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06/06/2008

Musée la Piscine André Diligent

buste diligent.JPGIl est, ici ou là, de tradition de donner le nom des personnalités locales défuntes à des bâtiments publics. André Diligent, Maire de Roubaix de 1983 à 1994 n’a pas échappé à cette tradition mais il semble qu’il ait pu, lui, orienter le choix du jury des vivants... Il rejetait d’emblée la question, ne voulant pas laisser son nom à une Avenue pire à une impasse.  Mais il avait laissé entendre que le seul sacrifice qu’il était prêt à consentir après sa mort, c’était peut-être de laisser son nom à cette piscine réhabilitée de Roubaix où il plongeait plus jeune. D’ailleurs, il en parlait très souvent. Il disait que c’était un lieu formidable de mixité sociale. Tout le monde en slip de bain et les différences s’effacent ! La mixité, c’était finalement le combat de sa vie politique et c’est donc heureux que cette mixité s’écrive encore aujourd’hui à travers ce très beau site, alliant les formes artistiques du passé avec les courbes culturelles de l’avenir. Le Musée la Piscine André Diligent comme on doit dire (même si c’est un peu long), est un lieu extrêmement convivial et reposant, qui propose notamment des ateliers pédagogiques et des journées familiales, autour de grandes expositions. Comme celle qui s’est achevée la semaine dernière autour des animaux : « Le Zoo d’Orsay ». Pas étonnant comme le précise ce matin la Voix du Nord que sa fréquentation ait donc progressé de 36 % en un an. Et le journal de donner la parole au conservateur Bruno Gaudichon : « C'est la matérialisation d'un succès public, d'une rencontre avec la région (61 % de la fréquentation) d'un musée solidaire qui a réussi son ancrage dans un territoire car conçu dès le départ comme un lieu de vie ». Pas étonnant alors que le musée de Roubaix grimpe dans les classements. Il vient d’être classé au 5ème rang national par « le journal des arts » qui vient de rendre son palmarès. André Diligent, du haut de sa cabine de bain, doit en être tout sourire. musée diligent.JPG

05/06/2008

Logement: Un rapport du Comité Européen des Droits Sociaux qui interpelle

« Entre 400 000 et 600 000 logements (soit plus d’un million de personnes) continuent d’être exposés à des risques sanitaires dus à des conditions de vie médiocres", écrivent les experts du Comité Européen des Droits Sociaux qui avait été saisi en 2006 d’une part par ATD Quart Monde, et d’autre part par la Fédération des Associations Nationales de Travail avec les Sans-Abri (FEANTSA).

"Sur une population de 60 millions d’habitants, 100.000 sont sans abri, trois millions sont mal logés et 5,6 millions sont dans une réelle vulnérabilité résidentielle", précisait à propos de la France un expert de la FEANTSA, lors d’une audience publique.

La France a ratifié la Charte sociale européenne révisée le 07/05/1999 et a accepté les 98 paragraphes de la Charte révisée. La France a également accepté d’être liée par le Protocole sur les « réclamations collectives » le 07/05/1999. La France avait ratifié la Charte sociale européenne le 09/03/1973 et le Protocole qui réforme le mécanisme de contrôle le 24/05/95.

En tant qu’avancées, le Comité Européen des Droits Sociaux note la définition des critères d’un logement décent (décret n°2002-120 du 30 janvier 2002) et la mise en oeuvre d’un dispositif d’urgence visant à la prévention des expulsions (Circulaire n °UHC/DH2 n° 2004-10 du 13 mai 2004).

Après ce rapport, le comité des ministres du conseil de l’Europe devrait adopter une résolution ou adresser une "recommandation" à la France pour l’inviter à se mettre en conformité avec la charte sociale.

28/05/2008

Interview de Michel Aoun à L'Orient le Jour

1607435621.jpgLe général Michel Aoun apparaît aujourd’hui apaisé. Maintenant que le spectre de la présidence est écarté, il se sent soulagé d’un grand poids. Il affirme d’ailleurs avoir toujours été un homme libre, refusant la présidence lorsqu’elle lui était offerte sur un plateau, pour rester en harmonie avec ses idées et ses convictions. Aujourd’hui, il précise qu’il a tenu la promesse faite aux chrétiens. Et c’est à ces derniers, désormais, d’assumer leurs responsabilités. Détendu, il répond à toutes les questions avec toutefois une pointe de sarcasme. Il a beau déclarer s’élever au-dessus des critiques, il n’en conserve pas moins son ironie et son sens des formules. Il relève ainsi que l’élection présidentielle a réuni « l’axe du mal et celui du bien », et il conclut en affirmant que la finale de la partie se jouera en 2009.

