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02/03/2006

Ma position sur l' A 24

Je mets ici en ligne ma réponse à Michel DELEPAUL, maire de Bois Grenier, qui m'a demandé ma position sur ce dossier.

Lomme le 1er Mars 2006

Monsieur le Maire,

 

J’ai bien reçu votre lettre dans laquelle vous prenez position contre l’ A 24 et vous me demandez ma position sur le projet. Comme vous avez sûrement adressé la même lettre à mes collègues conseillers généraux et au député de la circonscription, je vous réponds en leur adressant copie de ma lettre ainsi qu’aux maires des communes de mon canton et aux élus de Lille Métropole Communauté Urbaine.

 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il me semble important de rappeler certains points relatifs aux déplacements internes à l’agglomération lilloise (2 millions de déplacemements / jour).

 

Tout le monde est d’accord pour inverser des tendances lourdes. Vous n’êtes pas dans le périmètre de la communauté urbaine mais à sa porte. Vous savez déjà ou je vous l’apprends, mais les décideurs de LMCU ont anticipé ces évolutions modales avec un Plan de Déplacements Urbains (PDU). La répartition modale en faveur des transports en commun affiche une ambition claire : passer de 8% à 15% dans les meilleurs délais. C’est un enjeu auquel les élus sont accrochés et j’entends encore Paul Astier expliquer : " Nos concitoyens ont une fringale de déplacements, malgré 2 milliards d’euros pour les transports publics en 10 ans, on a tout juste pu conserver la part de marché des tranports en commun à 10% ".

 

Vous voyez le chemin à parcourir au regard des sommes déjà mises en jeu. Dans les villages de la communauté de communes, dans leur très grande majorité, vos habitants utilisent la voiture parce que vous êtes hors périmètre LMCU et que vous n’avez pas en tant que communauté de communes les moyens d’un P.D.U ambitieux.

 

A ce stade, je me permets une première interrogation : n’avez-vous pas, au regard même de cette problématique des déplacements, vocation à rejoindre Lille Métropole Communauté Urbaine ? Histoire de mettre en accord les discours et les actes.

 

***

 

S’agissant de la problématique de l’autoroute, nous devons avoir en tête quelques éléments objectifs sur la mobilité.

 

  • Elle va progresser de 40% pour les personnes comme pour les marchandises d’ici 2020. On prévoit même une progression de 80% chez nos voisins, ceux là mêmes dont on vante toujours les mérites. J’y reviendrai.
  •  

  • L’enjeu d’une autoroute dans la métropole c’est bien de permettre à plus de 11.000 camions/jour d’éviter les bouchons de la métropole mais aussi de désengorger l’A 1, la Voie Rapide Urbaine (VRU), la RN 41 et la rocade nord-ouest des flux routiers de transit.
  •  

 

Nous devons également avoir en tête quelques éléments objectifs sur l’intermodalité.

 

Tous les états européens qui ont développé des politiques très volontaristes de développement du rail et dans une moindre mesure des voies navigables, sont nettement mieux équipés que la France en autoroutes. Il n’y a aucune incompatibilité entre une politique de développement durable, donnant sa préférence au réseau ferroviaire ou à la voie d’eau, et un réseau autoroutier varié et de qualité.

 

***

 

Je croyais sincèrement que nous partagions l’ensemble de ces préoccupations. C’est la raison pour laquelle je me dois de marquer mon étonnement sur le premier point de votre lettre, à savoir votre diabolisation de l’autoroute. Sous cette forme, elle est récente, puisque aussi loin que je replonge dans mes archives, je relis :

 

  • Voix du Nord, 9 Novembre 2003 : " L’A 24 ne devrait passer que derrière la zone industrielle à la limite du territoire. A priori, nous ne sommes pas concernés. Mais en réalité, nous ne savons rien, le projet de tracé n'est absolument pas figé. (…) La meilleure solution, ce serait le passage en déblai qui piège le bruit ". Michel Delepaul.
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  • Voix du Nord, 18 janvier 2006 : " Les élus souhaitent le maintien du tracé historique, si l’A 24 doit se faire, avec une intégration environnementale de très haute qualité ". Michel Delepaul.
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  • Voix du Nord, 19 Janvier 2006 : " S’il y a A 24, c’est le tracé historique ou rien ! Il n’y a pas de raison que les Weppes soient massacrées au profit des populations urbaines ". Michel Delepaul.
  •  

