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10/06/2009

Europe: ne perdons pas de vue l'essentiel...

François Bayrou a annoncé, mardi soir, que le Mouvement Démocrate (MoDem) est favorable à une alliance anti-Barroso avec les Verts et les socialistes au Parlement européen, à l'issue d'une réunion du bureau exécutif du Mouvement Démocrate, qui a duré plus de trois heures. françois.jpg

Cette réunion, destinée à tirer un bilan des élections européennes a été "passionnée" mais "constructive", a affirmé le Président du Mouvement Démocrate devant la presse.

"Nous avons décidé que nous suggèrerions à l'ensemble de notre groupe de l'alliance des démocrates et libéraux au Parlement européen (ADLE) de rechercher les conditions d'une majorité nouvelle, qui propose une alternative et permette un autre choix que celui de M. (José Manuel) Barroso" à la tête de la Commission européenne, a déclaré François Bayrou.

"Si nous avons une majorité composée des libéraux, des démocrates, des Verts, des socialistes européens, nous pouvons proposer une alternative", a-t-il ajouté, rappelant que le Mouvement Démocrate avait proposé pendant la campagne la candidature de Guy Verhofstadt, ex-Premier ministre belge. "Nous aurons des relations de travail avec les groupes qui accepteront de participer à cette alliance, dans le cadre de coopérations renforcées", a-t-il ajouté.parlement_image_2009.jpg

03/06/2009

Hier soir, François Bayrou à Lille

Meeting_Lille_2.jpgFrançois Bayrou a plaidé mardi 2 juin pour que l'Europe devienne "une affaire de citoyens", lors d'une réunion publique à Lille. Devant 1.200 personnes réunies au Grand Palais, il a entamé son intervention en demandant une minute de silence à la mémoire des victimes de l'avion d'Air France, disparu lundi entre Rio et Paris. Il est venu soutenir la liste dans le Nord-Ouest dirigée par Corinne Lepage, qui a appelé à la mobilisation pour le scrutin de dimanche : "Seuls les partisans de l'UMP sont sûrs à 90% d'aller voter. Ne pas se mobiliser, c'est encourager l'UMP".

 

Discours de Clôture de François BAYROU :

"Mes chers amis, c'est pour nous une soirée de mobilisation, de joie, mais nous vivons dans un monde dont malheureusement les nouvelles qui nous parviennent ne sont pas toujours aussi heureuses, aussi chaleureuses que ce que nous vivons ensemble.

Il me semble que c'est bien, après les nouvelles de la journée d'hier et d'aujourd'hui, que nous ayons une pensée pour ceux qui attendent les leurs dans un aéroport, les leurs qui ne rentreront sans doute pas.

Je voudrais donc que nous respections une minute de silence pour les victimes de l'accident de l'avion d'Air France. (minute de silence)

Merci beaucoup.

Cela nous rappelle qu’aussi technologique qu'il soit, le monde contemporain est encore sujet aux accidents, aux grands drames, ce qui doit donner du prix à la vie comme nous la voulons.

C'était le premier message que je voulais vous dire.

Le deuxième message que je voudrais vous adresser, c'est un message de fierté. Vous ne vous voyez pas, mais nous, nous vous voyons, pas seulement le nombre, pas seulement la chaleur, mais cela a été relevé déjà à cette tribune, mais aussi la jeunesse de la foule que vous formez ensemble.

Pour nous, c'est un grand motif d'enthousiasme et d'espoir. C'est un grand motif de fierté pour ceux qui ont pris la responsabilité de faire naître sur le tronc d'un arbre profondément enraciné ce nouveau surgeon, cette nouvelle famille politique, le Mouvement Démocrate, dont vous êtes les acteurs, les animateurs, les sympathisants, dont vous êtes la fierté.

Merci à tous, particulièrement aux plus jeunes, d'être là.

Mon troisième message est un élément de fierté aussi, pour l'équipe que nous avons formée dans toutes les circonscriptions françaises, pour être proposée aux électeurs et pour devenir, demain, la représentation parlementaire, les députés européens de la France.

Voyez-vous, je sais très bien quel est le poids des étiquettes. Je sais très bien quel est le poids des habitudes de vote et je soupçonne d'ailleurs qu'un certain nombre de forces politiques sont ravies d'imaginer qu'il pourrait y avoir une abstention massive, car si c'est le cas, les votes automatiques pèseront davantage dans le résultat final.

Voilà pourquoi vous n'avez pas trouvé de spot d'éducation civique pour expliquer à quoi servait le Parlement européen. C'est pourtant extrêmement simple à faire. En trente secondes, on peut expliquer sur un écran quelle est l'importance du Parlement européen, comment se prend une décision européenne. Il suffit de dire simplement que toute décision européenne importante se prend par l'accord entre le Parlement européen, les représentants des citoyens, les représentants des peuples et les Gouvernements nationaux réunis en Conseil, les représentants des États.

Il faut l'accord des deux pour toute décision importante : Parlement européen, représentant des Gouvernements.

Qui propose les décisions à prendre ? Ce que l'on appelle la Commission, c'est-à-dire une institution chargée de porter l'intérêt général des Européens et qui fait appliquer les décisions.

C'est donc très simple, c'est un losange. D'habitude, on dit que c'est un triangle, mais je recommande de penser que c'est un losange : la Commission propose, le Parlement et les Gouvernements décident, la Commission exécute, point à la ligne.

En trente secondes, vous pouvez faire un cours d'éducation civique européenne.

Les pouvoirs du Parlement européen vont être beaucoup plus importants dans la prochaine étape qu'ils ne l'étaient jusqu'à maintenant, si du moins les traités modifiés sont adoptés. Cela veut dire que pour toutes les décisions européennes, si les citoyens ont de bons porte-parole, leur voix sera entendue.

S'ils ont des porte-parole désinvoltes, distraits, qui considèrent qu'aller au Parlement européen c'est une punition, car ils auraient préféré rester au Gouvernement français pour quelques uns, accéder à d'autres fonctions, pour d'autres obtenir simplement la récompense pour avoir appartenu au bon courant, celui qui a dans les élections internes terrassé les autres, alors évidemment ce n'est pas la même chose. Le poids n'est pas le même. La voix n'est pas la même. L'importance des citoyens ne sera pas la même.