Q - Comment vous sentez-vous après la fin du rêve de la présidence ?

R - « Je n’ai jamais eu ce rêve, n’en déplaise à certains médias. Je ne cherche d’ailleurs pas à convaincre de cela. L’essentiel étant que j’en sois convaincu moi-même. J’ai toujours agi selon mes convictions et j’ai refusé à trois reprises la présidence lorsqu’elle m’avait été proposée, notamment lorsqu’on voulait me donner la présidence sans la République. Sarkis Naoum l’a écrit dans son livre, lorsqu’il a relaté comment l’ancien président syrien Hafez el-Assad avait affirmé à Rafic Hariri qu’il n’avait pas d’inconvénient à ce que je sois élu à la présidence du Liban. Ce dernier lui avait même demandé s’il pouvait me rapporter ces propos en le citant. Et la réponse était venue affirmative. Les propos m’ont été rapportés et j’ai demandé : “On me donne la présidence, mais à qui donne-t-on la République ?” Quelques jours plus tard, c’était la guerre de libération, le 14 mars 1989...
La deuxième fois, j’ai renoncé à la présidence lorsque l’ancien ambassadeur des États-Unis Jeffrey Feltman me l’a offerte à condition que je brise mon entente avec le Hezbollah. Enfin, je l’ai encore une fois refusée lorsque, à la demande du président français Nicolas Sarkozy et de plusieurs ambassadeurs européens, j’ai renoncé à la présidence en contrepartie de mon initiative qui consistait à accepter mes revendications de réformes et à élire un président consensuel. On m’avait même alors suggéré d’être “le faiseur de rois, non le roi”. »

Q - Avez-vous des regrets ?

R - « Non, j’ai réalisé ce que je voulais. Il aurait sans doute pu y avoir un président plus fort et une plus grande harmonie entre mon bloc parlementaire et la présidence. Celle-ci peut encore se réaliser, mais elle dépend aujourd’hui de deux volontés, non d’une seule... »

Q - Quelles relations entretiendrez-vous avec le président Sleimane ?

R - « Quand on tient à la République, on tient aussi à la présidence. »

Q - Mais, selon les premières informations, le président compte se constituer un bloc parlementaire, en application d’ailleurs de votre propre théorie. N’y aura-t-il pas de rivalité entre vous ?

R - « Vous faites ainsi un procès d’intentions. Je suis parvenu à libérer la voix des chrétiens dans les élections législatives. Maintenant, ils doivent assumer leurs responsabilités et faire leur choix. À mon avis, ils doivent se soucier de rester unis pour former un important bloc parlementaire qui leur redonnera un rôle considérable dans la reconstruction du pouvoir. Par contre, ceux qui cherchent à les diviser veulent maintenir la situation actuelle et les laisser marginalisés. Si les chrétiens n’agissent pas en conséquence, ils laisseront passer une chance historique et se seront montrés incapables d’assumer leurs responsabilités. Je le dis sans le moindre embarras. J’ai fait de mon mieux pour eux. Ils doivent maintenant agir eux-mêmes. »

Q - Y a-t-il eu des arrangements discrets sur ces sujets entre vous et le président Sleimane ?

R - « Je n’ai conclu aucun arrangement avec qui que ce soit. J’ai donné gratuitement. Ce n’est pas avec des transactions commerciales que se bâtissent les nations, mais avec un don de soi et le respect des responsabilités de la part de ceux qui exercent un pouvoir moral ou effectif. »

Q - N’est-ce pas idéaliste pour un homme qui a une si longue expérience dans la politique ?

R - « Je suis idéaliste. Ceux qui ne le sont pas ne peuvent pas accomplir de grandes missions. Rappelez-vous que les “messages messianiques passent par la croix”. »

Q - Ne craignez-vous que le président ne réduise votre popularité ?