 

S’agissant des Weppes, je note que depuis longtemps le maire d’Englos, Jacques Pastour, s’est positionné pour cette autoroute nouvelle. Idem pour Frédéric Motte, le maire de Beaucamps-Ligny. Idem pour Jules Hayart, maire d’Herlies, commune directement concernée par le tracé historique. Ce dernier déclarait encore récemment : " Ma démarche n’est pas de rejeter chez les autres ce que je ne veux pas chez moi. J’attends des arguments. (…) S’il doit s’y maintenir (le tracé historique), il faut que le territoire en ait des avantages, à savoir une desserte, pour favoriser son développement ".

 

A ce stade, il me semble normal de poser une seconde question. Le temps n’est-il pas venu pour les élus des Weppes de se fédérer ? J’ai, en ce qui me concerne, suggérer voici des mois, la constitution d’un SIVOM des Weppes qui pourrait englober de nombreuses communes du Pays de Weppes et être à la fois une instance de concertation et de promotion de notre territoire, notamment au sein du territoire métropolitain.

 

Le dernier épisode en date de la piscine ne démontre t-il pas l’urgence d’une telle structure de concertation ? Le souhaitez-vous, oui ou non ? Dans ces conditions, nous pourrions avoir une véritable vision de notre territoire et défendre une vision commune sur une infrastructure telle que l’A 24 dont l’enjeu dépasse de loin les seuls intérêts de la communauté de communes que vous présidez.

 

La seule structure informelle qui existe ce sont les réunions épisodiques organisées par le député de la circonscription. Sur le projet d’autoroute, elles ont amené des prises de position que je n’ai pas personnellement cautionnées. C’est la raison pour laquelle, là encore, je voudrais rafraîchir les mémoires :

 

  • Compte-rendu du 5 juillet 2004, vous étiez parmi les présents. " En conclusion de cette réunion, Yves Durand propose la commission d’un groupe de suivi d’élus des secteurs afin de rencontrer le directeur régional de l’équipement pour lui exposer la position de l’ensemble des maires de la 11ème circonscription. S’agissant de la définition du fuseau du futur tracé, dont l’étude sera menée dans le courant du second semestre 2004, les élus demandent d’élargir la zone d’étude au département voisin du Pas de Calais avec un raccordement à la RN 58 belge au nord-ouest d’Armentières ". Cela ne s’invente pas.
  •  

  • Compte-rendu du 22 octobre 2004. D’abord vos propos : " Michel Delepaul est également favorable à l’ A 24 sous réserve d’une négociation préalable pour sa parfaite insertion dans l’environnement. C’est la raison pour laquelle il est pour anticiper la décision de l’Etat en proposant un faisceau de tracé ".
  •  

  • Suite à cette réunion, un courrier est parti au Ministre Gilles de Robien : " Les élus se sont déclarés très favorables à cette liaison autoroutière au sein du territoire métropolitain, rappelant au passage que cette liaison peut remédier à des difficultés de circulation désormais quasi-constantes de plus en plus aiguës et dangereuses sur l’A 25, à l’entrée de Lille, sur la rocade nord-ouest de Lille déjà saturée, sur l’A 22 où la circulation est de plus en plus problématique et sur le réseau des principales infrastructures reliant les " pôles urbains " que constituent Armentières et la Bassée " d’une part. D’autre part, elle peut " offrir des perspectives de développement induit, liées à la liaison améliorée de Dunkerque à la Plate-forme Delta 3 de Dourges, liées à l’amélioration de la liaison sur le Versant Belge métropolitain, Lille et le Bassin minier, dont nous savons que la coopération de plus en plus active constituera un atout majeur de développement d’intérêt national ". Et Yves Durand de conclure à l’adresse du Ministre : " Ce contexte, vous l’avez compris, plaide pour l’adoption d’un tracé métropolitain que les élus attendent avec sérénité et engagement ".

 

Pas un élu n’a démenti ces propos et la lettre est bien partie au Ministère. L’élu UDF que je suis, et le compte-rendu l’atteste, a " posé le problème de l’échelle du débat ". Denis Vinckier " aurait préféré un débat au niveau du département rappelant la proposition de Madame Létard, Sénatrice, sur un tracé plus à l’ouest de la métropole ".