Je voudrais qu’à l'entrée de cette réflexion, nous ayons en tête les vrais enjeux de cette élection et je veux vous en proposer deux.

Quel projet de société voulons nous ?

Premièrement, l'élection européenne est la seule, avec les grandes élections françaises, présidentielles et législatives qui la suivent, dans laquelle on puisse poser la seule question qui compte, celle du projet de société selon lequel nous voulons vivre. Au fond, il n'y a pas d'autre question politique que celle-là.

Les questions de partis, les questions de personnes sont secondaires par rapport à cette question toute simple : quel avenir voulons-nous ? Quel projet voulons-nous bâtir ? Que voulons-nous transmettre à nos enfants ? Quel est le monde que nous préparons pour les générations qui viennent immédiatement et les générations qui viendront plus tard ?

C'est la seule question politique qui vaille et, cette question, si vous y réfléchissez bien, portera désormais deux réponses. La première est une réponse nationale : l'avenir ne sera pas le même selon les dirigeants nationaux que les peuples se choisiront.

Il existe une multitude de questions nationales. L'Éducation nationale est une question nationale, la Justice est une question nationale, l'Hôpital est une question nationale, les services publics sont une question nationale.

Dans tous ces secteurs, il me semble aujourd'hui naturellement qu'il suffit d'ouvrir les yeux pour voir une société profondément inquiète, profondément déstabilisée, une France qui ne reconnaît pas ses valeurs et ses principes, qui est habitée par le désenchantement et trop souvent par la résignation et qui est souvent abattue, qui a le sentiment que plus rien n'est possible.

J'étais tout à l'heure à Rouen et j'ai rencontré un monsieur et une dame qui déjeunaient à une table. Je les salue, ils me disent des choses aimables et gentilles et, tout d'un coup, le monsieur me dit : "Vous savez, Monsieur Bayrou, nous, on a voté Sarkozy, on y a cru. Aujourd'hui -je cite- on est dégoûtés et pour punir Sarkozy, on ne va pas aller voter".

Je leur ai dit : "Vous faites au Président de la République, que vous souhaitez contredire, le plus grand plaisir que l'on puisse lui faire, car si en effet des Français décident de ne pas aller voter parce qu’ils sont en désaccord avec le Président de la République, cela signifie qu'ils ne laissent voter que ceux qui, dans leur famille politique, sont en accord avec lui.

C'est évidemment exactement le contraire qu'il faut faire. Nous attendons du 7 juin que la participation des Français donne au message qu'ils enverront l'authenticité que l'on est en droit d'en attendre, une réponse nationale.

Comment voulez-vous que beaucoup d'entre nous ne soyons pas atteints, blessés quand nous voyons le sort qui est fait, par exemple, jour après jour, à l'Éducation nationale, le sort qui est fait à l'université, le sentiment de désarroi et d'abandon ?!… Quand on voit le gouvernement et la majorité se lancer une nouvelle fois dans une surenchère sur le thème de la sécurité dans les établissements scolaires, comme s'ils n'étaient pas en place depuis deux ans ?!…

Pour le Président de la République, en charge de la sécurité des Français depuis sept ans, comme si ce n'était pas les mêmes et comme si nous ignorions, les uns et les autres, ce qu'il faut faire pour la sécurité des établissements scolaires.

Alors, je veux le rappeler, il n'y a pas me semble-t-il de consensus plus grand que celui-là. Pour la sécurité des établissements scolaires, il faut mettre suffisamment d'adultes en face des enfants quand on a des problèmes, suffisamment de surveillants et des surveillants expérimentés, des enseignants, des psychologues s'il le faut, pour que la loi de l'école -qui est la loi de l'autorité- soit respectée dans le cadre du collège ou du lycée où vont les enfants.

Je vous le dis : ce n'est pas affaire de brigades mobiles et ce n'est pas affaire de portiques à l'entrée des établissements scolaires. C'est au moins la dixième fois que dans les dernières années, je vois brandies ces perspectives qui cherchent à nous faire penser aux établissements scolaire du Bronx et pas aux établissements scolaires qui sont les nôtres.

J'énonce une seule affirmation : savez-vous combien d'heures il faut pour faire passer le portique aux passagers d'un avion qui va embarquer 100 ou 120 passagers ? Vous imaginez-vous que l'on va faire cela plusieurs fois par jour pour les 1000 élèves d'un collège ou d'un lycée ?!

Cela n'aura pas lieu.

Il faut davantage d'adultes lorsqu’on a des problèmes d'autorité à l'intérieur des établissements, et quand un établissement est déstabilisé, il y a une décision à prendre, c'est de choisir des établissements scolaires de petite taille dans lesquels tous les enseignants et tous les adultes connaissent tous les élèves, parce que quand ils les croisent dans la cour de récréation, ils peuvent repérer ceux qui ont des difficultés.

Vous voyez qu'en défendant cela, je défends les valeurs de l'école qui sont des valeurs de respect, des valeurs de savoir, qui mettent l'école en dehors de l'épreuve de force de la rue où c'est la loi du plus fort qui s'impose.

À l'école, ce n'est pas la loi du plus fort, c'est la loi de l'enseignant, c'est la loi du plus sage et c'est la loi du plus respecté. Si nous faisons cela, nous sommes dans la ligne de ce qu'est la République française et pas en train de changer les valeurs avec lesquelles nous avons construit l'Éducation nationale publique, laïque et obligatoire en France.

Décision nationale… Comment ne pas être affligés de voir ce qui se passe à l'université ? Cette fin d'année scolaire à l'université a un goût de cendres. Beaucoup de jeunes ont le sentiment d'avoir manqué leur année ou une part de leur année. Ils n'ont pas eu de cours, pas pu passer leurs examens ou ont eu du mal à les passer. Ils ont le sentiment d'avoir perdu leur temps, le sentiment que l'université a encore baissé en image et que, si l'on veut faire des études sérieuses, il faut donc aller ailleurs.

