Bayrou...pas une étoile montante mais une étoile montée !

Ce soir, Alain Duhamel était à Lille. Invité par les étudiants de l'EDHEC, il m'a étonné par la concision de ses réponses...face à des étudiants bien organisés. Concis, il l'était aussi probablement parce qu'il avait un train à reprendre. Toujours est-il que ce décodeur de la vie politique française a de beaux restes. On dit qu'il se dirige vers ses 70 ans mais il ne les fait pas. Je reviendrai peut-être sur cette soirée dans les temps qui viennent. Ce soir, je voulais revenir sur une phrase d'Alain Duhamel. A un étudiant qui lui demandait qui il voyait dans sa boule de cristal comme étoile montante à droite et à gauche, il a cité pêle-mêle, Copé et Bertrand à droite, Aubry et DSK à gauche. Et l'étudiant de poursuivre: Et au centre, vous ne voyez pas d'étoile montante ? Et Alain Duhamel de dire qu'il ne voyait pas une étoile montante mais que l'étoile était peut-être montée. Il dit ne pas aimer les petites phrases et finalement celle-ci n'en est pas une. Ce qui est intéressant avec ce journaliste (oui, c'est un journaliste), c'est son regard sur la moitié d'un siècle politique. Un regard qui le porte à commenter sans cesse et sans filet une actualité galopante. Il dit aimer le risque en écrivant d'un seul jet ou en n'écrivant pas (l'art de l'improvisation). Il confesse ne plus être dans ses meilleures années, celles on l'on y arrive avec plus de facilité. Mais c'est semble t-il ce funambulisme politico-journalistique qui lui procure tant de bonheur... en avouant qu'il n'est pas pour autant quotidien. Un grand bonhomme qui sait se faire petit, cela a aussi son charme non ? A bientôt.

Maurice Druon ... et le point d'ironie.

L'Académicien Maurice Druon est mort. Disons qu'arrivé à 90 ans, il a bien profité de la vie. Né en 1918, il est notamment connu pour avoir, à la demande du Général d'Astier de la Vigerie, composé avec son oncle Joseph Kessel, les paroles d'un chant fédérateur pour les mouvements résistants. D'où ce Chant qui commence ainsi... Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? ...

Maurice Druon était avant tout un partisan de la langue française dont il disait qu'elle était d'abord "un langage". C'est à ce titre qu'il a été amené en 1995 à répondre à une lettre d'André Diligent, alors Sénateur, et qui avait fait remonter par le biais de Maurice Schumann, une requête à la commission du Dictionnaire: mettre en usage le point d'ironie !

Maurice Druon avait semblé trouver l'idée toute intéressante mais il avait conclu que l'usage d'un tel point aménerait à introduire dans toutes les machines à écrire et électroniques un signe supplémentaire. Il y voyait là des dépenses gigantesques en perspective... Et d'ajouter: nous avons trop de mal à obtenir le respect, dans la composition informatisée, des accents et de la ponctuation pour ne pas hésiter à nous risquer dans cette voie...

Et de conclure: d'autres demandes pourraient aussi surgir ? Point de virtualité pour tenir compte du réel et du virtuel ? L'ironie est en fait courament marquée par les points de suspension. Ainsi en est-il pour la plupart de nos confrères et des auteurs contemporains.

Néanmoins, Maurice Druon avait insisté: "Nous gardons votre proposition en mémoire et demanderons à l'Imprimerie nationale que ses dessinateurs étudient la chose".

Maurice Druon est mort, mais le point d'ironie a encore de beaux jours devant lui non ?

NB: Il semble que depuis le point d'ironie soit entré en vigueur... comme un signe de ponctuation qui se place à la fin d'une phrase pour indiquer que celle-ci doit être prise au second degré (voir ci-dessus le point d'ironie d’Alcanter de Brahm). Il est parfois aussi représenté par un point d'interrogation à l'envers, voire un point d'exclamation entre parenthèses : ( ! ).

Ce signe () a été proposé par le poète français Alcanter de Brahm (alias Marcel Bernhardt) à la fin du XIX^e siècle. Il fut par la suite repris par Hervé Bazin dans son livre Plumons l'oiseau (1966), où l'auteur propose aussi d'autres nouveaux signes de ponctuation. Il a été remis à l'honneur par Agnès b. en 1997 dans son périodique d'art Point d'ironie.

Ce signe n'a jamais vraiment été utilisé, sauf de manière occasionnelle par Le Canard enchaîné et dans des publications artistiques ou littéraires, et sans doute plus en raison de son originalité que pour sa réelle valeur de symbole typographique.

Toujours est-il que l'on s'en sert de ce point d'ironie...et pas seulement pour écrire.