 

Compte-tenu de tous ces éléments, une autre question me vient naturellement à l’esprit : pourquoi revenir aujourd’hui sur ce qui a été une position unanime des maires ?

 

Est-ce la peur des électeurs ? Si c’est le cas, il me semblait au contraire que l’enjeu de la politique était de rechercher des solutions à des problèmes complexes, en organisant des concertations et en étant garant de l’intérêt général. Pourquoi personne n’a voulu défendre le tracé par la Flandre ? Parce que vous étiez, les maires, collectivement favorables au tracé métropolitain.

 

***

 

En ce qui me concerne, je suis vacciné sur les revirements de dernière minute puisque le propre président de ma formation politique a opéré un virage spectaculaire sur cette question. Le même qui déclarait avec nous le 25 juillet 2004 que l’A 24, " véritable autoroute de transit pourrait se connecter sur l’autoroute Ypres-Courtrai ", était aussi convaincu que " la connection en métropole conduirait inévitablement à la thrombose ". Il est aujourd’hui contre l’autoroute.

 

Ce revirement d’un élu UDF m’a beaucoup surpris et marqué car le Ministre de l’Equipement avait intégré la dimension que nous défendions de concert, députés et sénateurs de l’UDF, conseillers généraux UDF, conseillers régionaux UDF, maires UDF, en métropole et dans la Flandre. La preuve est fournie par sa lettre du 21 janvier 2005 à Monsieur le Préfet de Région, dans laquelle il précisait : " Les études seront menées en recherchant sur un périmètre large à l’ouest de l’agglomération lilloise, un tracé neuf ou des aménagements des voies existantes. Ce périmètre est limité :

 

  • A l’est, entre Lille et Lens, par les RN 47 et RN 41 jusqu’à l’autoroute A 25 et au nord de Lille par l’autoroute A 22 jusqu’en Belgique
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  • A l’ouest , par un tracé qui permettrait d’envisager un branchement en Belgique sur la liaison Ypres-Poperinge-Steenvorde ".
  •  

 

Et c’est parce que notre conviction était faite que nous avons demandé " que les services de l’Etat étudient d’autres possibilités que le tracé historique ". Les services de l’Etat ont fait ce travail que je me dois de saluer.

 

En effet, les documents de travail remis dernièrement à Amiens sont d’une grande qualité et un véritable outil d’aide à la décision que je vous invite à lire ou relire. C’est certainement la raison pour laquelle Marc-Philippe Daubresse, autre défenseur du tracé métropolitain (mais hors de son territoire d’élection) est allé en Flandre fin janvier déclarer : " Nous sommes contre l’A 24 dans les Flandres. Nous ne l’avons jamais demandée, sollicitée ". Voix du Nord Hazebrouck, 31 Janvier 2006. Lui non, vous non, mais nous UDF, oui.

 

Nous avons donc un vrai regret, c’est que cette opportunité du tracé en Flandre ait trouvé bien des détracteurs métropolitains et peu d’avocats locaux, le président du SCOT et maire d’Hazebrouck ayant trop tardé à prendre une position claire sur le sujet.

 

Ces points de contexte étant reprécisés, j’en viens donc à ma conclusion  :

 

Je reste favorable au principe de l’autoroute tel qu’énoncé dans le cahier des charges du Ministère de l’équipement :

  • Compléter l’offre de transport existante dans les régions Nord Pas-de-Calais et Picardie et offrir un itinéraire alternatif à l’A1 en améliorant le maillage du réseau.

 

  • Placer Amiens et la Picardie sur un nouvel axe d’échange et offrir à Lille et au Nord Pas-de-Calais une nouvelle ouverture sur la façade maritime.

 

  • Faire bénéficier les déplacements correspondants d’un bon niveau de service propre à réduire l’insécurité routière.
  •  

 

J’ai, dans ce cadre, défendu un passage de l’A 24 dans la Flandre avec une vision d’aménagement des territoires. Il semble cependant que ce tracé ne réponde que trop imparfaitement à l’enjeu qui consiste à dévier massivement le transit qui engorge la métropole lilloise. Je veux bien me ranger à cet argument même si pour moi le doute subsiste car il y a une logique à construire une A 24 parallèle à l’A 1.