Beaucoup d'universitaires et d'étudiants ont le sentiment d'avoir épuisé leurs forces dans une lutte pour défendre des principes dans lesquels ils ont perdu, pour quelques uns, beaucoup d'argent puisqu'ils ne sont pas payés pendant les grèves, pour quelques autres beaucoup d'énergie. Ils ont le sentiment qu'ils n'ont pas été entendus et ils soupçonnent ce qui est, à mon avis, la vérité que le gouvernement a laissé pourrir la situation pour obtenir un chaos à partir duquel il pourra faire ce qu'il voudra.

On a voulu briser l'énergie de l'université française. Je pense que c'est un mauvais choix, un choix mal inspiré, un choix qui, un jour ou l'autre, donnera de mauvais fruits. Je pense que c'est exactement le contraire qu'il fallait faire, à savoir repartir de la base, mettre les choses à plat, inviter tout le monde autour de la table, énoncer à nouveau les principes qui sont ceux de l'université, les principes qui sont ceux de la recherche.

Réunir plutôt que diviser. Réparer plutôt que laisser pourrir. Proposer un chemin qui permettrait d'obtenir ce dont on a envie, qui recueille le plus large accord. On a donc bien entendu besoin d'autonomie de gestion pour ce qui est de la marche interne de l'université, mais nous ne voulons pas que le principe de concurrence s'applique à l'organisation de l'université française, tout simplement car nous voulons conserver des diplômes équivalents, qu'on les passe à Lille, à Strasbourg, à Pau, à Limoges ou à la Sorbonne.

Le principe de l'université est, ne vous trompez pas, une grande affirmation sociale parce que quand vous êtes fils de famille, que la famille a des moyens, vous pouvez aller faire vos études à Paris sans beaucoup de difficultés, mais si vous êtes fils de smicard, c'est autre chose. Savez-vous combien coûte un mois d'études à Paris avec le logement, la nourriture, le minimum d'aide qu'il faut apporter pour faire des études et trouver du matériel scolaire et, après tout, pour s'habiller ?!

Cela coûte plus que ce que rapportera le salaire du père de famille, d'où l'importance d'avoir, à proximité de chez-soi, des universités qui soient également respectées, également formatrices, pas des universités de "deuxième plan" ou de "troisième ordre", des universités de "premier plan" ou qui ont l'ambition de l'être sur l'ensemble du territoire national de la République.

Cela, c'est notre principe de défenseur de l'université française... Vous me permettez de rappeler, pour ceux qui s'intéressent à ce sujet, qu'en France, université se dit au singulier, tandis que dans les autres pays, notamment dans les pays anglo-saxons, cela se dit au pluriel, car les universités sont en concurrence entre elles, au lieu d'être en coopération entre elles.

Je suis fier que nous ayons ce système universitaire, et je propose qu'on le défende au lieu de le menacer.

Je suis sûr que sur ce principe-là, les spécialistes me suivent -j'en vois quelques uns dans cette salle- le principe du mode de recrutement des enseignants selon moi doit garantir que dans toutes les universités de France, ce recrutement est soumis à une garantie de haute exigence et de qualité, précisément parce que nous voulons que les étudiants aient partout accès au plus haut niveau possible. Tout cela, c'est très facile à faire, mais encore faudrait-il rompre avec la volonté du gouvernement qui est d'infliger une leçon à l'université pour que plus jamais, si possible, elle ne bouge, pour qu'elle se taise, pour qu'elle accepte, contrairement aux libertés universitaires et aux principes universitaires, les lois que l'on voudra lui imposer, même si ces lois sont contraires à ses principes.

Je soutiens cela en votre nom. Je suis sûr qu'il est normal et légitime qu'il y ait, en France, des universitaires et des étudiants qui aient en vie que leur modèle universitaire, jusqu'à maintenant respecté dans le monde entier, s'affirme et s'impose dans l'avenir, au lieu de décliner et de baisser le drapeau, de baisser les couleurs. Nous sommes là pour le défendre et je trouve que c'est très bien que cette défense des principes et du modèle français soit portée dans le débat politique national.

Problèmes nationaux… C'est pareil pour les hôpitaux, pour la santé… Je pourrais décliner pour montrer à quel point on est en train de perdre les repères qui nous avaient faits ce que nous sommes. Ce sont des décisions nationales. Et tout notre avenir dépend, pour partie, de ces décisions nationales, et pour partie de décisions européennes. C'est le même mouvement, le même enjeu.

Le futur, c'est comme une serrure. Vous connaissez ces serrures de sûreté qui ont deux clés, de peur que l'un pique le magot à l'autre. Pour ouvrir la serrure, il faut deux clés… Et bien, les deux clés de l'avenir, c'est la cellule nationale, les décisions qui se prennent à Paris, entre le président, le gouvernement, le parlement, et les décisions qui se prennent à Bruxelles et Strasbourg, notamment au travers des parlementaires européens.

Notre avenir dépend à la fois du projet de société de la France et du projet de société de l’Europe

Ce sont les deux clés de l'avenir de chacun d'entre nous, de chacune de nos familles, de chacun des enfants qui sont là ou qui viendront. Voilà pourquoi il est très important de ne pas laisser séparer l'Europe et la France.

Je m'arrête une seconde sur ce sujet.

Il y a de bons esprits, de bons apôtres, de sympathiques participants à cette élection qui nous expliquent tous les jours qu'il faudrait ne pas parler de France quand on parle d'Europe, que l'Europe, c'est un sujet à part. Je suis navré de leur dire que contrairement à ce qu'ils semblent ignorer, la France, c'est en Europe et que nous avons besoin, nous, nous tous, de parler en même temps de notre pays, de notre patrie nationale et de notre patrie européenne.

Toute ma vie, je me suis battu contre un courant de pensée -il y en avait même chez nous qui voulaient séparer l'un de l'autre- pour empêcher que l'on déracine l'Europe, que l'on "bruxellise" l'Europe, que l'Europe ce soit considéré comme un monde pour initiés, un monde pour diplomates, un monde pour -pardon pour ceux qui le sont- docteurs en droit communautaire ou en droit européen, un monde tellement compliqué qu'aucun des citoyens n'y aurait accès.