Pour nous l'Europe, ce n'est pas une opinion mais une identité

A la question de Nord-Eclair à François Bayrou: "En quoi le MoDem est-il différent du PS ou de l'UMP sur l'Europe ? Y a-t-il des différences fondamentales ?", ce dernier a répondu:

Nous sommes différents en ceci : pour nous, l'Europe, ce n'est pas une occasion de faire campagne, c'est le seul moyen de résoudre des questions devant lesquelles nos États nationaux sont impuissants. Et ce que je vous dis là, nous le disons depuis l'origine de notre famille politique, celle de Robert Schuman, fondateur de l'Europe. C'est une seule chaîne de militants qui ne s'est jamais interrompue et qui maille toute l'Europe. Nous ne sommes pas les seuls militants européens, bien sûr, mais nous n'avons jamais cessé de l'être, contre vents et marées. Pour nous, ce n'est pas une opinion, c'est une identité.

Bon, je crois que tout est dit non ?

Le Modem lance des nouveaux outils Internet

François Bayrou, entouré des spécialistes de l’Internet Nicolas Voisin et Christophe Ginisty, a présenté à la presse ce mercredi les deux nouveaux outils Internet dont vient de se doter le Mouvement Démocrate.

www.lesdemocrates.fr, un réseau social ouvert à tous les démocrates

C’est la première fois qu’un parti politique va aussi loin en mettant en place, en construisant et proposant un réseau social sur Internet. Ce « média social des démocrates », d’une philosophie très différente des sites internet habituels, a pour but de constituer une communauté, un réseau dans lequel chacun pourra venir chercher des informations, échanger des analyses, faire surgir des évènements qui intéressent la communauté ou promouvoir des articles incitant à la réflexion.

Tous les démocrates sont invités à créer leur profil et profiter ainsi de toutes les possibilités de cet outil très ouvert : on peut y créer son blog, un groupe thématique, retrouver des « amis » sur le réseau… Tout un programme d’où pourront émerger les talents : la Une mettra en avant les meilleures plumes et les meilleures notes, ainsi qu’une Web TV et une revue de presse Internet créée par les internautes eux-mêmes.

www.forumdemocrate.fr, le premier bureau virtuel destiné aux adhérents

Destiné aux adhérents du Mouvement démocrate, le forum démocrate permet à chacun de retrouver sur internet un véritable bureau virtuel comme sur son ordinateur, mais cette fois en ligne.

Vous pouvez y ranger vos sites favoris, regarder les dernières vidéos démocrates, retrouver les adhérents de votre département inscrits sur le forum, dialoguer avec vos amis grâce à une messagerie instantanée… Vous y trouverez également un WIKI recensant une multitude d’informations sur le Mouvement Démocrate, telle une base de données documentaire, ainsi qu’un forum des actes militants, permettant à chacun de partager sa propre expérience et ses préconisations.

Un, deux, trois… cliquez ! C’est à vous qu’il appartient désormais de faire vivre le média social des démocrates et le forum des adhérents !

Retrouvez la vidéo de la conférence de presse de présentation :
http://www.dailymotion.com/user/mouvementdemocrate/video/x8hu04_conference-presse-25022009_news

www.mouvementdemocrate.fr

A lire vraiment. Marc Sangnier...

... cette personnalité attachante, aujourd'hui trop méconnue comme l'affirme Christian Hocq qui prépare un ouvrage sur Maurice Schumann: « Maurice Schumann : journalisme, politique, engagement ». En savoir plus sur : maurice-schumann.over-blog.com

Christian Hocq trouve la bibliographie de cet ouvrage sur Marc Sangnier un peu trop succinte (regrettant par exemple l'omission de Claudine Guerrier , auteur pourtant d' une thèse sur la Jeune République). Il ajoute que "ce livre ne constitue pas non plus la biographie la plus érudite écrite sur Marc Sangnier" avant d'ajouter: "Cependant, elle a le mérite d'aller droit à l'essentiel".

Si comme il l'indique encore, l'apport de l'ouvrage est constitué par sa seconde partie qui étudie les héritages et les héritiers de Marc Sangnier, du gaulliste Maurice Schumann au communiste Anicet Le Pors en passant par le socialiste Jacques Delors et, bien sûr, par le centriste François Bayrou, l'ouvrage se lit très facilement. Oui, je confirme, l'auteur journaliste, donne du charme à l'histoire de cet homme politique en n'omettant pas l'essentiel. Incontestablement, ce livre donne surtout envie de mieux connaître cette personnalité attachante, aujourd'hui trop méconnue.

Franchement, j'ai lu pas mal de livre sur la démocratie chrétienne en général et Marc Sangnier en particulier, mais ce livre-là, je le trouve éclairant pour notre époque ! Alors, je vous le conseille.