R - « Non, pas du tout. Je n’ai peur de rien ni pour rien. Je suis resté le même homme avec les mêmes convictions. L’équation est simple : si on ne veut pas de moi, on m’écartera à travers les élections. Mais le chantage selon lequel pour rester populaire, je devrais faire telle ou telle chose ne marche pas avec moi. C’est d’ailleurs pour préserver l’intégrité de tous ceux qui m’appuient que je reste ce que je suis. »

Q - Il y a quand même des risques que votre popularité au sein de l’armée baisse…

R - « Ma réussite dans la vie a souvent été causée par la fausse analyse de ma personnalité faite par mes adversaires et leur mauvaise évaluation de la situation réelle. L’armée est à l’image de la société, non le contraire. Ce n’est pas une force spéciale. Elle fait partie du tissu social. Cette équation ne peut être modifiée. »

Q - À Doha, vous étiez visiblement « le » problème ?

R - « Non, j’étais à la base de la solution. J’avais des idées et un projet clairs, connus de tous les Libanais. C’est l’autre partie qui modifiait ses projets et ses priorités. »

Q - Est-il vrai que vous avez reçu des enveloppes pour accepter l’accord ?

R - « En général, on récompense celui qui fait des concessions. Je ne crois pas que ce soit mon cas. »

Q - Certains disent que jusqu’à la fin, vous défendiez l’idée du gouvernement de transition...

R - « Pas du tout. Ce n’est que lorsque nous étions près de l’échec que l’opposition a fait cette proposition. Mais ce n’était pas un projet en soi. »

Q - Avez-vous, comme le disent certains, subi des pressions de la part de vos alliés et de l’Iran ?

R - « La seule pression exercée sur moi l’a été par mes responsabilités nationales. J’ai accepté la solution parce qu’elle est conforme à mes aspirations. Sinon, je ne l’aurais pas fait. Nul ne m’a donc contacté. »

Q - On dit que vos alliés subissaient les pressions iraniennes et qu’ils vous auraient dit : on ne peut plus continuer à vous soutenir ?

R - « Je n’ai pas eu cette impression. Au contraire, la décision m’appartenait et ils me soutenaient. Ils savaient aussi que ce que je demandais était raisonnable. »

Q - Vous avez quand même pris des sunnites, non des chiites, pour donner aux chrétiens ?

R - « Nous avons repris les découpages qui existaient en 1960. Comme à Beyrouth, il n’y avait pas de divisions administratives, nous en avons créé. Nous réclamions au début huit sièges pour les quartiers chrétiens regroupés dans une seule circonscription et nous nous sommes heurtés à l’opposition des FL. Nous avons finalement abouti au compromis que vous connaissez. »

Q - Mais à Baalbeck-Hermel et à Marjeyoun (régions à majorité chiite), la situation est restée la même ?

R - « Ces découpages existaient et les sièges chrétiens dans ces régions font partie du tissu social, comme le siège chiite de Jbeil et celui de Baabda. Alors que ce n’est pas le cas du siège maronite de Tripoli. Plus tard, il faudra sans doute des amendements pour redistribuer les sièges parlementaires. Maintenant, c’est trop compliqué. »

Q - Craignez-vous que le nouveau découpage ne soit pas adopté au Parlement comme prévu ?

R - « Non. L’entente de Doha bénéficie d’un appui international. Elle ne peut pas facilement être remise en cause. »

Q - Sincèrement, vous voyez-vous un jour en train d’appliquer « wilayat el-fakih » ?

R - « Je considère cette question comme une offense. Elle dénote d’un incroyable manque de confiance en soi et d’une réelle méconnaissance de la réalité libanaise. Je ne crois pas que le peuple libanais en soit là. »

Q - En évoquant Doha, les médias occidentaux parlent d’une victoire du Hezbollah, vous accordant le rôle du suiveur ?

R - « Ce n’est pas la première fois que les médias occidentaux évaluent mal la situation. D’ailleurs, c’est une des raisons de l’échec des Occidentaux dans la région. L’opposition était unie et avait les idées claires. C’est pour cela qu’elle a obtenu gain de cause. »

Q - Selon vous, y a-t-il un vainqueur et un vaincu ?

R - « Le Liban a vaincu à travers ceux qui ont défendu son unité nationale. »

Q - Pensez-vous que l’accord de Doha soit fait pour durer ?