C'est cela que l'on nous a vendu pendant des années. Si vous voulez y réfléchir une seconde, je suis persuadé que le sort qui a été réservé au projet de constitution européenne vient de deux raisons. La première, c'est que l'on a voulu mettre dans ce texte, tous les textes antérieurs, que cela faisait 500 pages, que c'était totalement illisible, que, d'ailleurs, personne n'avait pu le lire en entier comme je le disais à l'époque, y compris ceux qui l'avaient écrit. C'était tellement incompréhensible que tout le monde ne pouvait qu'être pris de soupçons. "Si je ne comprends pas ce que je lis, c'est que c'est forcément menaçant ou mauvais"…

La deuxième raison, c'est que les Français et d'autres peuples avaient le sentiment que ce qui se décidait là-haut se décidait sans eux et donc contre eux.

Et bien, si nous avons un message dans cette élection, c'est que désormais -nous le plaiderons à temps et à contretemps- l'Europe ne se fera plus sans les citoyens européens, sans les humbles citoyens européens, sans le peuple des citoyens européens. Chacun d'entre nous, chacune de nos familles, chacun de nos amis et de nos enfants doit avoir le droit de dire son mot dans les décisions européennes. Ainsi, l'Europe deviendra une réalité de démocratie et pas une réalité de technocratie.

Ceci est notre choix et notre engagement, car cela nous regarde, car ce n'est pas une affaire pour les autres, c'est une affaire pour nous. L'Europe, c'est chez nous. L'Europe, c'est nous. Derrière nous, il y a notre slogan. On l'a choisi naturellement en pensant à cette réalité nouvelle.

L’environnement c’est l’affaire de l’Europe, le développement de l’Afrique c’est l’affaire de l’Europe, etc…

L'Europe est devenue affaire de citoyens, pas affaire d'experts spécialisés, affaire de citoyens, car toutes les grandes questions que l'Europe et que nous allons avoir à résoudre regardent chacun d'entre nous, dans la compétence qui est celle d'un citoyen.

Je veux énumérer avec vous les questions planétaires. Corinne en a déjà énuméré quelques unes et Olivier Henno aussi. Moi, je veux vous dire quelles sont les questions qui se poseront désormais à la planète tout entière et qui exigent donc que nous réfléchissions à la manière dont nous pouvons peser sur leur issue.

La crise économique, la guerre des modèles de société dans la mondialisation, la guerre des monnaies qui vient, les questions d'échanges internationaux, la question de l'environnement… ainsi, quel que soit le lieu de la terre où l'on émette du CO², ce CO² charge l'atmosphère de la planète tout entière, car il n'y a pas de frontière pour l'air, pour le vent, ni pour les grands courants.

Quel que soit le lieu où la mer est polluée, les courants emporteront naturellement la pollution ailleurs et la question de ce patrimoine précieux qui nous est confié au nom des générations à venir, le patrimoine naturel, le patrimoine de la biodiversité, est donc une question planétaire.

La question de la pauvre Afrique abandonnée est une question planétaire. Ne croyez pas que ce soit une question uniquement pour l'Afrique. L'idée que l'on pourrait bâtir des murs autour des pauvres pour les empêcher d'aller chez eux, embêter les riches, cette idée est une idée d'enfant ou plus exactement d'attardé.

En effet, depuis que le monde est monde, on sait quelorsqu'il y a des pauvres de plus en plus pauvres d'un côté, et des riches de plus en plus riches de l'autre, que les pauvres de plus en plus pauvres sont de surcroît, de plus en plus nombreux et de plus en plus jeunes, et que les riches développés sont, de surcroît, de plus en plus vieux et donc de moins en moins nombreux, quelles que soient les mesures que l'on prend, on a beau construire des murs, construire des miradors, mettre en place des barbelés, mettre des vedettes qui patrouillent avec des canonnières, mettre des radars, faire circuler des chiens policiers, quelles que soient les mesures que vous prendrez, quels que soient les efforts qui seront faits, les pauvres iront chez les riches. Ils iront à pied, ils iront à la nage, ils iront en rampant, en creusant des tunnels, mais d'une manière ou d'une autre, ils essaieront de sauver leur peau et nous le savons bien.

Puisque nous avons été, vous les Chtis' et nous les Pyrénéens, les Béarnais, les Basques à l'autre bout de la France, des terres d'émigration. Avant d'être des terres d'immigration et de recevoir ceux d'entre nous qui sont d'origine polonaise, d'origine italienne et Dieu sait que, dans cette région, on en trouve de toutes origines et de toutes racines, avant cela nous avons été des terres d'émigration.

Je ne serais pas là si, il y a quelques cent et quelques années, un garçon des Pyrénées qui était déjà marié avec une jeune femme et qui avait déjà une petite fille n'était pas parti aux États-Unis pour essayer de sauver sa peau, de trouver quelque chose à manger, un avenir pour les siens. Il est parti et un jour il a disparu, on n'a jamais su ni pourquoi ni comment. Il a fallu attendre sept ans pour que la jeune femme soit déclarée veuve et qu'elle puisse, à son tour, épouser mon arrière-grand-père. C'est parce qu'il y a eu émigration que je suis là, devant vous, aujourd'hui.

Comment voulez-vous que l'on oublie toutes ces histoires qui touchent toutes nos régions ? Tous les nôtres ? Les pauvres cherchent désespérément et, sans que rien puisse les freiner, à sauver leur vie.

Si quelqu'un -je ne parle pas aux généreux, je parle aux égoïstes- a donc le sentiment, souvent justifié… Je ne suis pas de ceux qui voient les choses par le bout le plus réjouissant de la lorgnette, je sais très bien que, chaque fois qu'il y a des déplacements de population, cela provoque, s'ils sont trop importants par le nombre, des réactions de rejet, y compris lorsque ceux qui accueillent sont exactement de la même origine, de la même couleur de peau, de la même race et même de la même famille que ceux qui sont accueillis et il suffit d'aller à Mayotte pour voir -vous savez que nous avons un député de Mayotte dans nos rangs Abdoulatifou Ali- pour voir les dégâts que provoquent les afflux de population comorienne à Mayotte. Ce sont pourtant des îles voisines, ce sont les mêmes familles, absolument les mêmes familles.