 

Nous devons donc envisager un tracé métropolitain, celui que plébiscitent depuis longtemps de nombreux élus y compris des Weppes (Je ne refais pas ma démonstration).

 

J’avais cru comprendre qu’un raccordement de l’A24 à la route nationale 58 du réseau Belge n’était pas compatible avec le schéma de structure d’aménagement de la Flandre. C’était semble t-il, une des conclusions du rapport de la commission particulière du débat public.

 

Je continue de penser que la connexion d’une autoroute française à une route nationale belge, créera, sans dispositions nouvelles, inévitablement un véritable étranglement. C’est ce que semblait confirmer tout récemment Gilbert Deleu, bourgmestre de Comines-Warneton (Nord-Eclair 17 Février 2006) : " Je suis opposé au raccordement de l’A 24 à la RN 58 sauf si le trafic léger y arrivait. La route express telle qu’elle est n’est absolument pas prévue pour accueillir de nombreux camions. Le pont du Badou est à deux bandes, la RN 58 comporte 5 ou 6 ponts. Bref techniquement, ce n’est pas faisable ".

 

Mais il y a un temps pour le diagnostic, un temps pour le débat et un temps pour l’action.

Sur ce dernier point, le Directeur Régional de l’Equipement, présent lors de la réunion que vous avez organisée à Radinghem-en-Weppes, a précisé que des études sur ce point étaient aujourd’hui lancées en partenariat avec les autorités belges. Nous devons en prendre acte. .

Il faut donc selon moi se pencher maintenant sur cette solution avec un esprit de responsabilité. C’est ce à quoi je vous invite ainsi que l’ensemble des élus de Weppes.

Il faut en finir avec les numéros de claquettes devant nos concitoyens. L’heure est au courage politique !

Restant à votre disposition, je vous prie de croire, Monsieur le Maire, en l’expression de mes cordiales salutations.


 

Denis Vinckier

Conseiller Général du Nord


 

  • Copie aux maires de la communauté de communes des Weppes
  • Copie à Bernard Haesebroeck et Philippe Waymel, Conseillers Généraux
  • Copie à Yves Durand, Député du Nord, Maire délégué de Lomme
  • Copie aux élus de LMCU

27/02/2006

A 24 : pétition à l'UDF. On marche sur la tête !

La pétition anti-A 24 est lancée à l'UDF-Nord

 

Mais ça fonctionne comme un quiz aux militants. C'est en tous cas, le sens du mail envoyé par Gérard Caby à l'ensemble des militants.

Si tu as envie de rester neutre ou de ne pas t’en mêler (ce qui est très compréhensible ajoute Gérard Caby (curieux non ?), tu ne tiens pas compte de la suite : c’est la Réponse A. Réponse B, tu n’es pas d’accord, n’hésite pas à le dire, avec tes arguments, sur le blog ( http://udf59.devdurable.free.fr ) : des élus se sont déjà exprimés… Au passage, Gérard Caby a écrit à Francis Vercamer et Valérie Létard, deux parlementaires dont il a jugé qu’ils étaient restés muets sur le sujet jusqu’à présent. Réponse C : Si tu es d’accord, tu est invité à mettre la pétition sur ton blog. Réponse D : tu es tout-à-fait d’accord : tu remplaces le nom de Gérard et ses coordonnées par les tiennes, tu tractes ou tu fais signer (tu fais parvenir les pétitions après, pour que Gérard les transmette au collectif), tu colles… et tu prends toutes autres initiatives qui pourraient " booster " cette campagne (dont, d’ailleurs, la démultiplication auprès de ceux de nos adhérents qui n’ont pas de blog… en leur demandant eux aussi de respecter ce qui dit ci-dessous à propos de la non-modification des textes).

 

Voilà comment la démocratie s’organise à l’UDF. Après la prise de position personnelle du Président de l’UDF Nord, des militants zélés se sentent pousser des ailes au mépris des règles les plus élémentaires de la démocratie interne. Une telle initiative a été rendue possible par le virage opéré sans concertation par Olivier Henno sur ce sujet majeur. Jusqu’où ira t-on ?

 

En ce qui me concerne, je rendrai dans quelques jours publics mes arguments tant je suis ulcéré par l'hypocrisie générée sur ce dossier.