R - « Je n’ai pas participé à l’élaboration de beaucoup d’accords. Il y a eu l’entente avec le Hezbollah qui durera longtemps encore et l’accord de Doha. Je crois qu’il sera aussi une réussite, car il ne laisse pas beaucoup de possibilités aux interprétations. Je ne voudrais d’ailleurs pas lier mon nom à un échec. »

Q - Que vous inspire la présence arabe et internationale à la séance d’élection ?

R - « Elle est la preuve de l’appui dont jouit l’accord. Mais le Liban a réuni pendant cette séance l’axe du mal et celui du bien. Ce qui montre bien à quel point les étiquettes de M. Bush sont fausses. »

Q - Croyez-vous que le gouvernement sera formé rapidement ?

R - « Cela dépendra des caprices... »

Q - On dit qu’il y a déjà un problème sur le portefeuille de la Justice, que vous réclamez, alors que la majorité le veut aussi ?

R - « Ce sont des rumeurs Nous ne sommes pas encore entrés dans les détails. »

Q - Avez-vous posé des veto sur certains noms de ministrables ?

R - « Non. Mais nous n’accepterons pas que le gouvernement soit taillé aux mesures de certaines personnes. »

Q - Vous êtes-vous entendus à Doha sur la déclaration ministérielle ?

R - « Non. »

Q - Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

R - « J’ai une bile qui fonctionne bien. Je suis détendu. Dans le contexte actuel, avec un président qui n’a pas beaucoup de prérogatives, il vaut mieux être ailleurs. La finale se jouera en 2009. »

19:54 Publié dans Liban | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : liban, modem, france, monde, actualité

22/05/2008

Accords de DOHA: communiqué du CPL/France

181490408.jpgLe Rassemblement Pour le Liban/France exprime sa satisfaction suite à l’accord inter-libanais conclu cette nuit à Doha (Qatar) qui a mis fin à la crise politique qui sévi dans le pays depuis 3 ans et qui a engendré le dernier conflit armé.

Le processus de Doha prouve que l’entente et le dialogue entre les différentes parties libanaises restent les seuls moyens possibles afin d’aboutir à des résultats tangibles. Ceci correspond d’ailleurs au fondement stratégique de l’action du Courant Patriotique Libre et de son leader le Général Michel Aoun qui n’ont eu cesse de le prôner depuis le début, face à la volonté de l’accaparation et de l’exclusion pratiquée par ladite « majorité » jusqu’à la dernière minute.

La solution actuelle répond aux exigences du CPL pour rétablir une meilleur représentativité politique et permettre à toutes les communautés qui composent le tissu libanais de reprendre part dans la décision nationale.

Le RPL souhaite saluer, en particulier, l’action du Général Aoun, ce grand Homme qui s’est battu pour le Liban dans le passé, qui se bat encore aujourd’hui et continuera sûrement à le faire dans l’avenir. Michel Aoun a accepté de se retirer personnellement de la bataille des présidentielles, malgré sa légitimité populaire et politique, en privilégiant le consensus interne. Le RPL espère que toutes les parties comprendront aussi bien l’intérêt de ce consensus, respecterons leur signature et s’engageront à mettre en œuvre toutes les étapes de cet accord.

Le RPL remercie enfin tous les pays qui ont contribué à la naissance de cet accord, en particulier l’Emirat de Qatar qui a été un interlocuteur objectif et neutre dans le vrai sens du terme.

Paris le 21 mai 2008

13:18 Publié dans Liban | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : liban, modem, abyrou, france, politique

09/04/2008

Une vision à débattre de la démocratie participative à Lomme (29.000 habitants)

Objet : démocratie participative 

Monsieur le Maire,

Dans l’attente de nos prochains échanges, je tiens à travers les quelques lignes qui suivent à vous faire partager idées et convictions concrètes sur le sujet de la démocratie participative. A propos de la notion elle-même, tous les observateurs reconnaissent à l’instar de Loïc Blondiaux que c’est « une notion qui souffre d’une inflation rhétorique. On en parle de plus en plus alors que les résultats sur le terrain se font attendre ».