Il faut avoir cela en tête pour savoir qu'il est légitime de chercher une certaine régulation. Je le dis aux égoïstes, je le dis aux craintifs, comme je le dis aux généreux, la réponse est exactement la même.

Si vous voulez que l'Afrique cesse d'être ce continent déstabilisé dans lequel les pays développés ont sciemment pris le risque de ruiner la totalité des paysans en inondant le marché de céréales en particulier, à des prix écrasés, car ils sont écrasés par les subventions que donnent les États-Unis ou que donne l'Union européenne, à tort, qui font que les paysans de chez nous ne peuvent pas vivre et qui tuent à coup sûr les paysans de là-bas, si vous voulez que cela change, alors il faut que vous exigiez que l'on fasse pour l'Afrique ce que l'on a fait pour nous, l'Europe, au lendemain de la deuxième guerre mondiale.

Il faut que l'on protège leur marché, il faut qu'on leur fasse un Plan Marshal avec un objectif qui doit être affirmé devant tout le monde. Cet objectif, ce doit être l'auto suffisance. Que les paysans africains nourrissent les consommateurs africains et que les petites industries et les artisans africains équipent les consommateurs de leur continent.

Si vous ne faites pas cela, vous ne faites rien.

Mes amis, qui va le dire ? Qui va défendre cette thèse ? Autour de la table où se prennent les décisions internationales ? Ce ne sont pas les Etats-Unis, ce n'est pas la Chine qui vont le faire. Ils sont engagés dans une guerre d'influence dont le but est de contrôler le maximum de matières premières possible et la France joue d'ailleurs son rôle aussi activement que possible dans cette guerre.

L’Europe est la seule puissance qui puisse se faire entendre pour imposer un équilibre mondial

Vous aurez observé depuis longtemps que chacun des voyages du Président de la République se conclut par la signature d'un contrat de fourniture d'uranium. Je ne sais pas pourquoi, mais il doit y avoir une raison ou une autre à ce choix stratégique.

Les matières premières de l'Afrique, on les pille et qui les pille ? Ce sont les grandes puissances.

Quelle grande puissance peut être assez désintéressée pour porter autour de la table des négociations cruciales ce message-là qui n'est pas seulement de générosité, qui est d'intérêt général bien compris.

Quelle grande puissance ? Mes amis, une seule, car il n'y a qu'une grande puissance qui n'ait pas envie d'imposer sa marque sur les autres et cette seule puissance, c'est l'Europe. C'est la seule, la seule puissance qui soit capable de comprendre que ce que l'équilibre de la planète suppose de générosité, c'est l'Union européenne, car elle a été construite pour cela. C'est la seule puissance qui ait accepté de dépasser les rapports de forces entre nations.

Toutes les autres grandes puissances se sont construites sur le rapport de forces. L'Union européenne s'est construite en dépassant les rapports de forces. C'est dans ses gênes. La preuve, nous avons fait une monnaie commune, d'un mouvement spontané, réfléchi, sans que nul ne nous force alors que depuis que le monde est monde, la monnaie est le signe de la domination de l'un sur l'autre.

Quand un conquérant arrivait, il installait ses hommes au pouvoir et la première chose qu'ils faisaient était de "battre monnaie". C'était le signe que désormais ils avaient la domination sur le pays en question.

L'Europe à su, pour la première fois de l'histoire des hommes, dépasser la guerre, le rapport de force, la violence physique ou morale ou financière pour bâtir un ensemble qui est, à lui seul, un message au monde et c'est parce que l'Europe a cela dans ses gênes qu'elle peut défendre, face aux autres puissances, une politique qui soit une politique d'une nouvelle inspiration, pas une politique de domination, mais au contraire une politique de développement pour les autres.

Personne ne le fera si l'Europe ne le fait pas.

Questions planétaires… Je pourrais ainsi accumuler les questions planétaires dans lesquelles seule la voix de l'Europe peut, premièrement, défendre nos intérêts et, deuxièmement, faire prévaloir un intérêt qui soit un intérêt général et pas l'intérêt particulier des uns contre les autres.

Nous avons, nous, Européens, un temps d'avance sur le reste des puissances de la planète et ce n'est pas un mince motif de fierté que d'avoir ce temps d'avance-là. Voyez-vous, nous sommes une famille politique qui vient de loin, en tout cas de loin dans le XX ème siècle.

Cette famille politique a été souvent "précurseur". Personnellement, je suis fier de penser que nous sommes la famille politique de ceux qui, les premiers et les seuls, ont eu le courage de dire non à Munich en 1938, à l'époque où tout le monde  et où l'ensemble de l'opinion française tressait des couronnes aux négociateurs humiliés qui étaient aller signer, avec Hitler, la terrible reddition des Sudettes.

Il y avait, à ce moment-là un homme qui a sans doute fait des choses extraordinaires et qui, par la suite, a fait des choses moins extraordinaires. C'était un jeune agrégé d'histoire et géographie. Il s'appelait Georges Bidault.

On est en 1938. C'est un tout jeune homme. Il occupe la fonction que j'ai eu la charge d'occuper quelques trente ans après lui, alors que j'étais moi-même un très jeune homme, c'était la fonction de rédacteur en chef du petit journal de cette petite famille politique qui, à l'époque, s'appelait l' Aube.

De mon temps, cela s'appelait Démocratie moderne.

Le jour de Munich, Georges Bidault, qui sera, plus tard président du Conseil national de la résistance, le jeune président qui a succédé à Jean Moulin à la tête du Conseil national de la résistance -ce n'est pas tout à fait rien- qui après a eu des dérives de pensée au moment de l'Algérie française -je ne veux pas les dissimuler non plus c'est une histoire d'homme et c'est compliqué les histoires d'homme, ce n'est pas toujours linéaire et pas toujours simple- a écrit un éditorial sur Munich.