23/01/2006

L'autoroute de la discorde

En prenant tout le monde par surprise, Olivier Henno a d’abord fait un communiqué le 19 Janvier, jour de la réunion d’Amiens sur les fuseaux de l’A 24 puis écrit au Ministre des Transports en exercice pour à la fois noter que « Le débat sur l’A24 semble à présent se réduire à une guerre des tracés » et pointer du doigt que les « arguments avancés par les représentants des territoires concernés par l’un des 4 fuseaux peuvent se résumer par cette formule : chez moi, ce n’est pas possible, faisons plutôt passer l’autoroute chez mon voisin... ». Sur ce point, le raccourci est saisissant et pas exact, notons-le. Mais la nouveauté réside là où Olivier Henno endosse les habits de l’écolo-humaniste : « Depuis avril 2003, le prix du baril de pétrole a augmenté de 250%. Il est passé de 25 dollars à plus de 60 dollars (…) Tous les économistes nous disent que ce n’est qu’un début et que le développement de la Chine (1,4 milliard d’habitants) et de l’Inde (1 milliard d’habitants), économies extrêmement dépendantes du pétrole, va accroître la flambée des prix, voire déboucher sur la pénurie. N’est-il pas temps d’anticiper et de préparer l’économie française et européenne à « l’après pétrole » ?

Voilà pourquoi « après réflexion » dit-il, « il faut reconnaître que l’autoroute A 24, ex A 1bis, projet réalisable compte tenu des recours potentiels au plus tôt en 2020, est en réalité un projet des années 70, devenu complètement obsolète : un projet consommateur de béton, de bitume et de gasoil pour un trafic oscillant entre 2500 et 10 000 véhicules par jour, et soulageant finalement ni le trafic de l’A 1, ni celui de la rocade Nord Ouest, a perdu tout son sens ». Et de suggérer d’avoir « le courage de renoncer à la facilité de la réponse immédiate, de faire un autre choix, et de nous projeter vers l’avenir : BGV (Bateaux à Grande Vitesse) ; canal Seine Nord ; autoroute ferroviaire (…) Pourquoi ne pas consacrer les crédits de l’autoroute A 24 pour accélérer la mise en œuvre de ces solutions d’avenir ? ». Et de conclure : « A l’heure des accords de Kyoto, de la prise de conscience de l’obligation de diminuer les gaz à effet de serre, les investissements publics en matière de transports publics doivent à présent servir un seul objectif : en finir avec le tout routier et rééquilibrer l’usage des modes de transports en faveur de la mer, de la voie d’eau et de la voie ferrée ».

Avec de tels arguments, une chose est désormais sûre, Olivier Henno tourne le dos à Lesquin pour le futur Grand Stade et annonce son ralliement au site de Lille Sud bien desservi par les transports publics. Reste que si Olivier Henno a développé son message « après réflexion », il l’a fait « sans concertation ».

Etait-ce bien normal ? Non répondent pour l’instant deux de ses collègues. D’abord Dominique Hallynck, conseiller général de Bailleul, par mail : « Si sur le fond je ne suis pas loin de partager ton avis sur l'utilité d'une autoroute supplémentaire, il me semblait que nous avions jusqu'à présent plutôt défendu une vision et une action commune (cf conférence de presse de 2004). Jusqu'à présent, je me suis efforcé de convaincre les opposants qui se sont manifestés à s'exprimer sur l'intérêt et le choix des tracés en arguant du fait qu'en l'état actuel, la décision de réaliser l'autoroute était prise, irrévocable et que s'opposer "bêtement" à l'A24 empêchait de s'exprimer sur le choix d'un tracé ». Et de conclure : « Il faudra que nous ayons une discussion à ce sujet lundi (voir supra) et essayer d'avoir une position commune afin de ne pas avoir à gérer les contradictions localement sur un sujet particulièrement sensible... ».