Sur le fond, le problème de la critique démocratique, indispensable pour que la démocratie reste une vraie démocratie, c’est de la faire entrer dans des espaces publics institutionnalisés, de l’organiser et de la rendre productive. Il est, de ce point de vue, extrêmement intéressant de compiler l’ensemble des idées lancées par les listes qui participent aujourd’hui à la majorité communale sur le sujet. Les appliquer toutes n’aurait pas forcément de sens mais trouver à partir de l’ensemble, des lignes directrices, en aurait davantage de mon point de vue. C’est ce que j’ai commencé à faire dans la mesure où cela me paraissait être la première pierre à poser dans le cadre de la délégation que vous m’avez confiée.

S’agissant des comités de quartier, ma conviction de base est qu’ils ne doivent pas devenir davantage de simples comités d’animation au niveau des quartiers. Le fait qu’une grosse centaine d’habitants assistent à ces comités en prenant sur leur temps, en l’absence de rétributions matérielles, est en soi satisfaisant.

Disons que pour nous, ces instances doivent viser à dynamiser une participation citoyenne aux affaires communes et également à lutter contre le fléau de l’individualisme. La tendance actuelle de confier aux comités des missions d’animation (jurys pour les balcons fleuris, organisation du parcours du cœur, ramassage des bouchons de bouteille, etc…) ou le fait qu’ils se limitent bien souvent à traiter les problèmes de rue (poubelles, vitesse, stationnements, etc…) sont finalement assez éloignés des objectifs que vous vous étiez vous-même fixés au lancement des dits comités en 2001.

Il me semble que les comités doivent nécessairement redevenir des lieux de concertation et d’échanges sur les problématiques du quartier. Des comptes-rendus publics et une amélioration de la communication en générale sont à mon sens des exigences premières. S’agissant de leur composition, je n’ai jamais pensé que la désignation du tiers des membres par les groupes politiques était une bonne chose. Cette désignation politique est d’abord inutile mais je pense même qu’elle brouille l’essence même du comité. Pour l’avenir, il ne me paraîtrait pas incongru que nous puissions expérimenter des comités avec un seul collège, celui des habitants.

Le second collège existant aujourd’hui, celui des personnalités et des présidents d’associations, pourrait trouver logiquement sa place dans le nouveau Conseil Communal de Concertation à l’échelle de la commune, conseil dont vous avez évoqué la création dans votre projet communal. Les commissions extra-municipales existantes comme la « commission histoire » trouveraient tout naturellement une place dans le futur CCC qui pourra fonctionner avec des commissions thématiques. Dans le même ordre d’idées, je crois que c’est dans ce cadre que pourront être débattues des orientations propres à la jeunesse comme aux personnes plus âgées. Ce qui, dans mon esprit, n’implique pas la création de conseils séparés dédiés à la jeunesse ou aux personnes âgées mais exige une représentation de toutes les générations au sein du CCC. Ainsi composé, ce nouveau conseil de concertation à l’échelle communale peut en effet offrir un cadre propice aux questions générationnelles tout en préservant le lien entre les différents acteurs de la commune. Je crois que sur ce point nous devrions être tout à fait en phase.

Nous aurions ainsi une architecture de participation des citoyens à deux niveaux, avec d’une part le Conseil Communal de Concertation à l’échelle communale et d’autre part une structure à l’échelle des 5 quartiers où siègeraient des habitants désignés. Désignés démocratiquement à l’issue d’une campagne que la commune se chargerait d’organiser ?  Désignés simplement après passage devant un jury ? Tirés au sort ? Le débat est ouvert tant les idées foisonnent. La forme traditionnelle de désignation démocratique me paraît préférable au « tirage au sort » qui certes a ses vertus et son histoire mais ce mode de désignation pose le problème de la motivation de la personne choisie. On ne peut raisonnablement obliger une personne à s’engager dans une structure de concertation au niveau local, si elle ne le souhaite pas pleinement. Ce mode de désignation est une belle idée mais le volontarisme reste de mon point de vue la clé de l’engagement. Si nous choisissions des comités avec un collège unique d’habitants, il reste la possibilité de tirer au sort une partie des membres, et ce dans le cadre d’une expérimentation.