Tout le monde applaudit à l'accord de Munich. Lui, il a écrit une petite colonne qui se termine par cette phrase : "Lorsqu'il s'agit de dire non, le meilleur moment, c'est le premier". Je pense que chaque fois que, dans l'histoire des hommes, on a laissé pourrir une situation pour n'avoir pas osé dire non, on a eu à le regretter. Ils étaient, et ce n'est pas la première fois, certains l'ont dit, des idéalistes. Certains de leurs contemporains les ont taxés d'idéalistes.

Selon moi, ils étaient les plus avisés des réalistes, car ils avaient raison et ils ont changé le réel, car ils ont accepté l'idéal, ils ont changé le réel. Il n'y a pas de meilleure définition de la famille politique que nous formons ensemble.

Vous ne croyez pas qu'ils étaient idéalistes toujours dans la même famille… Robert Schuman et Jean Monnet qui, le conseillait, ont dit en 1950 : "Écoutez, nous nous sommes fait en un siècle, trois fois la guerre, France et Allemagne. Nous avons mis le feu à l'univers au nom de cet affrontement. Nous avons fait pire, nous avons marqué d'une marque indélébile l'idée de l'humanité puisque nous avons, par la Shoah, par la décision de supprimer le peuple juif, car il était juif, créé une tâche qui ne s'effacera pas de l'histoire de l'humanité, on a fait tout cela.

Maintenant, il est tant de fermer cette histoire pour en ouvrir une autre qui ne réussira que parce que nous aurons décidé de bâtir une maison commune.

Je suis de ceux qui ont toujours regretté que le mot "communauté" s'efface de la réalité européenne. C'est joli "Union européenne", mais "Communauté européenne", cela voulait dire quelque chose de plus, cela ne voulait pas simplement dire que l'on se réunissait, que l'on se rapprochait, cela voulait dire que, désormais, on allait partager le même destin. Puis, ils font cette chose insensée, miraculeuse, ils disent : "On sait fait la guerre pour le charbon et pour l'acier, désormais le charbon et l'acier nous appartiendront en communauté", comme une communauté de biens quand on se marie ou que l'on ne se marie pas d'ailleurs. On a aussi le droit de faire des communautés de biens si on ne se marie pas.

Ils avancent dans cette idée de communauté et, quelques années après, ils font l'atome, ils font la réflexion sur l'atome. Il n'y a pas eu de décision plus généreuse dans l'histoire de l'humanité et croyez-moi, ce n'est pas seulement une décision pour nous, les Européens, c'est une décision qui se propose comme un chemin pour le monde.

Voyez-vous, vous me taxerez d'idéalisme encore, mais je veux bien être idéaliste comme l'ont été ceux que j'ai cités, notamment comme Robert Schuman. Je pense toujours au Proche-Orient, je pense toujours aux drames qui menacent d'embraser l'univers et dont le foyer -ce n'est pas un hasard si j'emploie ce terme- est à Jérusalem et dans ses faubourgs, dans cette terre déchirée et brûlée, où quelque chose du monde se joue d'essentiel.

Je pense toujours à Israël et à la Palestine. Si les choses ont un sens, c'est-à-dire s'ils ne vont pas jusqu'à s'entr’égorger entre peuples de la même terre, à s'entre assassiner comme nous nous sommes entre assassinés entre 1914 et 1918. Ne vous trompez pas, entre 1914 et 1918, les deux États-majors de la France et de l'Allemagne ont pris une décision qui n'avait jamais été prise jusque là, ils ont décidé qu'ils allaient égorger tous les jeunes de l'autre côté. C'est pour cela que l'on a fait Verdun et le Chemin des Dames…

Vous savez, devant le monument aux morts de mon village -tout à l'heure on chantera l'hymne européen et on le chantait quand on était enfant devant les monuments aux morts- on venait avec les petits de l'école -j'étais évidemment parmi eux- et on lisait les noms, on faisait l'appel des morts. Vous souvenez-vous de cela ?… On chantait aussi l'hymne européen. Sur le monument au mort de mon village -350 habitants en 1914, il y a trente-six noms, soit 10 % de la population totale du village, c'est-à-dire 40, 50 ou 60 % des jeunes garçons, des jeunes "mâles" du pays, assassinés sur décision politique des deux États-majors.

Nous aussi, on en a vu des choses et je reviens à Israël et à la Palestine. Si les choses ont un sens, s'il ne vont pas jusqu'à s'entre-égorger, un jour, je vous le dis, il y aura, sur cette terre, deux États pour deux peuples.

Je crois même qu'ils auront une capitale commune, mais cela c'est ma vision et je ne leur donne pas de leçon, mais j'affirme qu'il n'y aura pas de coexistence pacifique, ils ne vivront pas en paix l'un à côté de l'autre sans que la guerre ne se rallume tout le temps.

Il n'y a qu'un moyen de dépasser la guerre, c'est de mettre en communauté ce que l'on a de plus précieux. C'est cela qu'ont fait les inventeurs et les constructeurs de l'idéal européen.

Je rêve que la démarche européenne se fasse entendre jusque là-bas, jusque sur cette terre brûlée, sur la montagne de Jérusalem, et que des hommes aussi généreux que Robert Schuman et Jean Monnet l'ont été avec Adenauer et de Gaspéry, puissent penser et gérer ensemble et qu'il est impossible de contrôler séparément, l'eau, les réfugiés et, lorsque je vais jusqu'au bout de mon rêve, les lieux saints.

Une communauté de ce que l'on a de plus précieux quand on a décidé que, désormais, on partagerait le destin et que l'on ne se ferait plus jamais la guerre… Ceci a été fait sur le sol européen, par des personnes notre famille politique. Je ne considère pas seulement que c'est un héritage, je considère que c'est un devoir de le défendre pour nous et pour les autres, de même que de penser à proposer ce chemin à tous ceux qui y viendront nécessairement… Je vous dis qu'ils y viendront nécessairement… L'Amérique latine viendra nécessairement, l'Afrique viendra nécessairement, le Sud-est asiatique viendra, car ainsi le monde sera fait, non pas de deux grandes puissances -je pense aux États-Unis et à la Chine- mais d'un équilibre des puissances qui pourront, à sept ou à huit, s'asseoir autour de la table pour essayer de faire que, dans le monde, un peu de raison et un peu de générosité fassent qu'il ait un destin au lieu d'avoir une fatalité.