Denis Vinckier, conseiller général de Lomme et des Weppes, et donc totalement concerné par la prise de position de son collègue, a réagi sur son blog avec un commentaire repris en presse locale : « De manière totalement surprenante, Olivier Henno opére un virage à 180° avec toutes les positions qui étaient les siennes depuis 15 ans. Le tracé par la Flandre était une position concertée de l’UDF Nord. Incontestablement, le communiqué d’hier est le fruit d’une décision personnelle, argumentée certes mais qui aurait du faire l’objet d’un débat des élus UDF dans la mesure où elle constitue une rupture. En l'état actuel, cette position n'engage nullement le mouvement UDF et ses élus sur les territoires ». Les conseillers généraux UDF sont en séminaire ce lundi 23 Janvier toute la journée et le même soir, Martin Igier consacre son émission sur France 3 à 18h30 au renoncement à l’autoroute A 24. Invité : Olivier Henno. Le climat est totalement tendu entre Olivier Henno et Denis Vinckier. Si le second reproche au premier d’avoir posé un acte d’autorité sans concertation, le premier reproche au second de ne pas l’avoir rallié tout simplement au moment où il découvrait sa position dans le journal. Le sujet est complexe. Certes, il pose des enjeux environnementaux mais on ne pourra pas faire l’économie de regarder les tracés métropolitains à la loupe.

Dans un tel schéma, Denis Vinckier ne peut exclure l’hypothèse de défendre le tracé historique pour lequel les emprises sont réservées depuis plus de 30 ans. Il rappelle à cet égard que « l’on ne peut voir l’affaire par le petit bout de la lorgnette, cette autoroute c’est aussi un besoin pour la Picardie et le Pas de Calais y compris pour toute la zone comprise entre Béthune et La Bassée. Il suffit de regarder une carte, ça saute aux yeux. Ne pas trouver un débouché en Belgique pour cette autoroute, c’est se condamner à voir de plus en plus de camions belges, hollandais sur l’A1. Avec les techniques modernes qui vont se développer, téléguidage par satellite notamment, dans 10 ans, les logiciels seront tout à fait au point pour orienter des camions vers un axe de désengorgement de toute la métropole qui ira elle dans 10 ans de Lille à Lens ! ».

16/01/2006

A 24: marre du double langage et des menaces

L’année 2006 sera celle de l’A 24. C’est ce que tout le monde annonce, les élus de tous bords en ont fait un thème majeur de leurs vœux et les associations de tous bords annoncent des mobilisations. Bien des élus, et je le regrette, manient sur ce dossier le double langage politicien et les associations brandissent quant à elles déjà la menace du bulletin de vote. Pouvons-nous sortir de ces comportements démagogiques aux allures de caricatures ? Oui, mais encore faut-il prendre de la hauteur par rapport aux enjeux. Aux élus et aux associations de balayer devant leurs portes. L’enjeu, tout le monde pourrait le partager : qui ne veut pas en effet soulager le trafic de l’Autoroute 1 et désengorger le trafic dans la métropole à vingt ans ? Reste que dans le débat sur le tracé, deux visions s’opposent. D’abord celle du tracé dit historique, parce que sa définition date d’une trentaine d’année, à une époque où l’on envisageait déjà de doubler l’A 1 construite quelques décennies plus tôt. S’il présente l’avantage d’être " opérationnel " avec des emprises foncières réservées dans les différents documents d’urbanisme, il prend néanmoins aujourd’hui le chemin de zones très urbanisées. D’où la volonté exprimée par des élus comme Marc-Philippe Daubresse de faire déboucher la future A 24 au pont du Badou entre Houplines et Frelinghien, c’est à dire disons-le aussi aux portes du territoire qu’il administre. Reste que cette solution n’est pas soutenue par les maires des communes concernées de Houplines, Frelinghien et La Chapelle d’Armentières qui viennent de se faire entendre et par leur conseiller général, élu d’Armentières, Bernard Hasebroeck, mon collègue du Département, qui continue lui de militer contre vents et marées pour le tracé historique via Ennetières-en-Weppes, Bondues et Roncq en direction de l’A 22. Disons enfin que le tracé historique est historique et donc certainement dépassé, c’est à dire qu'il n'est plus vraiment adapté aux enjeux soulevés. Il nourrit finalement une guerre de tranchées entre élus métropolitains qui tentent dans une ultime phase de se repasser la patate chaude. C’est dans ce contexte d’un tracé que je qualifie donc de dépassé que s’est incontestablement inscrit puis imposé au moins dans le débat un tracé plus à l’ouest, envisagé avant tout comme un vecteur de développement pour tout un territoire " coincé " entre Lille et Dunkerque : la Flandre Intérieure. C’est cette hypothèse qui semble aujourd’hui plaire davantage aux Belges, les mêmes qui ne se retrouvaient peut-être pas du tout dans la philosophie d’un arrêté ministériel de 2004 définissant l’A 24 par une bien curieuse association entre deux capitales régionales et un pays : " Amiens-Lille-Belgique ". La Belgique cul-de-sac, les belges n’en veulent pas. Ils l’ont dit de manière claire. Ce dont ils semblent vouloir et ce dont nous devrions vouloir ensemble, c’est à dire élus et associations du Nord et du Pas de Calais, c’est d’un véritable axe de transit, maillon essentiel entre l’A 26 et l’A 25 mais chaînon manquant aujourd’hui. Dans ces conditions, je ne peux que m’élever contre ceux qui simplement disent " Non à l’A 24 ". C’est là un mauvais slogan et comme tous les slogans, il cache de nombreuses hypocrisies, à commencer par celle de ne pas vouloir l’autoroute chez soi, le fameux syndrome "NIMBY" : " Not In My Back Yard qui signifie " pas dans ma cour ", c'est-à-dire " mettez vos nuisances ailleurs que dans mon jardin ". Il faut sortir de ce débat stérile et imposer l’idée qu’une autoroute peut aussi desservir des territoires qui économiquement et socialement en ont besoin. Le directeur régional de l’équipement a tenu des propos équilibrés et mesurés. Laissons-le organiser les choses. La concertation fera le reste. J’en suis convaincu.

