait les routes qu’elle parcourait avec les uns et les autres. Sa cousine Pascale qui l’a accompagnée au quotidien pendant 25 années, avait en permanence à côté d’elle bien plus qu’une compagnie : un très sérieux co-pilote qui goûtait intensément à ces moments de grande liberté.
Nanou avait ses objets fétiches. Elle promenait toujours avec quelque chose à montrer, soucieuse d’attirer l’attention, d’entrer en relation.
Nanou savait qu’elle faisait rire en faisant certaines mimiques et elle ne faiblissait jamais. Il n’y avait que son père pour la stopper net dans un grand : " Nanou, si tu continues comme ça, je pars à Paris ". Nanou aimait les plaisanteries, les farces. Elle aimait rire de bon cœur.
Nanou aimait la musique et elle jouait du tambourin. Nanou avait son propre vocabulaire et il existe un dictionnaire " Nanou ", unique en son genre et qui répertorie notamment la liste des surnoms de ceux qu’elle aimait tant.
Nanou aimait le repos de la mer d’Ambleteuse, elle aimait les vacances. Elle envoyait toujours une carte à sa famille et à ses amies.
Nanou était profondément humaine mais la nature est parfois rebelle.
Son handicap l’amenait à des examens médicaux fréquents. Tous les examens de la tête aux pieds sont difficiles, non pas pour Nanou mais pour les médecins eux-mêmes. Hospitalisée à plusieurs reprises, c’était toujours salutaire et la mention des spécialistes à l’égard du médecin traitant était invariable : " Je la rends à votre surveillance et à vos bons soins ".
Tous les traitements faisaient l’objet d’un suivi attentif comme l’attestent les notes médicales comme celle-ci datant de 1990, signée Michel Ribet : " L’entourage familial et celui des Lauriers est considéré comme très attentif et il n’y a pas lieu de croire qu’il y aura détérioration dans l’avenir dans la mesure où les conditions extérieures ne seront pas bouleversées ".
L’équilibre de Nanou a longtemps tenu dans ce rapport de confiance entre parents, médecins, équipes éducatives des Lauriers.
Nanou a ainsi eu une paire de médecins traitants parmi lesquels le dévoué Docteur Plisson mais aussi nombre de kinésithérapeutes. Elle avait ces derniers temps beaucoup de mal à marcher. Ses jambes lui faisaient mal mais elle était pleine d’entrain quand il s’agissait d’aller rencontrer les jeunes médecins gériatres des Bâteliers à Lille. Aux médecins et équipes en tous genres, elle savait aussi donner. Dernièrement, elle s’était attiré la sympathie des auxiliaires de vie qui venaient chaque matin pour sa toilette.
Les conditions extérieures dont parlait la note de 1990 ont été bouleversées par le départ de son père en 2002 et puis par ceux de sa Tati Denise et son Tonton Alain qu’elle affectionnait beaucoup. Elle savait leur faire la fête et ce sont ces moments de fête qui lui ont inévitablement manqué ces dernières années.
Car si les résidantes ont besoin des résidantes, Nanou a su trouver sa place au foyer Les lauriers où elle avait ses nombreuses amies dont Marie-France. Nanou, elle, attendait de pouvoir rejoindre un petit foyer de vie au sein de la structure " Les Lauriers ". Nanou vieillissait mais il était permis de penser qu’elle pouvait envisager une retraite plus paisible, entrevoir une fin de vie plus apaisée. Mais le cœur, la tête, les jambes, tout cela devenait lourd à porter. Vieillir c’est difficile pour tout le monde mais c’était jusqu’à présent interdit aux enfants comme Nanou. Nanou n’aura pas connu cette période de la vie mais d’autres la connaîtront. C’est pour eux que beaucoup d’entre-vous qui êtes réunis aujourd’hui se battent au quotidien et soyez en les uns et les autres vivement remerciés.
Mais les résidantes ont aussi besoin des adultes, de repères. Nanou était la seule enfant vivante de Danielle et André Diligent. Leur amour pour Anne était immense et celles et ceux qui ont connu les époux Diligent savent ce que le mot immense peut vouloir dire. L’amour était leur baguette magique devant quoi tout cède : l’impatience, l’irritation, la fatigue et la souffrance même. Anne, tu as bénéficié d’un amour immense de tes parents que tu retrouves maintenant.
10:47 Publié dans Diligent André | Lien permanent | Commentaires (0)