Dès que je pense à cela, je suis certain que, si l'Europe est cruciale comme elle l'est pour notre économie, pour nos monnaies, pour notre industrie, comme cela a été dit, si l'Europe est cruciale, alors il faut que vous décidiez d'en être les patrons.

Pas des puissants, mais des citoyens qui décident de prendre les choses en main pour que l'avenir ressemble à ce qu'ils aiment. Et pour cela, il vous faut de bons, de forts députés européens.

Vous voyez le raisonnement… C'est de notre avenir qu'il s'agit, de l'avenir de la France et de l'Europe en même temps. Nous sommes en même temps citoyens français et citoyens européens. Nous avons une charge, un devoir formidable pour que l'avenir ressemble à ce que nous voulons et pas à ce que nous craignons. C'est à notre portée. Cela dépend de l'invention d'une Europe démocratique, d'une Europe dont nous nous mêlons tous.

Nous voulons une Europe transparente et proche des citoyens…

Alors, il y a des dispositions concrètes, simples à prendre et je vais vous en citer deux, sans oublier qu'il y a les bonnes personnes à choisir et, ainsi, j'aurai fini mon discours.

Il y a des décisions simples à prendre. Nous prenons premièrement, dans notre programme, l'engagement que les décisions européenne soient annoncées, au moins par nos soins, à tous les citoyens français au moins trois mois avant que ne soit prise la délibération qui doit en trancher, trois mois qui permettront à chacun d'entre vous de s'engager dans le débat public par l'intermédiaire d'associations, de syndicats ou des élus qu'il saisira.

Deuxièmement, nous voulons que toutes les décisions que prend l'Europe, dans lesquelles sont engagés les gouvernements nationaux, soient des décisions publiques, pour que l'on arrête de nous faire le sketch que l'on vient de nous faire pour le lait. Pour la millième fois, le ministre français va à Bruxelles et dit à la Commission "OK pour la décision que vous voulez prendre", en l'occurrence pour relâcher les quotas laitiers. Puis il rentre à Paris et dit : "C'est la faute de Bruxelles".

Nous, nous voulons que tout soit assumé publiquement. Cela ne coûte pas un euro. C'est très simple et cela ne demande la modification d'aucun traité. C'est quelque chose qui exige simplement un peu de conscience et de bonne volonté.

Nous assumerons cette bonne volonté-là, décision toute simple.

…et les citoyens doivent choisir les meilleurs députés pour les représenter au sein de l’Europe

Enfin, il faut les bons députés européens et nous les avons choisis pour cela, notamment dans cette région du Nord. Je veux vous dire les critères que nous avions à l'esprit quand nous avons choisi les députés européens qui vous représenteront à Strasbourg et à Bruxelles et j'espère beaucoup plus à Strasbourg.

Je pense que la France ne doit pas perdre ce bien précieux qui est d'avoir le Siège du Parlement européen au nom des peuples des vingt-sept pays de l'Europe. Il y a des forces considérables liguées contre l'établissement de ce Siège et ses forces considérables portent une vision et une idéologie qui consistent au fond, à faire que toutes les institutions européennes vivent -je ne veux pas employer de mot excessif- dans le « bocal » de Bruxelles. Je suis content d'aller à Bruxelles, j'aime beaucoup cette ville, je l'estime, j'y ai des amis nombreux, mais je suis content que Strasbourg existe pour montrer que la logique des peuples n'est pas exactement la logique des institutions fonctionnarisées de Bruxelles, qu'il existe deux logiques et que la logique des citoyens mérite bien d'avoir, elle aussi, son Siège. Je suis heureux que, de surcroît, ce Siège soit chez nous et sur le Rhin.

Nous avons eu trois critères pour les choisir, elle et eux. Nous avons voulu qu'ils soient expérimentés, nous avons voulu qu'ils aient fait dans leur vie la preuve de leurs capacités, de leur combativité, de leur expérience, de leur connaissance des dossiers. Cette volonté de capacités personnelles a naturellement un but, c'est que lorsqu'ils arriveront au sein du Parlement européen, leur voix soit immédiatement entendue.

C'est pourquoi je suis heureux d'avoir pu présenter à la tête de notre liste dans cette région la candidature de Corinne Lepage, pour tous les combats qu'elle a menés pour l'environnement, pas seulement comme Ministre, mais également comme avocate des causes les plus difficiles, n'hésitant pas à prendre la défense de ceux à qui l'on n'accordait pas beaucoup de chance en face de puissantes multinationales et à gagner les combats qu'elle a ainsi livrés.

C'était pour moi d'important que cette expérience puisse être mise au service de notre combat et de notre message.

J'étais heureux que Olivier Henno soit le deuxième sur cette liste, car avoir un jeune élu local engagé, élu en responsabilité dans l'une des plus grandes métropoles de France, je n'oublie pas qu'il est le premier vice-Président de la Communauté urbaine de la métropole de Lille, en même temps Maire de Saint-André-lez-Lille et Conseiller général, c'est-à-dire qui connaît tous les échelons de l'administration locale française. Il va être précieux, il sera précieux, lorsqu'il siégera au Parlement européen.

Je n'oublie naturellement pas tous les autres qui vont les rejoindre, qui ont le même mérite et la même vertu, mais je voulais cette expérience. Je voulais en outre qu'ils soient profondément attachés à leur fonction, qu'ils aient une haute idée de ce que la démocratie suppose chez ses représentants et je voulais, enfin, et c'est le plus difficile de tout, qu'ils soient courageux, car ils auront besoin de courage lorsqu'il s'agira de secouer un certain nombre de situations acquises et je puis vous assurer que, dans la vie politique, s'il y a beaucoup de vertus qui sont partagées, s'il y a beaucoup de personnes intelligentes, beaucoup de personnes instruites, beaucoup de personnes qui ont des relations, beaucoup de personnes qui ont des réseaux, il y a une vertu qui n'est pas si répandue qu'on le croit, c'est le courage.