15/01/2006

Carrefour de la Pichotte - actualité

A Frédéric Motte, Maire de Beaucamps-Ligny

Monsieur le Maire,

Vous avez choisi de passer à la vitesse supérieure sur un sujet que j’ai pris à bras le corps, à savoir la sécurisation du carrefour de la Pichotte à cheval sur les communes de Beaucamps-Ligny et Radinghem-en-Weppes.

 

Nous sommes en contact sur ce dossier, vous ayant jusqu’à présent parfaitement informé de toutes mes démarches. Pour la bonne compréhension des choses, je tiens à repréciser des éléments de chronologie après avoir rappelé que l’une des difficultés de ce dossier a pu venir du fait que Beaucamps-Ligny est dans le périmètre de la Communauté Urbaine de Lille quand Radinghem-en-Weppes appartenant à la Communauté de Communes des Weppes est hors périmètre Communauté Urbaine.

 

Ceci étant rappelé, le département fonctionne avec des plans routiers quinquennaux et il est exact que l’opération « sécurisation de la Pichotte » n’avait pas été inscrite dans le plan routier 2000-2005… qui avait été discuté en 2000. En ce qui me concerne, j’ai été élu conseiller général en mars 2001. Le 28 Juin 2002, vous m’avez transmis copie d’une lettre adressée à Monsieur Bernard Derosier, Président du Conseil Général où vous exprimiez votre souhait « d’implantation de feux tricolores qui fonctionneraient à certaines heures de la journée. Les accidents quasi-quotidiens sont parfois mineurs mais parfois beaucoup plus graves et nous obligent à trouver une solution ».

 

Suite à cette lettre, j’ai évoqué cette question avec le fonctionnaire territorial, subdivisionnaire départemental, Monsieur Joël Mayet. Nous avons de manière sérieuse évoqué à la fois l’opportunité de retracer la courbe de la route départementale (en venant d’Escobecques) et ce de manière à gagner en lisibilité. Je me suis même interrogé sur une autre opportunité consistant à contourner le village avec la possibilité de requalifier l’entrée du village de Radinghem-en-Weppes. Suite à cet échange, j’ai confirmé par courrier daté du 15 octobre 2002 à Monsieur Mayet la nécessité que nous avions de vous « donner une réponse sur la faisabilité ou non de la pose de feux tricolores ».

 

Nous avons donc convenu qu’une réunion devait réunir les maires des deux communes, les services du département et les services communautaires. Une réunion s’est tenue en mairie de Radinghem-en-Weppes le 13 Décembre 2002. Monsieur Vromant, fonctionnaire chargé des ouvrages de sécurité au Département était présent. Nous avons d’une certaine manière acté ce jour-là la nécessité de mettre à l’étude la pose de feux tricolores au carrefour de la Pichotte, laissant de côté la solution du contournement mais gardant à l’esprit l’opportunité de rectifier à terme la courbe à l’entrée de Radinghem-en-Weppes.