Il nous appartiendrait ainsi de mettre en place ces structures (en même temps ?), d’affiner les missions de chacune et de préciser notamment les enjeux de coopération avec les élus du conseil communal. Dans mon esprit, parce qu’il s’inscrit à une échelle communale, le Conseil Communal de Concertation, est à même de se réunir et de rendre des avis sur des aspects de la politique communale. Le comité de quartier est lui recentré sur ses missions de proximité. Il ne me paraît pas anodin de penser à rendre publiques l’ensemble des séances et d’organiser les séances dans des lieux publics du quartier, sans que ce soit forcément le même. L’idée étant vraiment d’inscrire ces 5 comités dans une grande proximité, accentuée par le collège unique, les séances ouvertes et la tenue des réunions dans des lieux différents.

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Toutes ces dispositions ne seraient pas complètes si nous ne nous donnions pas les moyens d’aller plus loin dans la participation des habitants au quotidien.

Vous avez proposé la mise en place d’Ateliers Urbains de Proximité et je crois que cette disposition s’inscrit dans le cadre plus global des crédits et des actions de la politique de la ville avec son Contrat Urbain de Cohésion Sociale. Elle est bien entendu à retenir mais de mon côté, je suggère que pour évaluer l’ensemble des actions mises en œuvre, nous puissions envisager d’ici quelques mois de mettre en place un observatoire de la démocratie locale, piloté par des habitants expérimentés ou non, qui rendraient un rapport annuel sur le fonctionnement d’un certain nombre de dispositifs.

Dans le même registre, je pense que nous devons faire une plus grande place dans le journal communal à l’information concernant les enquêtes publiques et autres concertations, qu’elles soient métropolitaines, départementales ou d’état mais impactant directement notre territoire. Sur les grands projets d’aménagement, il me semble nécessaire d’instituer le principe de convocation d’assemblées participatives exceptionnelles.

Dernier point important qui me paraît participer de l’ambition que nous voulons porter ensemble pour développer l’engagement citoyen de nos habitants : les comités d’usagers. La liste des Verts avait notamment suggéré des conseils de crèche ouverts aux parents. Je pense qu’il est possible et raisonnable de mettre sur pied rapidement plusieurs comités d’usagers dans des domaines divers : petite-enfance mais aussi utilisation des transports en commun, utilisation des équipements publics (médiathèque, salles de sport, etc…). Nous pourrions commencer par cela.

Dans le champ social, il me paraîtrait très utile de mettre en place un comité des usagers du CCAS. J’ai noté avec intérêt que vous suggériez la mise en place de la commission relative à l’accessibilité des personnes handicapées. Je pense que nous pouvons en faire un véritable comité d’usagers avec la même reconnaissance institutionnelle.

Je termine mon exercice en exprimant clairement la conviction que si nous nous donnons les moyens de répondre à cette ambition de participation citoyenne, nous aurons tenté de réhabiliter une culture d’implication dans notre commune qui dépasse les engagements traditionnels. Cette culture à proposer me paraît plus construite que la simple proposition d’enregistrer une pétition citoyenne, proposition que je ne peux pas rejeter d’emblée mais qui ne me paraît pas être, dans la mesure où l’exigence est forte, à la même hauteur que les ambitions que nous soumettons aujourd’hui au débat.

Je n’ai pas besoin de rappeler que j’ai été un partisan farouche de la consultation citoyenne que j’ai historiquement provoquée une fois à Lomme, un jour de juin 1999. Cette initiative était inscrite dans un certain contexte. A l’époque, elle était une réponse à une absence de concertation et de participation des habitants à un choix d’avenir majeur pour notre commune.

Notre rôle d’élu, et c’est comme cela que je le conçois, est bien d’élever le débat sur les enjeux communaux, à l’échelle de la commune toute entière en partant des différents quartiers et des aspirations des habitants. C’est dans ce cadre et avec cette exigence de cohérence des outils à mettre en œuvre que j’entends la mission qui m’est confiée et c’est dans ce strict cadre que j’entends aujourd’hui m’impliquer totalement, tant je pense qu’il y a urgence à tout faire pour retrouver la confiance de nos concitoyens. La faible participation électorale aux dernières élections est un signal d’alerte que nous devons entendre.

Heureux d’avoir pu partager avec vous ces réflexions, veuillez agréer, Monsieur le Maire, mes cordiales salutations.

Denis VINCKIER

Conseiller délégué à la démocratie participative