Je suis donc heureux lorsque le courage est distingué dans la vie politique, fût-ce par la multiplication des critiques, des accusations et des injures qui sont comme autant de décorations. Lorsque l'on a décidé de changer les choses, d’être injurié, c'est la preuve que l'on y arrive et pour moi, cette équipe de députés européens a ces trois vertus. Elle les a dans toutes les régions et singulièrement dans la vôtre. C'est pourquoi votre confiance et votre soutien sont justifiés.

Tel est l'enjeu de cette immense entreprise européenne et de ces élections.

Vous avez, à portée de la main, le bulletin qui va vous permettre de porter -je sais bien que beaucoup de personnes n'utilisent pas ce mot, mais moi je l'utilise- pas seulement un espoir, mais un idéal, de tirer la politique vers le haut, alors que tant de personnes la traîne vers le bas, d'élever le sentiment civique, d'élever une certaine idée de la responsabilité. Vous avez les candidats qu'il faut.

Accessoirement, je n'aurai qu'une phrase sur ce sujet, cela vous permettra d'envoyer un message qui ne pourra pas être ignoré à ceux qui sont au pouvoir et à ceux qui sont les officiels de l'opposition. Les deux sont décevants pour les Français et les deux sont "à côté de la plaque", les deux ne remplissent pas leurs promesses, ce que les Français étaient en droit d'attendre d'eux.

Il n'y a naturellement qu'un seul bulletin qui permette d'envoyer un message aux deux à la fois, un seul, car si le parti au pouvoir recevait des voix, et il organise savamment l'abstention pour cela ou en tout cas il favorise savamment l'abstention pour cela, s'il recevait des voix, le soir du scrutin, dimanche soir, vous verriez, à ce moment-là, expliquer que, les Français ayant soutenus Nicolas Sarkozy, il faut maintenant continuer dans le même sens et même aller plus vite dans le même sens, passer la surmultiplié pour aller dans le même sens. Si c'était l'opposition, cela voudrait dire que c'est reparti pour un tour et rien ne changerait.

Il n'y a qu'un seul bulletin qui change tous, un seul bulletin qui les oblige, le lendemain matin, à se réunir en conclave, à prendre leur tête dans leurs mains et à dire : "Mon dieu, qu'est-ce qui nous est arrivé et qu'est-ce que l'on va devoir faire pour échapper à cette nouvelle configuration ?"…

Il n'y a qu'un seul bulletin qui garantisse qu'ils vont être obligés de vous entendre et de changer, ce bulletin n'est pas difficile à trouver sur la table de vote, quel que soit le nombre astronomique de listes présentées, dix-huit dans cette région, vous voyez qu'il est très difficile de faire le tri… Mais notre bulletin est très facile à trouver, il est imprimé en orange !…

Je vous remercie."

01/06/2009

La révolution orange avance partout...

campagne aoun4.jpgSelon un sondage ICM publié par l’édition du dimanche du Daily Telegraph, le Parti travailliste au pouvoir en Grande Bretagne n’arriverait qu’en troisième position lors des prochaines élections européennes du 7 juin soit une première depuis vingt-deux ans dans une élection nationale. Selon le sondage, 40% des Britanniques voteraient pour les conservateurs (droite), 25% pour les libéraux-démocrates (centre) et 22% pour les travaillistes (centre gauche). Ce sondage est intéressant dans la mesure où il montre que la France n'est pas un pays isolé.

Pour être complet, il faut vous dire que dimanche, on vote aussi au Liban où pas moins de 3,2 millions d’électeurs se rendront en même temps dans les bureaux de vote... sous l’œil vigilant de 50 000 soldats et policiers. Et puisqu'il faudra lutter contre la fraude, des urnes transparentes seront utilisées pour la première fois de même qu’une encre indélébile pour éviter que la même personne vote plusieurs fois ; sans oublier les deux cents observateurs européens et internationaux. On annonce un excellent score pour les listes de Michel Aoun.

Si on ajoute le Modem de François Bayrou, d'une manière générale, la révolution orange avance.

 

26/05/2009

Message du Président des Semaines Sociales de France

Depuis plusieurs mois, la télévision ne nous parle des prochaines élections européennes que pour annoncer un taux record d'abstention, sondages catastrophiques à l'appui.

Sachant que pour une majorité de Français, l'unique source d'information sur l'actualité politique et sociale est constituée par la télévision, le risque existe que les sondages ne finissent par inspirer un réel découragement.

 

Les sondages nous mentent,

 

Les sondages nous mentent, s'ils suggèrent que l'Europe n'éveille plus aucun espoir pour notre pays. Les sondages nous mentent lorsqu'ils insinuent que les Français ne croient qu'en eux-mêmes et ne sont capables d'aucun dépassement de leurs préoccupations immédiates.

 

Faisons donc mentir les sondages :

  1. en allant voter le 7 juin prochain, en exprimant par une préférence politique que l'Europe importe à notre avenir, à celui des jeunes générations et que nous sommes responsables au travers de l'élection de députés au Parlement européen de l'action qu'elle pourra conduire.
  2. En signant et diffusant largement autour de nous cet appel.

 

Jérôme VIGNON

Président des Semaines Sociales de France

10/03/2009

Pour nous l'Europe, ce n'est pas une opinion mais une identité

portrait-fb.jpgA la question de Nord-Eclair à François Bayrou: "En quoi le MoDem est-il différent du PS ou de l'UMP sur l'Europe ? Y a-t-il des différences fondamentales ?", ce dernier a répondu:

Nous sommes différents en ceci : pour nous, l'Europe, ce n'est pas une occasion de faire campagne, c'est le seul moyen de résoudre des questions devant lesquelles nos États nationaux sont impuissants. Et ce que je vous dis là, nous le disons depuis l'origine de notre famille politique, celle de Robert Schuman, fondateur de l'Europe. C'est une seule chaîne de militants qui ne s'est jamais interrompue et qui maille toute l'Europe. Nous ne sommes pas les seuls militants européens, bien sûr, mais nous n'avons jamais cessé de l'être, contre vents et marées. Pour nous, ce n'est pas une opinion, c'est une identité.

Bon, je crois que tout est dit non ?