 

Les années 2003 et 2004 ont été consacrées à la réalisation du Plan Routier départemental 2000-2005. Le 13 décembre 2004, Rémi Pauvros, vice-président du Conseil Général chargé des infrastructures, a réuni les maires du secteur à Loos pour faire le point sur l’actualisation du Plan Routier Départemental. Vous n’étiez pas présent mais Jacques Pastour, Maire d’Englos, a pu insister devant le vice-président sur l’enjeu de sécurisation du carrefour. Monsieur le Maire de Radinghem-en-Weppes a abondé dans le même sens. Cette réunion des maires se tenait préalablement à une réunion très importante des conseillers généraux.

 

C’est ainsi que le 13 Janvier 2005, lors de la commission d’arrondissement des conseillers généraux, nous avons examiné le Plan Routier et les inscriptions au Plan. Le « Carrefour de la Pichotte » n’était pas inscrit au Plan et c’est suite à mon intervention que Bernard Derosier, Président du Conseil Général et président de séance au côté de Rémi Pauvros, vice-président chargé des infrastructures, a accepté que « eu égard à son caractère accidentogène et son faible montant (200.000 euros), l’opération soit finalement intégrée au Plan Routier 2005-2010 ». D’où ma communication du 13 Janvier 2005 me « félicitant de cette décision ».

 

Nous nous sommes rencontrés en mairie de Beaucamps-Ligny en mai 2005 et vous me précisiez que « pour faire avancer le dossier en communauté urbaine, il serait utile que le département transmette l’avant-projet sommaire aux services communautaires ». Là-dessus, Monsieur Joël Mayet, subdivisionnaire départemental m’a confirmé par lettre du 1er Juillet, lettre dont je vous ai adressé copie, les points suivants : « L’avant-projet n’est pour l’instant pas monté pour cette opération inscrite au Plan Routier en opération complémentaire et il convient de demander son inscription en opération prioritaire à l’occasion de l’actualisation annuelle ». Et Monsieur Mayet de préciser et sans préjuger de son inscription en opération prioritaire, les critères plaidant pour son inscription : « le caractère dangereux du carrefour, l’augmentation de la circulation due à des reports de trafic à partir de la RN 41 (7200 véhicules/j dont 4% de PL sur la RD 141b) et les demandes réitérées des maires depuis plusieurs années ».

 

Lors de la réunion des conseillers généraux du 20 octobre 2005, l’opération NLLG211 – RD 62/141b – Réaménagement de carrefour, a refait l’objet d’une nouvelle intervention de ma part. J’ai pu, au sortir de cette réunion, vous confirmer que l’opération était bien inscrite au Plan avec des études pouvant être envisagées pour l’année 2006. L’opération est ainsi prioritaire au sens où elle est inscrite dans les réalisations départementales au même titre que plusieurs centaines d’autres opérations sur le territoire de l’arrondissement de Lille.

 

Dans ces conditions, vous pouvez considérer que les choses ne vont peut-être pas assez vite. J’ai plaidé le 20 octobre 2005 pour des études rapides en 2006. Mais je ne peux pas vous laisser mettre en cause les services départementaux qui font au quotidien un travail remarquable. Le conseiller général du canton ayant dans cette affaire fait le maximum, l’année 2006 sera donc celle des études et nous devons nous mobiliser utilement pour que les travaux soient maintenant réalisés dans les meilleurs délais. Je ne peux vous donner d’éléments de calendrier plus précis et il appartient maintenant au vice-président du Département de vous donner son sentiment.

 

Dans ce contexte, je juge votre mobilisation utile même si elle jette une suspicion inutile sur le travail des élus, ce que je regrette. C’est la raison pour laquelle j’ai tenu à repréciser ce que fut mon action sur ce projet. Néanmoins, vous pouvez compter sur ma détermination pour redire au Vice-Président Pauvros tout l’intérêt qu’il y a à aller au plus vite sur ce dossier.

 

Restant à votre entière disposition et celle de vos administrés, je vous prie de croire, Monsieur le Maire, en l’expression de mes cordiales salutations.

Denis Vinckier

Conseiller Général du Canton de Lomme